FOOTBALLComment l'OL a donné «la flamme pour le soccer» à New York et à Montréal

Supporters de l'étranger: Comment à New York et à Montréal, certains ont eu «la flamme pour le soccer grâce à l'OL»

FOOTBALLIls vivent à des milliers de kilomètres de la France, domptent le décalage horaire pour voir jouer leur club favori et ne mettent presque jamais les pieds dans un stade de Ligue 1. « 20 Minutes » s’est intéressé aux supporters de l’étranger du PSG, de Marseille, Lyon, Nice ou Lens et sur comment ils vivent leur passion…
Jérémy Laugier

Jérémy Laugier

L'essentiel

  • L’OL est présent de l’autre côté de l’Atlantique, notamment à New York et à Montréal où des passionnés se retrouvent pour regarder les matchs en plein après-midi.
  • À l’image des groupes OL USA et Les Gones NYC, des dizaines d’Américains et de Canadiens ont découvert « le soccer » grâce au Grand Lyon des années 2000.

«Je suis sûrement le seul Québécois fan de l’OL », se marre Jérôme Clerc, qui vit à Trois-Rivières, à mi-chemin entre Québec et Montréal. C’est dans la nouvelle ville de Rémi Garde et de Joël Bats que ce technicien informatique de 35 ans se rend très souvent pour regarder les matchs de son équipe de cœur, dans le bien nommé bar Monsieur Ricard. Mais au fait, pourquoi « le soccer » et en particulier l’OL ?

« Mon père était français et même s’il me parlait surtout de Saint-Etienne et des poteaux carrés, j’ai privilégié Lyon en Ligue 1 car ma grand-mère savoyarde m’avait apporté un maillot de ce club lors d’une visite au Canada », se souvient celui qui a floqué son nom de famille sur certaines de ses tenues de l’OL dans les années 2000.

Des membres du groupe OL USA, devant le fameux bar Monsieur Ricard de Montréal l'été dernier.
Des membres du groupe OL USA, devant le fameux bar Monsieur Ricard de Montréal l'été dernier. - OL USA

Même un 21-0 des féminines fait débattre outre-Atlantique

« J’avoue que je ne porte quasiment plus ces maillots car François Clerc reste un semi-traître », glisse-t-il. Car grâce à Internet, on peut visiblement vivre à environ 6.000 km de Lyon et saisir les enjeux du derby et même la moindre actualité concernant l’OL. « On discute d’absolument tout, même d’un 21-0 de notre équipe féminine à Besançon, sur notre groupe Facebook OL USA, qui compte 200 membres depuis 2014 [et 5.000 personnes suivant ce fan-club de l’OL] », assure Jérôme Clerc, qui parvient à voir « 75 % des matchs » lyonnais, malgré les six heures de décalage horaire impliquant souvent des diffusions en milieu d’après-midi.



Chez Monsieur Ricard comme au Football Factory at Legends de New York, les rencontres de l’OL sont la plupart du temps diffusées, devant des expatriés, des étudiants ou des touristes. « On se débrouille toujours pour trouver un streaming au bar, indique Justin Tessier, fondateur du groupe Les Gones NYC. Notre record est de 50 fans de l’OL réunis pour le match décisif en Ligue 1 contre Monaco [6-1] en mai 2016. » Ce supporter new-yorkais de 30 ans ayant des origines françaises reconnaît « avoir supporté l’OL adolescent car c’était la meilleure équipe française ».



Un quart de finale de Ligue des champions regardé à l’infirmerie

« L’un de mes premiers souvenirs avec l’OL est le quart de finale retour de Ligue des champions contre le Milan AC en 2006 que j’ai pu voir à l’infirmerie de mon université de Boston car j’étais malade », confie Justin Tessier, qui évoque « une bonne bande d’amis » avec les autres membres réguliers des Gones NYC.

Il n’empêche que leur passion pour « le soccer » peut forcément surprendre beaucoup de monde dans l’univers des sports américains. « Mes amis canadiens, qui sont surtout fans de NHL et de NFL, se foutent tout le temps de ma gueule lorsqu’un de nos joueurs fait semblant d’être blessé, sourit Jérôme Clerc. Je vous laisse imaginer ce que j’ai pris lorsque Mathieu Valbuena jouait à Lyon… »

Le boss lyonnais himself a validé au printemps dernier le groupe de supporters américain de l'OL.
Le boss lyonnais himself a validé au printemps dernier le groupe de supporters américain de l'OL. - OL USA

« La Beaujoire » de Strasbourg, Guignol et la Brasserie Georges

Même s’il a pu y voir évoluer Alessandro Nesta et Didier Drogba, Jérôme Clerc vibre clairement plus pour l’OL que pour l’Impact de Montréal. Après avoir assisté à un match Strasbourg-OL (0-4) en 2006... «à la Beaujoire » (il faut bien que notre Canadien ait des failles sur la Ligue 1), il a effectué un voyage express en mai dernier pour découvrir le Parc OL contre Nice (3-3).

« C'est grâce à l’OL que j’ai eu la flamme pour le soccer. J’ai attendu quatre heures avant l’entraînement l’an passé pour pouvoir échanger avec Coupet et Caçapa », ajoute le plus lyonnais des Québecois. « Je connais Guignol et j’ai profité de mon voyage à Lyon pour manger à la Brasserie Georges », sourit même Jérôme Clerc.