FOOTBALL«Le PSG doit tout reprendre à la base», juge Sidney Govou

PSG-Real Madrid: «Il faut tout reprendre à la base, avec des dirigeants forts, un entraîneur fort, une institution forte», pour Sidney Govou

FOOTBALLL'ancien international français Sidney Govou a lui aussi connu le plafond de verre européen avec Lyon...
Julien Laloye

Propos recueillis par Julien Laloye

Les lendemains de déprime après une sale soirée de Ligue des champions, Sidney Govou connaît. L’ancien international a vécu toutes les éliminations lyonnaises les plus déchirantes (Milan, PSV, Bayern), quand la France du foot pensait qu’il y avait peut-être la place d’aller chercher la Coupe d’Europe. Paris connaîtra-t-il le même destin que l’OL de la grande époque, incapable de faire sauter le verrou de la C1 ? Le bonhomme est très sévère avec le club parisien après la défaite contre le Real Madrid.

Le PSG est-il maudit en Ligue des champions ?

Je reste persuadé qu’ils y arriveront. Quand t’as des moyens financiers pareils, tu t’offres le droit de te tromper sur le recrutement et de corriger l’année d’après. Les dirigeants parisiens ne sont pas plus cons que les autres, ils y arriveront un jour. Mais c’est quoi au fond l’objectif ? La gagner une fois à coups de millions et puis tout le monde est content, merci au revoir ? Chelsea l’a fait, personnellement ça ne me fait pas rêver, et je ne crois pas que ça ait fait rêver grand monde en Angleterre. Si l’idée, c’est de devenir un grand club européen et rivaliser tous les ans avec les trois ou quatre clubs qui peuvent la gagner, alors c’est différent. Il faut tout reprendre à la base, avec des dirigeants forts, un entraîneur fort, une institution forte.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

L’élimination contre le Real, ce n’est pas davantage l’échec de l’institution que celle des joueurs ?

Il y a un problème d’approche. Pour moi, il y a trois clubs qui ont le droit de démarrer la Ligue des champions en disant qu’ils y vont pour la gagner. Le Real, le Barça, le Bayern Munich. Les autres doivent juste se dire "on va essayer de bien figurer". A la grande époque de l’OL, on s’est fourvoyés en disant qu’on pouvait la gagner. C’était une utopie des dirigeants, entre nous, on savait bien que c’était compliqué, même si on sentait bien qu’on avait les joueurs pour. On a fait des quarts, une demie, mais à part une ou deux fois, quand on se faisait sortir, il n’y avait rien à dire.

Que faudrait-il faire différemment ?

Je pense que le PSG doit arrêter de se fixer cet objectif tant qu’il n’a pas les fondations. Je ne crois pas avoir entendu City dire qu’il voulait gagner la C1 cette saison, alors que c’est peut-être la meilleure équipe actuelle. Parce que quand tu n’es pas un club avec une vraie histoire européenne, tu ne peux pas y prétendre, point.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Pourtant, le PSG n’a rien à envier au Real concernant l’effectif, à une ou deux exceptions près ?

Justement, je pense que le fait qu’ils soient mis dans de trop bonnes dispositions, avec des joueurs qui n’ont pas cette force de caractère, c’est ce qui ne leur permet pas aujourd’hui de se transcender. Car la qualité, ils l’ont. Quand tu regardes poste par poste, il y a très peu d’équipes avec lesquelles tu te dis que tu échangerais bien lui contre lui. Tu as peut-être donc les meilleurs joueurs, mais à un moment donné, pour être le meilleur, il faut faire appel à autre chose, surtout du caractère. Quand je vois la réaction de Thiago Motta après la rencontre hier, j’ai envie de lui dire que pour faire un exploit, il faut de l’envie.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

L’envie ou le talent ?

Je pense qu’à Paris, les joueurs sont trop sûrs d’eux et trop dans le confort. Nous, nous n’étions pas les meilleurs (avant d’éliminer le Real), onc on était bien obligé de faire appel à des choses qu’on n’avait pas. S’il fallait que je sois meilleur que Sergio Ramos, je me disais qu’il fallait que je cours un peu plus vite, un peu plus fort, que je lui fasse un peu plus mal et un peu plus chier. Et peut-être qu’il allait craquer à un moment, et je n’étais même pas sûr. Je n’avais pas le talent des autres pour me dire : récite ton football et ça va passer. Pour moi, Paris pêche sur ça. Si le club ne change pas de joueurs, il pêchera pendant longtemps. »