City-Monaco: Et si on se disait que Monaco allait nous claquer une finale de C1 cette saison?
FOOTBALL•Bah oui, c'est vrai ça...Nicolas Camus
De notre envoyé spécial à Manchester,
On peut appeler ça de l’optimisme béat, de l’inconscience… ou de la connerie, même. Mais parfois il faut savoir lâcher prise et ne pas forcément rejeter une idée juste parce qu’elle paraît un peu folle. Celle qui s’est formée dans notre cerveau et qui envoie Monaco en finale de la Ligue des champions, cette saison, en fait clairement partie. Mais pourquoi l’ignorer ? A y regarder de plus près, avant de voir l’ASM se frotter à Manchester City mardi soir en 8e de finale, on peut même se dire qu'elle repose sur quelque chose.
Il se dégage de cette équipe, cette année, une impression qu’on ne ressent que rarement. Il fallait l’imaginer tout de même en juillet dernier que - prenez une bonne inspiration - Falcao redevienne un joueur de foot, que Germain puisse planter en Europe comme il le faisait quand le club était en Ligue 2 il y a quatre ans, que Fabinho confirme jusqu’à devenir « un des meilleurs milieux d’Europe » (dixit Jardim), que Lemar prenne autant de volume, que Bernardo Silva soit si régulier à 22 ans dans l’expression de son talent, que Mbappé se révèle comme une future terreur. Que certaines de ces choses arrivent, d’accord, mais toutes dans le même espace-temps, ça…
Il en résulte une attaque de feu, qui a dépassé les 100 buts inscrits début février (personne ne fait mieux en Europe), et une puissance collective impressionnante. Suffisant pour renverser les plus grands ? Pep Guardiola, pas du genre SM, ne l’a pas dit comme ça, bien sûr, devant les médias. Mais quand il assure apprécier le style des Monégasques, on a tendance à y croire. Au moins un peu. Quelques victimes de la phase de poule le pensent, eux, en tout cas. Réécoutons les deux Frenchies de Tottenham après leurs défaites contre l’ASM.
- Hugo Lloris : « Contrairement à nous, ils savent très bien se surpasser en Ligue des champions. Ils l’ont fait lors des barrages, pendant toute cette phase de groupe et ils vont certainement continuer à le faire face à de plus grandes équipes ».
- Moussa Sissoko : « Ils ont une belle équipe. Certes, elle est jeune, mais elle est talentueuse. Ils le démontrent depuis un certain temps. C’est bien pour eux. S’ils continuent comme ça, ils peuvent aller loin dans cette compétition ».
Un point pour Moussa quand il parle de la jeunesse. On a calculé, l’équipe type atteint l’âge canonique de 24,5 ans (merci les papys Falcao et Subasic). A cet âge-là, on n’a pas de pression, et encore moins de complexes. Et puis pour tous ces jeunes talents, le but est aussi de se montrer pour signer ensuite dans un top club européen, non ? Alors autant y aller franco et les convaincre de visu, ces gros bras.
La seule question est : Y croient-ils seulement eux-mêmes ? Sans doute pas, pour l’instant, et c’est mieux comme ça. « Je suis quelqu’un de réaliste », balaye l’entraîneur Jardim quand on le lance sur le sujet. Pas de problème. Pour le côté rêveur, on se charge de tout. Essayez, vous aussi. Ça ne garantit rien pour la suite, mais ça fait toujours du bien.