Lassana Diarra fait condamner la Fifa et réclame et va réclamer une grosse indémnisation
FOOTBALL•Il devrait réclamer plus de 15 millions d'euros...20 Minutes avec AFP
L'international français Lassana Diarra a fait condamner la Fifa à l'indemniser pour l'avoir empêché d'exercer sa profession de footballeur en 2014-2015, selon le jugement de la justice belge dont l'AFP a pris connaissance vendredi.
A titre provisionnel, la Fédération internationale de football et la Fédération belge sont condamnées à verser 60.001 euros (BIEN 60.001) à l'ancien joueur de Chelsea, d'Arsenal et du Real Madrid. La somme de six millions d'euros avait été avancée dans un premier temps, ce qu'a contesté la Fifa dans un courriel à l'AFP.
Seulement la partie belge du dossier
Cette indemnisation (équivalente au salaire que Lassana Diarra aurait perçu en Belgique), précise le tribunal de Charleroi (sud), ne concerne toutefois que «la partie belge du dossier», selon les avocats du joueur. Les 60.000 euros correspondent aux 4 mois de salaire non perçus à Charleroi (1re div. belge). En outre, le juge belge invite le joueur à revenir vers lui, pour chiffrer le dommage subi du fait d'avoir perdu la chance de «se mettre en vitrine» à Charleroi et d'avoir ainsi dû, dans la foulée, accepter à Marseille un salaire inférieur à sa véritable valeur sur le marché.
Selon l'entourage du joueur, ce manque à gagner, dont la provision a été fixée à 1 euro par le juge belge, est de l'ordre de 4 millions d'euros. De plus, Diarra pourra saisir un juge compétent, vraisemblablement à Zurich, pour obtenir réparation de sa saison «blanche» (2014-2015), soit environ 6 millions d'euros nets (12 millions bruts), selon les avocats du joueur.
Diarra devrait réclamer plus de 15 millions d'euros. En août 2014, le Lokomotiv Moscou avait résilié unilatéralement le contrat de travail de Diarra, qui aurait commis certaines fautes (notamment une absence lors de certains entraînements). Le club russe avait réclamé au Français 20 millions d'euros d'indemnités, ramenées ensuite à 10,5.
Dans la foulée, aucun club n'avait voulu engager le Français en raison d'une disposition de la Fifa, prévoyant que le nouveau club acquéreur pouvait être tenu pour co-débiteur de cette somme. C'est précisément cette mesure de «co-débiteur» qui a été contestée par le joueur et ses avocats, y voyant une entrave à la libre circulation des travailleurs, et déclaré illicite par le tribunal de Charleroi.
Pour Jean-Louis Dupont, l'un des avocats de Diarra, «un autre point-clé de cette décision est que le juge a considéré illégale l'obligation imposée aux joueurs par les statuts de la Fifa d'aller exclusivement devant le TAS, en précisant que cette obligation n'existe que si le joueur le décide et accepte de signer une convention d'arbitrage».