Une affiche plus souvent citée dans les breaking news internationales que placardée devant les stades de foot. L’équipe de ballon rond japonaise s’apprête à recevoir samedi la sélection nord-coréenne pour un match de la phase finale de Coupe d’Asie de l’Est de football, une compétition qui mettra aussi sur le même terrain des pays aux relations pour le moins compliquées : Corée du Nord - Corée du Sud le 12 décembre et Japon - Corée du Sud et Chine - Corée du Nord le 16.

Dans un contexte politique tendu sur fond de tirs de missiles et d’essais nucléaires nord-coréens, permettre ces matchs contre les athlètes (femmes et hommes) envoyés par Pyongyang n’a pas été une mince affaire. Les citoyens nord-coréens sont normalement, en effet, interdits d’entrée sur le territoire nippon dans le cadre des sanctions contre le régime de Kim Jong-un. L'organisation du tournoi a d'ailleurs annoncé que les joueurs seraient privés de dotation même en cas de victoire.

Accueillis comme des rockstars

Les autorités japonaises ont cependant accordé des visas extraordinaires aux Chollimas – le surnom de l’équipe nationale nord-coréenne –, qui ont débarqué mardi à l’aéroport d’Haneda, à Tokyo. Ils ont reçu au passage un accueil de rockstars, non pas des fans japonais, mais de la part de plusieurs dizaines de membres d’associations pro-Pyongyang de Coréens résidant au Japon.

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Après une longue procédure d’immigration, les joueuses souriantes, toutes vêtues d’un manteau rouge, puis une demi-heure plus tard les joueurs en manteaux noirs assortis, ont donc émergé devant une forêt de drapeaux nord-coréens, salués par des cris de « mansé ! », l’équivalent coréen du « banzai » japonais.

« La moindre des choses serait de gagner »

Pour cette affiche locale, Vahid Halilhodzic, l’entraîneur des Samurai Blue japonais, alignera une sélection de joueurs qui évoluent en championnat japonais, et se concentrera sur le jeu plutôt que sur le contexte politique, à quelques mois de la Coupe du monde 2018 : « Ça fait partie de notre préparation pour l’an prochain, alors il faut jouer avec ambition. »

Devant les journalistes, le coach franco-bosnien a fixé le cap : « On joue à domicile, la moindre des choses serait donc de gagner ». Au dernier Mondial, le Japon, entraîné par Alberto Zaccheroni, n’avait pas dépassé la phase de poules.