Appelons ça la « malédiction de L'Equipe ». Un joueur qui donne une grand interview dans un quotidien fait souvent une contre-performance le soir même. Ce dimanche matin, Dimitri Payet annonce qu’il « retrouve du jus » et que « cela se voit au niveau des statistiques ». Et le soir, face à Monaco (2-2) ? Après avoir marqué trois fois en quatre matchs, le capitaine de l’OM ajoute une nouvelle passe décisive, sur coup franc, à son tableau de chasse. Sauf que les bonnes statistiques cachent parfois de mauvais matchs.

On le sait : les footeux, Payet en tête, accordent beaucoup d’importance aux chiffres. « J’ai réussi à être efficace en deuxième mi-temps », rappelait le Réunionnais. Répondons-lui sur son terrain, alors : il a perdu 20 ballons (plus que tout autre Marseillais) pour 84 minutes sur la pelouse. Et comme les chiffres ne disent pas tout, permettez-nous de vous raconter les deux erreurs grossières de Payet, en première mi-temps :

• La première, à la 4e minute, a tout simplement coûté un but. Payet n’appuie pas assez sa passe, Sidibé intercepte, décale Baldé, but (avec l’aide de Rami, mais ce n’est pas notre propos).
• La seconde à la 28e : seul au deuxième poteau, Payet est parfaitement placé pour envoyer un centre fuyant de Thauvin dans la lucarne de Subasic. Mais le Réunionnais gamberge et envoie sa frappe loin, très loin au-dessus de la transversale.

« Je me voyais déjà en train de marquer, s’est-il excusé en zone mixte. Ça fait partie des occasions qu’on aurait dû mettre. » Il le reconnaît : il a vécu « une première mi-temps difficile, avec pas mal de ballons perdus ».

Rudi Garcia le défend

C’est soit de la méthode Coué, soit du « management positif ». Mais Rudi Garcia assure au contraire que son meneur de jeu a fait un match correct. « Je l’ai trouvé de mieux en mieux au fil du match, a même osé le technicien olympien. Bien sûr, il a eu une grosse occasion… Mais on n’aurait pas vu un match d’une telle qualité si tous les acteurs n’avaient pas été au niveau. »

Bizarrement, on a du mal à croire que Guy Stephan​ ait noté la même chose dans ses petits carnets. L’adjoint de Didier Deschamps, en pleine réflexion pour la Coupe du Monde, a vu au Vélodrome un excellent Sidibé, un brillant Thauvin. Mais un Payet fantomatique… Comment dit-on « Casper » en russe ?