FC Nantes: Au bout du monde, ces expats se réveillent à 4h du matin pour voir jouer les Canaris
FOOTBALL•Ces supporters du FCN vivent leur passion en jaune et vert aux quatre coins du monde…David Phelippeau
L'essentiel
- Ils vivent à des milliers de kilomètres du FC Nantes, mais ils arrivent quand même à suivre leur club adoré.
- Cinq supporters racontent leur quotidien pour ne pas perdre une miette de l’actualité des Canaris.
La distance n’a pas altéré leur foi. Leur passion pour le FC Nantes est intacte même à des milliers de kilomètres. A se demander même si elle n’est pas exacerbée à entendre leurs témoignages. Avant la venue du PSG à la Beaujoire, dimanche soir (21 heures), 20 Minutes a compilé cinq témoignages de fans absolus des Canaris, qui vivent aux antipodes de Nantes. Tour du monde des récits.
Thomas, 41 ans, travaille dans une compagnie aérienne à Houston (Etats-Unis). « Je suis né à Nantes et j’ai passé mon enfance à Notre-Dame-des-Landes. J’ai toujours soutenu le FCN, même en Ligue 2. Cela fait 26 ans que je suis expatrié là-bas. Même avec la distance, j’arrive à suivre l’actualité de mon club. J’ai une montre connectée… et lorsqu’il y a une info FCN, je reçois une notification. Il y a un décalage horaire de 7 heures [en moins par rapport à la France]. Si je travaille au moment d’un match, j’essaie de prendre une longue pause. Je les regarde en streaming ou j’écoute à la radio [France Bleu Loire Océan notamment]. Mes collègues américains sont plus foot américain que soccer, mais ils connaissent le FCN grâce à moi. Certains suivaient de plus près le club quand il y avait l’Américain Bedoya dans l’effectif. »
Guillaume, 36 ans, patron d’une société d’import/export en logistique à Monterrey (Mexique). « Je suis originaire de Saint-Jospeh-de-Porterie. Cela fait plus de 14 ans que je vis au Mexique. J’ai toujours été fan du FCN : ma mère m’avait acheté le maillot Mikit de Didier Deschamps quand j’étais enfant. Je suis l’actualité de mon club sur Twitter et sur des sites locaux. Les jours de match, c’est folklo [7 heures de décalage en moins]. Pour les matchs à 15h le dimanche, je peux regarder, mais ça dépend de mes soirées (rires)… Pour voir les matchs, j’ai un petit boîtier qui me permet d’avoir toutes les chaînes. C’est ni plus, ni moins du piratage. Le samedi ou le dimanche, je regarde les matchs au bureau. Vers 13 heures [20 heures en France], le samedi, par exemple, si ma femme m’y autorise, je reste au bureau pour le match alors que ma journée est finie… Dimanche, pour Nantes-PSG, ça sera match et barbecue avec des potes. Il fera 26 ou 27 C° dehors. »
Félix, 19 ans, travaille dans un restaurant d’hôtel à Sydney (Australie). « Je suis originaire de Cholet. Depuis tout petit, je soutiens le FCN. Début septembre, je suis arrivé à Sydney. Avec les 10 heures de décalage [en plus par rapport à la France], c’est compliqué de regarder les matchs. Pour toutes les rencontres, je mets systématiquement mon réveil car on est en pleine nuit ici ou au petit matin. Je me souviens qu’Amiens-Nantes (0-1) en décembre, mes paupières étaient lourdes. Les commentateurs me faisaient tenir et me faisaient même sursauter parfois. Deux fois seulement, je n’ai pas mis mon réveil : en Coupe de la Ligue à Tours (3-1) et à Senlis dimanche dernier en Coupe de France (4-0). Paris-Nantes (4-1), en novembre, à 2-0 pour le PSG, je me suis recouché… Mes plus beaux souvenirs, devant mon steaming, les buts de Sala à Amiens et Lucas Lima contre Monaco à la dernière seconde, l’ordi a volé là ! J’ai crié seul en pleine nuit. Je n’ai encore jamais réveillé personne. Pour Noël, ma mère m’a fait un magnifique cadeau. J’ai reçu un colis avec un tee-shirt sur lequel est inscrit : “Jeu à la nantaise”. »
Jérôme, 38 ans, travaille dans le domaine de l’audit interne à Hong Kong. « Je suis un Nantais, vivant à Hong Kong depuis 2014. Mon père, Breton, était fan du FCN. Je le suis devenu moi aussi. Twitter, le site du club et les sites de la presse locale me permettent d’être informé sur l’actualité du club. Pour les matchs de 20 heures ou 21 heures en semaine, il est 4 heures chez moi [7 heures de décalage], je mets mon réveil à 4 heures Je regarde le match et parfois j’enchaîne directement sur ma journée de boulot. Le week-end, je me couche après la rencontre. 90 % du temps, je regarde en streaming. Le reste du temps, j’écoute France Bleu Loire Océan. Ma femme est Chinoise et elle s’est mise à supporter le FCN. A force de me voir devant mon écran à regarder ce club, elle s’y est intéressée. Elle, en revanche, ne se lève jamais en pleine nuit pour mater les matchs. »
François, 31 ans, commercial à Tahiti, île de la Polynésie française. « Je suis né à Caen, mais j’ai déménagé à Nantes à l’âge de 6 ans. Je suis fan du FCN depuis môme. Même à 20.000 km de mon club, je suis de très près ce qu’il se passe au club. Surtout à travers les matchs. Moi aussi, je mets mon réveil [Nantes est en avance de 11 heures sur Tahiti]. Pour les rencontres à 15 heures ou 17 heures le dimanche, je n’ai pas le choix. Bon, quand c’était René Girard ou Michel Der Zakarian le coach, c’était très dur de tenir devant mon écran en pleine nuit. Avec Sergio Conceição, c’était plus simple. J’évite de crier trop fort quand Nantes marque. Pour les matchs en semaine, comme je suis commercial, je prends une pause de deux heures en journée pour les voir. Ordinateur et écouteurs, et hop, c’est bon. Ma femme ne comprend pas pourquoi je me lève la nuit et pourquoi je crie sur un but… C’est carton rouge quand je fais ça ! J’arrive à me contrôler, mais si on joue l’Europe à la 38e journée, je n’y arriverai sans doute pas. Ma femme est une cousine de Marama Vahirua, mais je ne l’ai jamais rencontré. Si ça arrive un jour, je serais intimidé comme un enfant. »