FOOTBALLPourquoi Neymar serait bien inspiré de faire gaffe à ses chevilles

Celtic Glasgow-PSG: Pourquoi Neymar serait bien inspiré de faire gaffe à ses chevilles

FOOTBALLL’attaquant brésilien a beaucoup fait parler de lui lors de ses dernières visites en ville…
Julien Laloye

Julien Laloye

De notre envoyé spécial à Glasgow,

Neymar et le Celtic Glasgow, on a envie de dire que ça ne collait pas dés le foetus. Si au moins le Brésilien avait été catholique: cela aurait suffi à en faire un type moins détesté qu’une bonne moitié de la ville, celle qui est unioniste et qui supporte les Rangers. Mais l’homme aux 222 millions de dollars (ça fait plus classe en dollars, un peu comme si on lisait Blueberry) a choisi d'être protestant, première erreur, et surtout, d'aller chercher les paires de baffes avec un aplomb remarquable à chaque fois qu'il est venu jouer avec le Barça. Deuxième erreur, celle qui nous intéresse.

a

Pour vous résumer l’affaire en un mot, nous nous permettrons d’emprunter un peu de l’exubérance métaphorique d’un grand ami du PSG, l’immense Javier Tebas : Si Neymar « a pissé dans la piscine » en signant en France, disons qu’avant, il avait plutôt l’habitude de « plonger » dedans.

Un peu de contexte, parce qu’il faut toujours enjoliver la chose pour raconter une bonne histoire. On retourne en octobre 2013. Neymar a encore le mulet, il vient de débarquer en Catalogne et il dispute son premier match de Ligue des champions à l’extérieur, sans Lionel Messi, blessé, ni Luis Suarez, en plein trip vampire à Liverpool. Une époque immonde à base de Tata Martino et de Fabregas en faux 9 pour les grands matchs. Autant dire que ce soir-là, c’est Neymar qui est censé payer les bières.

Omar Da Fonseca, aux commentaires pour beIN, se souvient de l’accueil chaleureux des défenseurs du Celtic.

« Neymar, il n’avait pas touché la balle. A Glasgow en première mi-temps il avait été inexistant parce que les mecs en face étaient frais, ils lui rentraient dedans, l’empêchaient de contrôler comme il voulait, ne le laissaient pas se retourner et lui, il n’aime pas ça. C’est un peu le match type de ce que n’aime pas Neymar. Mais souvent ça n’arrive qu’en première mi-temps. Contre Saint-Etienne par exemple, en première période il n’est pas rentré une seule fois balle au pied dans la surface. Mais après, c’est tellement une gazelle, il a tellement d’énergie que les adversaires finissent souvent par se fatiguer en deuxième mi-temps ». »

C’est précisément le moment du drame. Une course à l’épaule avec la légende locale, le capitaine Scott Brown. Puis une chute Valbuenesque sans motif apparent, ou alors il faut plisser les yeux très forts. La suite fait encore vomir de dégoût la green army. Neymar qui se relève avec le regard plus innocent qu’un chaton repu de croquettes, et l’arbitre qui sort le carton rouge à Brown pour un coup de pied pas méchant, à l'effet bien exagéré par la grimace Actor Studio de Ney. Le Barça l’emporte à l’arrache, et le Brésilien se prend un torrent de boue sur son petit corps tatoué.

Neymar et son meilleur ami.
Neymar et son meilleur ami.  - Ian MacNicol / AFP

Lennon, l’entraîneur de l’époque, devient rouquin foncé. « Neymar ne se rend pas service quand il se comporte de cette façon. C’est un joueur immature, et je n’ai pas à justifier l’attitude de mon capitaine. L’expulsion est très sévère, le contact est très léger ». Gordon Strachan, le sélectionneur écossais s’essaie même à une analyse sociologique au ras du parquet : « Il faut savoir qu’en Amérique du Sud, ce genre de simulations est toléré. En Grande-Bretagne, si vous faites ça, vos équipiers vont dire "mais qu’est-ce que tu fais, tu embarrasses tout le monde", mais là-bas, ils ont l’habitude de se rouler par terre, c’est leur culture, ils font tout pour ne pas retourner dans la misère d’où ils viennent ».

De retour l’an passé, Neymar soigne sa cote de popularité en s’embrouillant avec Lustig, un grand gaillard suédois qu’aucun individu un peu près sain d’esprit ne se risquerait à emmerder sans s’assurer au préalable du renfort de toute l’armée américaine. Fait rarissime, le public écossais siffle copieusement l’ex-capitaine de la Seleçao pendant toute la fin de match, et Lustig se lâche « sur le plus grand acteur dans le monde du foot ».

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Voilà pour le tableau apocalyptique. On attend donc des joueurs du Celtic remontés comme en 14, des tacles à la gorge, une foule hostile et vindicative, des insultes en VO, bref, une bonne vieille bataille de tranchées, en dépit des discours conciliants qu’on a pu gratter en chemin. Brendan Rodgers, d’abord : un long silence, puis de la langue de bois bien rugueuse. « C’est vrai que Neymar a un petit historique ici, mais on n’a pas prévu de traitement spécial, juste être agressif physiquement, dans le bon sens du terme. Notre force c’est l’équipe, on n’est pas obnubilés par Neymar ». Pas à nous Brendan.

On tente notre chance avec deux loustics à la boutique. Des mecs qui viennent s’acheter un maillot d’Odsonne Edouard (véridique) ne peuvent pas avoir que du bien à dire de Neymar, si ? Ben si. « Neymar, on n’a rien contre lui, même si c’est une pleureuse. Ici, on encourage notre équipe, est on est même capable d’applaudir l’adversaire s’il est bon. L’an passé, dans le même match, Iniesta avait eu droit à une standing ovation. Après, si Neymar recommence à plonger, les gens vont s’en prendre à lui, c’est normal ».

a

Qu’ils le fassent. Ou pas. De toute façon, l’intéressé s’en fout. C’est en tout cas ce qu’on a lu mardi dans une prétendue interview exclusive accordée au Sun qui pue le fake à plein nez. Encore que, les déclarations en elles-mêmes sont crédibles.

« Être sifflé ne me dérange pas, c’est pénible, mais c’est comme ça. Si des gens peuvent penser que me siffler peut affecter mon jeu, ils perdent leur temps. J’ai été sifflé dans assez de stades dans ma carrière pour ne plus m’en soucier. Ce qui s’est passé lors des matchs précédents à Glasgow n’est pas important, surtout que je ne jouais pas dans le même club. Je vois ce match comme une opportunité de ramener trois points rien de plus ». »

Bien le genre de l’attaquant parisien, quand on se souvient de sa réaction il y a quatre ans. Un triplé au Camp Nou (6-1 pour le Barça au final) et une petite dédicace pour le coach du Celtic : « J’espère que ma performance a été assez mature pour lui. J’ai lu ses commentaires et je pense qu’il n’avait pas à dire ça ». Tout compte fait, Brendan Rodgers a bien fait de la jouer profil bas.