Question à 1000 euros: La Coupe des confédérations est-elle une compétition en bois ?
FOOTBALL•Il est vrai que la compétition n’est pas forcément la plus valorisée…Vincent Marche
Lundi, l’Allemagne a entamé une cure de jeunisme. Pour son duel contre l’Australie en ouverture de la Coupe des Confédérations, la Mannschaft a joué avec un Onze très remanié. Si elle atteint les 27 ans de moyenne d’âge, la première composition de Joachim Löw affichait moins de 13 sélections par joueur.
Par comparaison, l’Australie alignait une équipe qui en totalisait deux fois plus… Surtout, l’Allemagne a nommé un gamin de 23 ans capitaine (coucou Draxler) vu que certains cadres étaient au repos… Pas de Hummels, de Müller, de Özil… « Ces joueurs qui disputent tant de matchs atteignent une limite à un certain moment, » a déclaré Low en conférence de presse. Il faut dire qu’avec l’Euro-2016 et le Mondial-2018, ça ferait trois étés d’affilée sans se reposer… A croire que les Allemands se rendent en Russie de manière détendue, juste pour admirer Sotchi et Kazan en claquettes-chaussettes.
Après tout, Joachim Löw a annoncé lui-même sa vision sur le long terme concernant cette compétition. « Pour moi, la Coupe des Confédérations est comme un cadeau, a-t-il déclaré en conférence de presse. Elle nous aidera à atteindre nos objectifs l’année prochaine ou plus tard et aidera à faire progresser nos joueurs. L’objectif, ce n’est pas le résultat, c’est le développement. Peu importe à quelle place on va terminer, ça peut nous aider dans un an ou dans trois. »
Un parfum d’Equipe de France 2001
En 2001, les Bleus étaient partis en Corée du Sud et au Japon dans le même état d’esprit. Aux côtés de Marcel Desailly, Robert Pirès ou encore Sylvain Wiltord, fiers champions d’Europe un an plus tôt, Roger Lemerre a convoqué Jérémie Bréchet, Frédéric Née, Zoumana Camara ou encore Laurent Robert… Pas vraiment des joueurs connus pour leur carrière internationale.
Parmi ces derniers, Nicolas Gillet. Joueur de Nantes à l’époque, le défenseur a connu sa seule convocation avec les Bleus lors de cette compétition, remportée. « Il y avait de l’expérimentation, Roger voulait tester de nouveaux joueurs. Mais il y avait l’exigence d’aller au bout. Il ne nous a pas fait de cadeau. Si j’ai joué le match contre l’Australie, c’est parce qu’on jouait tous les deux jours. » Le duel perdu contre les Socceroos a été la seule apparition de Gillet sous la tunique bleue.
« Les gars voulaient gagner le tournoi »
De l’extérieur, on se dit quand même que la Coupe des Conf', ce n’est pas très sérieux et que ce n’est pas un vrai tournoi. « C’était un peu plus détendu notamment pour la délégation, c’était pour eux une occasion de connaître un peu les lieux. » Mais sur le plan sportif, c’était sérieux. « J’y ai bien bossé. Et il y avait quand même Leboeuf, Lizarazu, Djorkaeff, Vieira. Les mecs voulaient gagner cette compétition. »
Et si certains joueurs en profitaient pour voir du pays plutôt que de travailler ? « Je n’ai rien pu voir de la Corée du Sud et du Japon. Entraînement, hôtels, déplacements, matchs… Nous n’avions pas eu le temps. » Visiblement, non.
Même si on peut la voir comme ça, Nicolas Gillet refuse tout qualificatif de compétition de plage pour la Coupe des Confédérations. « Attention, ce ne sont pas des matchs amicaux, c’est une vraie compétition. Elle est certes moins valorisée qu’un Euro ou une Coupe du Monde mais il y a quand même un titre à gagner à la fin. »