France-Biélorussie: «On est si mauvais que ça?», bienvenue dans les coulisses de la qualification des Bleus
FOOTBALL•Voilà ce que nous ont dit les Tricolores après leur victoire contre la Biélorussie…Au Stade de France, Julien Laloye
L'essentiel
- Dimitri Payet s'est (un peu) offusqué des critiques sur le jeu des Bleus.
- Corentin Tolisso a encore du mal à s'imaginer dans la liste des 23 pour la Russie.
- Et plein d'autres petites choses, aussi.
Ils ont longuement communié avec leur public avant de sabrer le champagne dans l’intimité du vestiaire, enfin une intimité relative, puisque TF1 paye assez cher les droits de l’équipe de France pour avoir le droit de mettre une caméra jusque dans les toilettes. Ensuite, les Bleus ont pris quelques minutespour partager leur bonheur de visiter la Russie l’été prochain. Les meilleurs moments de la zone mixte, rien que pour vous.
a« C’est toujours compliqué avec nous », la presque blague d’Hugo Lloris
Quelques précisions en préambule. Hugo Lloris a deux règles dans la vie.
- 1 – Ne JAMAIS faire passer l’individu avant le collectif
- 2 – Ne JAMAIS dire un truc marrant qui pourrait être assimilé de près ou de loin à un trait d’esprit.
Cette fois, Hugo a brisé la glace.Ou plutôt le petit miroir de la salle de bains, restons modestes. La première question ressemblait à quelque chose du genre « Ca a encore été un match difficile pour l’équipe de France ». Réponse du sphinx de Tottenham (avec le sourire) : « C’est toujours compliqué avec l’équipe de France ». HOP HOP HOP ON ARRETE TOUT HUGO T’AS BIEN FAIT UNE BLAGOUNETTE LA NON ? Incroyable, notre petit cœur est monté à 200 pulsations/minute, on s’est senti Chris Froome quelques instants. Heureusement, cela n’a pas duré.
« Il faut en tirer du positif. Quand c’est difficile, il faut avoir un état d’esprit irréprochable et c’est ce qu’on a eu tout au long de la semaine. On a encore du temps pour progresser. Il faut continuer à engranger de l’expérience ensemble. Je l’ai déjà dit mais on a un groupe très jeune. Aujourd’hui nous sommes soulagés, on a rempli l’objectif et ça nous procure beaucoup d’enthousiasme ». On voit ça Hugo. Te laisse pas trop aller quand même, on a besoin de repères.
« On est si mauvais que ça ? », la vraie blague de Dimitri Payet
Comme face à la Bulgarie, le Marseillais est rentré une grosse dizaine de minutes à Saint-Denis, juste de quoi venir taper le carton avec les journalistes. Qu’il en soit remercié, d’ailleurs, Dimitri est souvent un bon client. Ça n’a pas manqué encore après la Biélorussie. La question ? Posée à toute la clique, sur l’air de « Comment progresser d’ici à la Coupe du monde ». Payet, du tac au tac : « On est si mauvais que ça ? ». En souriant, ça passe. Mais personne n’est « aveugle ni borgne », comme dirait Deschamps. Les Bleus donnent l’impression de reculer cet automne malgré l’addition des talents individuels.
« Je suis loin d’être en Russie », la modestie de Tolisso
Parmi ceux qui avaient quelque chose à gagner sur les dix derniers jours, Corentin Tolisso est le seul à sortir du lot. On ne l’avait pas vu venir en Bulgarie, où son sens du combat a été bien utile en seconde période. Contre la Biélorussie, Tolisso a montré ses qualités de manieur de ballon, auteur de plusieurs transversales soignées et d’un décalage décisif sur le premier but de Griezmann. Pas de quoi l’installer au milieu avec carrosse et cochers, mais l’ancien lyonnais a pris de l’avance sur Rabiot et a rattrapé un peu de retard sur les autres. Pogba, l’autre milieu défensif/créateur des Bleus, aura sans doute noté la performance du dernier arrivé, même si Tolisso préfère rester d’une prudence de navajo.
« Je suis loin d’être appelé en Coupe du monde, il y a encore beaucoup de temps avant la sélection finale, mais il y a déjà plus de chance d’être appelé en étant qualifié. Il faudra être bon dans son club ». Espérons pour lui que Jupp Heynckes lui témoignera la même confiance que Carlo Ancelotti au Bayern Munich.
>>> Et aussi
L’arlésienne Umtiti. On n’a pas entendu le son de la voix du défenseur du Barça une seule fois depuis lundi dernier. « Big Sam » laisse le terrain parler pour lui. Celui du Camp Nou, ceux de Sofia et de Saint-Denis. Encore un vent mardi soir. Dommage, c’est peut-être lui qui accompagnera Varane en défense central au mois de juin.
La Jean-Michel Aulassisation de Le Graët. Le président de la FFF défend son Didier comme le président de l’OL son Bruno Genesio. Parfois, on pourrait même superposer les discours. Les mots de Nono mardi soir (sur TF1). « Tout n’est pas parfait, mais il y a de très bonnes séquences, de très beaux mouvements, il y a un groupe important, malgré quelques joueurs absents. Je crois qu’il y a un bon groupe, Didier Deschamps a les choses en main, de façon remarquable ».
Kalinka, c’est non. Rien à voir avec la zone mixte, mais c’est un coup de gueule qui ne peut pas attendre. Hors de question qu’on se bouffe cette chanson russe cent fois par jour jusqu’à l’été, déjà qu’on se remet à peine du sirtaki des JO d’Athènes. La sono du SDF a craché l’immonde au moins trois fois pour fêter la qualif. Trois fois de trop.