De notre envoyé spécial,
Ils n’ont pas traîné des masses, mais on a connu pire. Les Bleus, qui ont passé la nuit à Sofia avant de rallier Paris et Clairefontaine dans la journée de dimanche pour préparer dans les meilleures conditions le match décisif contre la Biélorussie (mardi), nous ont donné quelques biscuits. Liste non exhaustive.
a« On a fait un match d’hommes »
Sans doute la phrase la plus souvent prononcée par notre élite footballistique. Certains ont l’air d’avoir pris un panard du diable à se mettre sur la figure tout du long. Mention spéciale à Tolisso, qui a échangé des mots doux avec les trois quarts des joueurs bulgares. Ainsi que quelques conseils sur les endroits du corps les plus sensibles aux marques de crampons, sans doute.
« C’est possible, oui »
Celle-ci, elle nous vient de Lucas Digne, sorti le premier des vestaires. L’arrière-gauche du banc du Barça jouait gros samedi, et il n’a pas déçu, loin de là. Avant-dernier passeur décisif sur le but de Matuidi et très précieux offensivement dans la meilleure période tricolore, Digne ne s’est pas fait prier pour avouer qu’il était content de lui. A la dernière relance d’un confrère (« c’est ton meilleur match en sélection » ?), il a répondu franchement : « C’est possible, oui ». Pas mieux.
aKanté et Sidibé qui boîtent
Le milieu de Chelsea, qui a dû laisser sa place à Rabiot à cause d’un souci musculaire, est passé devant nous d’un pas très lent. Il n’avait pas besoin d’une canne non plus, mais Deschamps a acté son forfait pour mardi. Sidibé a pu terminer le match mais lui boitait franchement une petite heure après le coup de sifflet final. Cela ressemblait à un coup, mais il n’y a que trois jours pour récupérer.
L’aisance de Mbappé
Sa parole se fait de plus en plus rare au PSG, où il a dû s’arrêter une ou deux fois à tout casser depuis le début de saison, alors on en profite quand on le tient. Kylian Mbappé nous a encore régalés, même si on commence à s’en méfier depuis qu’il a avoué qu’il jouait à répondre aux interviews avec ses potes à 10 ans. Au point qu’on se demande parfois s’il n’est pas encore en train de jouer, l’air de se foutre de nous gentiment. Par exemple, quand il prend un ton docte pour nous expliquer qu’il a vite digéré la frustration de son occasion manquée « parce que vous savez, dans un match, il y a beaucoup de rebondissements ».
La modestie de Lloris
Si un jour un gars a entendu le gardien des Bleus s’autocomplimenter pour un arrêt, qu’il se fasse connaître dans les plus brefs délais. Lloris pense à l’équipe même quand il pense à lui, c’est aussi beau que frustrant. Ecoutez-le quand on le lance sur son arrêt de la 38e minute, une tête à bout portant de Kostadinov.
« On est là pour faire le travail, je n’ai pas plus de satisfaction par rapport à cet arrêt. Sur un autre terrain, j’aurais arrêté l’action sur la première frappe. Après les conditions étaient délicates, derrière tout va trop vite, les défenseurs ont fait ce qu’il fallait ».
La discrétion de Lacazette
Cette puce va aller vite. On aurait bien demandé à l’attaquant d’Arsenal ce qu’il avait pensé de sa prestation, intéressante dans un premier temps puis franchement quelconque ensuite, mais il est passé plus vite devant nous que dans le dos de la défense bulgare. La parole à DD, faute de mieux
« Alex a fait de bonnes choses, avec une bonne continuité en première période où il manque peut-être un peu de promptitude. Il a été dans son registre ». Pas vraiment une déclaration d’amour, quoi.
La stat folle de Deschamps
On aime ou on n’aime pas, mais les chiffres parlent pour lui. Grâce à ce plat du pied de Blaisou, Deschamps est devenu le sélectionneur français comptant le plus de victoires à son actif. 42, une de plus de Michel Hidalgo et Raymond Domenech. Mais la plus belle sera la 43e, si elle arrive mardi. Les autres seront pour la Coupe du monde l’été prochain.