FOOTBALLAlors, qui est le plus fort entre le Falcao de Monaco et celui de Porto?

Hippopotame ou éléphant: Alors, qui est le plus fort entre le Falcao de Monaco et celui de Porto?

FOOTBALLOn a comparé le Falcao cheveux long et le Falcao cheveux courts…
Falcao de Monaco à gauche, Falcao de Porto à droite
Falcao de Monaco à gauche, Falcao de Porto à droite - Montage 20minutes
B.V. et N.C.

B.V. et N.C.

«Même le Radamel de Porto ne marquait pas autant ». En mode Alain Delon, Falcao a teasé à lui tout seul l’affiche de mardi soir en Ligue des champions entre son club actuel, Monaco, et celui qui l’a révélé en Europe, Porto. Huit ans, quasi 300 matchs, 200 buts, une blessure aux ligaments et deux transferts après son arrivée, le Colombien a-t-il tant changé que ça ? On a demandé à l’ancien joueur Jérôme Palatsi, quinze ans de service dans le championnat portugais, de nous comparer les deux bestiaux.

Les plus

Efficacité

Falcao n’a pas tout à fait raison. Si l’on s’en tient aux chiffres, le « Radamel de Porto », comme il dit, marquait davantage. Mais la différence n’est pas énorme. Il avait inscrit 71 buts en 82 matchs en deux saisons au Portugal, toutes compétitions confondues (0,86 but par match en moyenne), il en est à 41 en 51 rencontres depuis le début de saison dernière sur le Rocher (0,80).

Surtout, il est plus efficace. Il n’a eu besoin que de 12 tirs pour marquer ses 11 buts cette saison. « Je suis sûr qu’il marquera plus de buts que la saison passée. C’est sa deuxième année avec moi, j’ai confiance. Je ne crois pas avoir eu un joueur aussi efficace en début de saison », dit Jardim, qui a le même petit doigt quand il s’agit de parier sur le bilan du Colombien en fin de saison.

Leadership

C’est là la grande différence entre les deux époques. Fini le gamin qui découvrait l’Europe, maintenant c’est lui le papa. A 31 ans, Falcao évolue le brassard au bras et cela ne souffre d’aucune contestation pour le coach portugais, qui le lui a confié alors tout le monde le croyait bouilli après ses deux années galère en Angleterre.

« C’est un grand joueur, un grand professionnel avec une attitude toujours positive, justifie Jardim. Il est meilleur buteur et un leader de vestiaire, il mérite sa réussite. » Jamais énervé, toujours rassurant, Falcao est un modèle pour ses coéquipiers, à qui il a appris à s’ouvrir. Cela en fait un joueur plus complet. « Il est notre leader, sur et en dehors du terrain », disait Fabinho l’an dernier.

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Gestion des efforts

Falcao n’est pas du genre à attendre que ça se passe et adore aller gratter des ballons dans les pieds des défenseurs adverses. Ce n’est pas nouveau. « Falcao, c’était vraiment un joueur comme le club de Porto les aime, qui ne lâche rien, qui se bat sur tous les ballons, rappelle Palatsi. Il taclait, il pressait les défenseurs. Il allait sur les ballons qui tout le monde voyaient perdus. » Au risque de s’essouffler, parfois.

Aujourd’hui, le Colombien est toujours le premier défenseur de son équipe, mais le fait de manière plus intelligente. Loué pour son dévouement à l’équipe, il arrive pourtant à enchaîner les matchs sans avoir besoin de sortir à l’heure de jeu. On appelle ça l’expérience.

Les moins

Il est moins rapide

Et l’on reparle ici de bon vieux Soner Ertek. Qui ça ? Soner Ertek, le pauvre défenseur de Chasselay (4e division) qui avait bien malencontreusement découpé Falcao et son genou, le privant de la Coupe du monde. Depuis son opération aux ligaments croisés, le Colombien est moins mobile, forcément. « Il a eu du mal à revenir après sa blessure, explique Palatsi. Son passage en Angleterre (deux échecs à Manchester United et Chelsea) a été difficile mentalement. Il a aussi perdu en vitesse mais il n’était déjà pas le genre d’attaquant à faire de grandes courses avec le ballon. »

Pour Ouest-France, Jean-Pierre Papin, en bon connaisseur du poste, nuance : « Il n’est pas lent, mais ce n’est pas l’attaquant qui va très vite et fait des appels pour prendre ses adversaires directs de vitesse, seulement il fait les appels quand il faut les faire. Ses déplacements sont coordonnés avec ceux du ballon et surtout, il ne fait jamais un appel par hasard. »

Il ne peut plus jouer seul devant

C’est un peu la conséquence directe : Falcao est moins rapide donc 1) il couvre donc moins de terrain 2) il joue plutôt dos au but en remise 3) il ne joue plus trop en profondeur. Du coup, Jardim a décidé depuis que son Colombien est revenu d’Angleterre de construire un 4-4-2 permettant à un autre attaquant de rôder autour de lui pour profiter de son travail et prendre les espaces. Ça a été Valère Germain et Kylian Mbappé, c’est désormais Jovetic ou Diakhaby. « A l’époque de Porto, il était seul devant dans un 4-3-3 avec Hulk et James sur les côtés et son rôle était de prendre toute la surface de réparation », conclut Palatsi. Aujourd’hui, il la partage.

Le bilan

Trois plus contre deux moins, le calcul « à vue de nez » est fait : Falcao est meilleur à Monaco qu’à Porto. Merci, au revoir.