Monaco: Trezeguet n'a qu'un conseil pour Mbappé, «rester encore un an pour s'affirmer»
FOOTBALL•L'avis de l'ancien buteur de l'ASM et des Bleus sur son successeur a forcément une résonnance spéciale...N.C. avec AFP
Ah, David. Sa parole est rare, alors quand il parle, il faut l'écouter. Surtout quand c'est à propos de Kylian Mbappé. Présent à Luque, au Paraguay, pour une conférence sur le football en compagnie d'autres anciens joueurs, Trezeguet a donné une interview à l'AFP. L'ancien attaquant vedette des Bleus et de l'ASM conseille à son successeur de «faire encore une année à Monaco» avant d'aller exploser les compteurs ailleurs.
Est-ce que serait le bon moment pour Mbappé de partir?
Il montre ses qualités. Je pense qu'il a tout pour devenir un attaquant avec un avenir exceptionnel. Il faut lui laisser le temps. Il profite, il est content, il est fier. A son âge, c'est quelque chose d'unique. On parle beaucoup de son avenir. A titre personnel, j'espère qu'il va rester à l'AS Monaco pour continuer à montrer ses qualités, mais surtout s'affirmer comme joueur. On ne doit pas oublier qu'il n'a que 18 ans. Il a le temps pour connaître le haut niveau, même s'il est dans un club de très haut niveau. On a tous envie de connaître avec le temps, le Real, le Barça, la Juve. Je crois qu'il doit s'affirmer encore. A Monaco, il y a eu le cas récent de Martial, il a quitté Monaco pour aller à Manchester United et ça été beaucoup plus difficile. Quand on quitte la France pour un championnat au niveau beaucoup plus élevé, on connaît des difficultés. C'est un exemple très clair. Mbappé, on est tous conscients qu'il a les qualités, mais peut-être faire encore une année, ça peut être quelque chose de bien pour lui, pour l'AS Monaco, pour l'équipe de France.
Monaco champion face au géant PSG, vous vous y attendiez?
C'est super. Je suis content et très fier d'avoir porté les couleurs de Monaco. Avant cette année, on ne doit pas oublier que le dernier championnat gagné par Monaco, c'était à mon époque (sourire), en 1999/2000. A Monaco, il y a de la qualité, de l'envie, du bon travail. Ils ont montré qu'ils avaient plus de qualité que Paris. Maintenant, on sait que Paris est là, et que l'année prochaine va être beaucoup plus difficile. Je pense que Monaco a fait un beau parcours... au niveau joueurs, entraîneur, c'est du très haut niveau. Monaco, c'est un club formateur, où on a tout pour connaitre le haut niveau.
La Juve, dont vous êtes ambassadeur, affronte le Real en finale de la Ligue des champions: quel regard portez-vous sur l'entraîneur adverse, un certain Zidane?
On (la Juve) a la possibilité de jouer une autre finale après Berlin (2015, défaite contre le Barça). On est conscients que le Real est une équipe très difficile. Mais on a cette idée très claire de gagner la Ligue des champions. Zizou, il a tout gagné la première année et il montre des qualités encore plus élevées. Il est dans un club où l'ambition est de toujours gagner. Je suis très heureux et fier de son succès. C'est exceptionnel ce qu'il fait.
Surprise, on vous trouve au siège de la Confédération sud-américaine de foot (Conmebol) pour plancher sur le futur...
Ça me fait très plaisir d'être ici. Du fait de mes racines, le président de la Conmebol Alejandro Dominguez m'a convoqué, je suis très touché. J'étais un des premiers à parler, c'était pas évident, me retrouver devant des Batistuta, Valderrama... mes idoles. Ce symposium est une belle idée, c'est la première fois que la Conmebol ouvre ses portes aux joueurs. C'est exceptionnel. Je me suis exprimé sur le côté organisation, sur la base de ce que j'ai connu à l'AS Monaco et à la Juve. Ici, il y a beaucoup de qualité, les joueurs, avec les Neymar, les Messi. Mais après, il y a des choses à faire. Il faut élever le niveau au niveau entraîneur, centre de formation. J'ai fait part (à la Conmebol) de ma disponibilité pour être plus présent.
Vu d'Amérique du sud, vous êtes un symbole de la fuite des talents, car vous n'avez ni joué dans le championnat argentin, ni en sélection?
C'est mon destin. Mon histoire, ça a été l'équipe de France et ça a été très positif puisqu'on a gagné la Coupe du monde 1998. Je suis très fier d'avoir porté les couleurs de l'équipe de France. A cette époque en Argentine, il y avait de la qualité avec Batistuta, Crespo, c'était du haut niveau. La Conmebol a fait appel à moi et je suis très fier d'être là. C'est une autre histoire, et j'espère que ce n'est qu'un début.