Pourquoi avec Rudi Garcia, l'OM va se mettre à gagner (et tout de suite!)
FOOTBALL•Le nouveau coach marseillais excelle dans l'art de rendre ses équipes compétitives très rapidement...Nicolas Camus (avec F.L. à Lille)
Franck McCourt a peut-être essuyé un revers avec , mais question entraîneur le nouveau propriétaire de l’OM peut se vanter d’avoir frappé fort. Supporter marseillais ou pas, on a tous un peu vibré jeudi en début d’après-midi lorsque .
L’homme qui a mené Lille au doublé coupe-championnat en 2011 et qui a réveillé la Roma entre 2013 et 2015 pour le choc face au PSG - et . Avec lui, c’est l’assurance de résultats immédiats pour le club olympien. Vraiment ? En tout cas, son passé plaide pour lui.
C’est effectivement la première chose qui saute aux yeux lorsque l’on se penche sur le parcours de Rudi Garcia. On va essayer de faire court.
- 2002, il arrive à Dijon, qui vient de finir 16e puis 15e du National. Il fait monter l’équipe en Ligue 2 dès 2004, avant d’échouer de justesse pour l’accession en L1 les trois saisons suivantes.
- 2007, il est engagé par Le Mans, qui reste sur une 12e place en Ligue 1. Avec lui, l’équipe démarre très fort (1ère place après trois journées), ne quittera jamais le top 10 pour une 9e place au final, meilleur classement de l’histoire du club (+ une demi-finale de Coupe de la Ligue au passage).
- 2008, il s’engage pour le Losc, membre du ventre mou depuis deux ans. Il termine 5e, puis 4e, avant l’apothéose du doublé en 2011. Ça faisait plus de 50 ans que Lille n’avait rien gagné.
- 2013, il débarque à la Roma après les passages ratés de Luis Enrique et Zeman. Inconnu en Italie, il aligne 10 victoires d’entrée, nouveau record de la Série A. L’injouable Juve de Buffon, Pirlo, Pogba e Tevez le cantonnera à la 2e place deux années de suite.
Evidemment, il y aura quelques fins de cycle douloureuses, avec des groupes éreintés par des méthodes très exigeantes, mais on peut reconnaître à Garcia un certain art de la prise en main des équipes. Aurait-il un secret ? « Il y a surtout du boulot, répond Bernard Gnecchi, son président à . Il a une grande intelligence d’adaptation, il sait faire passer ses messages, être clair dans l’annonce de ses ambitions. Il a des qualités humaines et surtout d’autorité qui font que ça marche. »
Pour Guillaume Loriot, qui a été sous ses ordres au Mans, il y a un point essentiel sur lequel le technicien fait la différence. Voilà ce qu’il dit :
« « Ce que je retiens de lui, c’est la communication avec son groupe. Il avait toujours un mot pour les remplaçants, il expliquait ses choix à tout le monde. Et ça, quand on est sur le banc, c’est important. Quand je m’échauffais pendant les matchs, il pouvait venir me voir et me dire "t’as bien bossé cette semaine, tu le mérites, continue comme ça". Ce sont des petites choses mais qui font beaucoup de bien. Il arrive à concerner tout le monde, c’est une grande force. » »
Cela paraît basique, dit comme ça, mais le joueur assure que tous les coachs ne fonctionnent pas comme ça. Et de loin. On le croit, d’autant que Franck Béria, l’un des gars sûrs du doublé lillois, est là pour appuyer. « Il a une capacité d’adaptation à son environnement assez étonnante, assure celui qui est toujours au . L’une de ses principales qualités est de pouvoir maintenir tous les membres de son effectif en alerte et de pouvoir garder cette fraîcheur dans le groupe. »
A Marseille, Garcia devra toutefois faire avec les mille et une personnes qui naviguent dans les couloirs avec des fonctions plus ou moins connues. Pas grave, selon ceux qui l’ont connu, il sait comment s’y prendre. « Quand il est arrivé chez nous, Il a compris à Dijon comment on construisait un club, et depuis il s’en sert, vante Bernard Gnecchi. Il saura faire. » « Il connaît le foot, et son expérience en Italie a du encore lui apprendre beaucoup de choses. Il est blindé pour l’OM », ajoute Béria.
« Quand je l’ai rencontré, il m’a tout de suite dit qu’il voulait gagner la Ligue des Champions »
C’est là un ressenti qui semble partagé par tous. Et par McCourt en premier lieu. « Rudi est un homme de grand caractère avec beaucoup d’énergie, et nous partageons la même vision pour l’OM. Quand je l’ai rencontré, il m’a tout de suite dit qu’il voulait gagner la Ligue des Champions et j’ai immédiatement su que ce serait l’homme pour le poste d’entraîneur », écrit l’Américain .
La , on n’ira peut-être pas jusque-là pour l’instant - d’autant plus que l’Europe est la grande faiblesse de l’intéressé -, mais le Classico prend d’un coup un tout autre intérêt. Quand on lui a appris la nouvelle au téléphone, Bernard Gnecchi n’a pas hésité une seconde. « Je vais aller faire un loto pour jouer la victoire de l’OM au Parc. Elle doit valoir le coup la cote, non ? »