Euro 2016: Evra, Umtiti, Rami... Ça va quand même être tendu derrière contre l'Allemagne
FOOTBALL•La défense française n'est pas totalement sereine, alors que l'Allemagne se profile en demi-finale...Nicolas Camus
Didier Deschamps a beau dire qu’il est limite content que les Islandais aient marqué deux buts - il voit ça comme « une récompense » de leur folle aventure -, on ne peut pas s’empêcher d’être un poil dubitatif sur la performance de la défense française lors du quart de finale remporté dimanche soir (5-2). Surtout, ça n’augure rien de bon alors que ce sont les Allemands qui les attendent désormais, pour une opposition dix fois supérieure à tout ce qu’ils ont rencontré pour le moment dans cet Euro.
Evacuons d’emblée les excuses du soir :
- Oui, « à 4-0 on fait moins d’efforts », comme le résume Moussa Sissoko.
- Oui, Laurent Koscielny, patron incontesté du secteur dans cette compétition, est sorti à la 72e pour éviter tout risque de carton jaune qui l’aurait privé de la demi-finale.
Une fois qu’on a dit ça, les constats que l’on peut faire sur le quart de finale, et globalement depuis le début de l’Euro, ne font quand même pas sauter au plafond.
« Je te le dis Pat, on va vers de graves déconvenues »
Commençons par le sujet qui fâche. On adore Pat Evra, son souffle positif auprès du groupe, sa nouvelle passion pour les réseaux sociaux et ses conférences de presse tout sauf ennuyeuses. Mais là, il fait vraiment ses 35 ans sur son côté gauche. Sur le premier but islandais, il laisse trois mètres à Sigurdsson, dans un fauteuil pour trouver Sigthorsson dans la surface.
aBon, passe encore, on ne peut pas toujours être collé aux basques de son adversaire. Sur le second but, en revanche, il se fait complètement manger au duel par Bjarnason. La taille n’est pas une excuse, il n’a même pas sauté.
aEvidemment, Deschamps ne le sortira pas du onze titulaire. Le latéral de la Juve est trop précieux dans une équipe où personne d’autre n’a encore endossé le costume de patron. Mais contre l’Allemagne, ce sont Ozil, Muller voire Draxler qui vont venir traîner dans sa zone. Et on aura peut-être du mal à en coller cinq à Neuer. Alors on compte sur le fait qu’Evra, avec son expérience, arrive à hausser le ton au même niveau que l’adversité pour serrer tout ça. De toute façon, on n’a pas trop le choix…
Umtiti, on demande à (re) voir
Que celui qui n’aurait pas été un peu intimidé par une première sélection un soir de quarts de finale d’Euro à la maison lève le doigt. Personne ? Evidemment. Pour son baptême du feu, Samuel Umtiti s’en est plutôt bien sorti. « Il a confirmé tout ce que je pensais de lui, tout ce qu’il montre à l’entraînement, apprécie Deschamps. C’est un bon défenseur, il est relativement tranquille. Il a contribué à ce que ce match soit de bonne qualité sur le plan défensif, même si je l’ai mis un peu difficulté à la fin en le mettant à droite [de l’axe] pour faire entrer Mangala. »
Timide sur ses premiers duels, le futur barcelonais a joué sobre. Et si les 75 passes qu’il a tentées sont arrivées à destination, c’est avant tout car il s’est contenté de trouver ses latéraux ou les milieux les plus proches.
a« J’ai vraiment savouré ce match en restant sérieux, dit l’intéressé. Je me suis dit qu’il faut bien débuter une carrière internationale un jour, que ce soit en quart ou à un autre moment, il faut se lancer, et franchement les coéquipiers m’ont bien parlé avant le match, j’étais assez serein. L’objectif personnel c’est de continuer comme ça. » Est-ce que ce sera suffisant contre l’Allemagne, s’il devait garder la confiance de son coach ? On ne devient pas Hummels ou Boateng en deux sélections. Alors si on ne doute pas une seconde de ses qualités, ça pourrait tout de même être encore un peu juste.
Qu’est-ce qu’on fait de Rami ?
Deux choix s’offrent donc à DD pour la demie. Conserver le duo Umtiti-Koscielny, a priori plus solide mais qui sort « Kos the boss » de son habituelle zone de confort. Ou alors revenir à son choix de départ avec un axe Koscielny-Rami, qui a par définition un peu plus de vécu. « On verra, j’ai encore le temps de réfléchir », a évacué Deschamps en conférence de presse. Franchement, on n’aimerait pas être à sa place.
aPour évoquer le cas, on n’oublie pas, quand même, qu’il a donné l’impression d’être limite heureux de laisser sa place pour les quarts car il était « dans le rouge », selon ses propres mots. Le Sévillan s’était même dit impressionné par Shane Long… On ne vous fait pas un dessin sur ce qui l’attend s’il doit revenir dans l’équipe. Plus que les capacités physiques et techniques de l’un ou de l’autre, c’est peut-être la sérénité d’Umtiti, louée par ses coéquipiers et son coach, qui fera la différence pour jeudi.
Et sinon Mangala…
Non.
Bon de toute façon c’est pas grave, super Hugo est là
Cette fois, il la sortira la tête de Mats Hummels. Enfin le défenseur allemand ne sera pas là, mais on se comprend quoi.
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