OL: Les Lyonnais vont-ils toujours être en galère face aux défenses regroupées?
FOOTBALL•La défaite (1-2) subie mercredi contre le LOSC illustre une nouvelle fois les difficultés de l'OL à prendre le jeu en main à domicile...Jérémy Laugier
L'essentiel
- L’OL régale la Ligue 1 grâce à ses contre-attaques supersoniques et ses cartons à l’extérieur (trois succès 5-0 consécutifs).
- Le constat est moins exaltant devant les défenses à cinq présentées au Parc OL, à l’image de celle du LOSC, qui l’a emporté mercredi (1-2).
Les supporters lyonnais pourraient presque commencer à se dire qu’il est préférable d’aller encourager leur équipe loin du Parc OL pour voir du spectacle. Les trois démonstrations consécutives à Troyes, dans le derby puis dimanche à Nice, avec 15 buts inscrits au total, ont marqué les esprits en Ligue 1. Oui mais dans le même temps, les partenaires de Nabil Fekir ont à domicile battu la lanterne rouge messine avec au menu une heure de jeu soporifique (2-0) avant d’enchaîner un nul contre Montpellier (0-0) et une surprenante défaite (1-2) face au LOSC mercredi.
Deux visages extrêmement contrastés qui ne sont pas le fruit du hasard, avec à chaque fois un adversaire optant pour un bloc (très) bas s’appuyant sur une défense à cinq. « Cette équipe lilloise était super bien organisée et ça a été très compliqué pour nous de trouver la faille, admet notamment Anthony Lopes. Il faudra vite montrer un tout autre visage qu’en première mi-temps où on a manqué d’agressivité et de concentration. »
« Ils nous ont bien bloqués avec leur bloc bas »
Mais aussi et surtout d’inspiration pour tenter de déborder une équipe (enfin) solidaire. Dès la fin du mois d’août lors d’un triste nul (0-0) à Nantes, on pouvait craindre que Lyon ne dispose pas d’assez de certitudes collectives pour être capable d’assumer avec réussite le contrôle du jeu. Qu’en dit justement le capitaine Nabil Fekir, l’un des rares joueurs offensifs à vraiment avoir le profil pour déclencher une étincelle dans les petits espaces ?
Selon lui, l’OL souffre-t-il contre les défenses regroupées ? « Oui, un petit peu, on l’a encore vu ce soir, valide à regret l’international tricolore, malheureux mercredi avec un penalty manqué et une transversale. Ils nous ont bien bloqués avec leur bloc bas et c’était un jour sans. » Et ce en raison aussi d’une subtilité supplémentaire dans le plan lillois du soir. « Ils ont par moment exercé un pressing qui nous a pas mal embêtés », indique Anthony Lopes.
Un seul tir cadré en première mi-temps
A voir les grandes difficultés lyonnaises mercredi, surtout en première mi-temps (un seul tir cadré… et un but), on peut craindre que cette faille collective puisse être récurrente cette saison. Toujours très posé du haut de ses 20 ans, Lucas Tousart analyse ce phénomène surtout constaté à domicile.
« « Je pense que c’est de plus en plus utilisé en Ligue 1 en ce moment. Peut-être que les équipes ont un peu peur de venir prendre une valise à Lyon. Nos adversaires savent qu’ils doivent faire les efforts tous ensemble et leur coach met en place une défense à cinq. C’est plus dur pour nous de trouver les solutions, qui doivent venir par la passe et par les décalages. En première période, on a eu une possession un peu stérile et on s’est fait coincer sur des pertes de balle qui ont amené les buts. » »
« Cela fait partie des matchs dans une saison où l’on est moins bien »
Un constat qui tranche vraiment avec l’impitoyable attaque de feu qui a éclaboussé un choc a priori bien plus délicat trois jours plus tôt à Nice (0-5). Forcément concerné par ces insistants problèmes tactiques contre les défenses à cinq, Bruno Genesio regrette surtout que ses joueurs n’étaient « pas ensemble en première mi-temps ».
« Nous avons laissé trop d’espaces et de temps à Lille pour ressortir, complète l’entraîneur lyonnais, pas spécialement inquiet. Cela fait partie des matchs dans une saison où l’on est moins bien. Il faut savoir l’accepter. » Dans la bonne période actuelle (ce n’est que la deuxième défaite de la saison en 20 matchs), Nabil Fekir opte même pour la carte de l’humour au moment d’expliquer ce revers : « C’est moi le problème comme je n’ai pas joué dimanche à Nice ».