FOOTBALL«C'est au Vélodrome que je dois aller en pèlerinage, pas à La Mecque !»

Supporters de l’étranger: Alioune, fan n°1 de l’OM au Sénégal, rêve d’un «pèlerinage au Vélodrome plus qu’à La Mecque !»

FOOTBALLIls vivent à des milliers de kilomètres de la France, se réveillent la nuit pour voir jouer leur club favori et ne mettent presque jamais les pieds dans un stade de Ligue 1. « 20 Minutes » s’est intéressé aux supporters de l’étranger…
«Un selfie, deux selfies, trois selfies /
Les javons m'applaudissent»
«Un selfie, deux selfies, trois selfies / Les javons m'applaudissent» - A.D.
Jean Saint-Marc

Jean Saint-Marc

L'essentiel

  • Alioune Diop est porte-parole d’une association de supporters de l’OM à Dakar (Sénégal). Son interview par la BBC, début janvier, a fait le buzz.
  • Il raconte à 20 Minutes son rêve d’assister à un match au Vélodrome.

Quand l’OM joue, il ne vit plus. Quand l’OM perd, il ne mange plus. Alioune Diop est un passionné, un vrai. Toujours inquiet (« même quand on mène »), rarement satisfait (« on aurait dû battre Monaco ») ce supporter de l’ OM vit à 5.000 kilomètres du Vélodrome, à Dakar, au Sénégal.

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Son interview par la BBC, début janvier, a fait le buzz : les comptes officiels de l'OM ont diffusé les images sur les réseaux sociaux. Une petite célébrité en ligne qui n’a évidemment pas changé la vie de ce commerçant, la trentaine, porte-parole d’une association de supporters de l’OM à Dakar. Au nom de laquelle, d’ailleurs, il a rencontré Jacques-Henri Eyraud et Basile Boli lors d’une visite au Sénégal, en juin dernier.

« La journaliste m’a contacté quelque temps après leur venue. Je voulais juste partager ma passion, de façon sincère, je ne voulais pas faire le buzz », assure Alioune, qui possède 70 maillots de l’OM. Et qui veut en porter un au Vélodrome :

« Je suis musulman. Beaucoup de gens rêvent d’aller à La Mecque. Mais moi, mon rêve, c’est d’aller au Vélodrome ! C’est là où je dois aller en pèlerinage ! Mon temple, c’est l’OM. »

Sur les réseaux sociaux, de nombreux supporters ont justement demandé à l’OM d’inviter son plus célèbre fan en Afrique. Certains proposent même d’organiser une cagnotte en ligne… Une démarche qui ne plaît pas trop au jeune commerçant Sénégalais : « Je ne veux pas être financé par qui que ce soit, je ne réclame rien ! Je tiens un magasin de prêt-à-porter dans un centre commercial… Je vais mettre les moyens, et j’irai un jour à Marseille, c’est sûr ! »

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C’est son destin, et c’est le destin de beaucoup de supporters de l’OM « expatriés », explique le sociologue Ludovic Lestrelin. Il a consacré un livre à cet Autre public des matchs de football :

« La référence religieuse est souvent présente, je me souviens d’un groupe de supporters de l’OM à La Réunion qui parlait de “Terre Sainte” ! Venir à Marseille, c’est fondamental, ça vient couronner une relation à distance, affectivement très forte, mais qui n’a été vécue que par le prisme de la télé ! Venir sur place, c’est toucher la réalité du club. Et c’est un motif de distinction, une fois de retour : “Je suis un vrai supporter, je suis allé au Vélodrome !” »

Mais pourquoi y a-t-il autant de fans de l’OM au Sénégal ?

125.000, tout de même, selon les estimations officielles de l’OM au Sénégal. Certains se sont pris d’affection pour Marseille sous la présidence du Sénégalais Pape Diouf, quand Mamadou Niang empilait les buts ou quand Habib Beye était le boss de la défense. Mais, comme Alioune Diop, beaucoup sont tombés dans le chaudron marseillais dans les années 1990.

« J’étais sur les genoux de mon père quand ils ont gagné la Ligue des champions en 1993… Je ne m’en souviens plus, mais c’est sans doute là que l’OM est entré en moi », sourit Alioune, très ému, donc de faire un selfie avec « Basilou » lors de sa venue à Dakar.

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« L’OM était au sommet dans les années 1990, quand le foot français a commencé à être très diffusé à la télé, en France et en Afrique, explique Ludovic Lestrelin. C’est aussi intéressant de voir qu’il y a une transmission générationnelle, qui résiste au déficit de résultats du club après l’ère Tapie. » A jamais les premiers au Sénégal ? « Le PSG a une grande visibilité à l’étranger depuis son rachat, reprend Lestrelin. Mais il n’y a pas d’étude sociologique là-dessus, malheureusement. Ce qui est certain, c’est que l’OM reste très présent à l’étranger, particulièrement au Sénégal ! »