Dans l’esprit de Deschamps, il n’était, au mieux, que le huitième meilleur défenseur français du pays. Derrière Varane, Koscielny, Sakho, Rami, Mangala, Zouma, et Mathieu. Dimanche, par la force des blessures et des suspensions,Samuel Umtiti disputera le premier match de sa carrière en équipe de France pour un quart de finale de l’Euro. Vous avez peur ? Peur de quoi ? Peur de qui ? 20 Minutes vous explique pourquoi Umtiti ne sortira plus jamais du onze de départ après l’Islande.

Il est Lyonnais

Une anecdote qui date du mois d’août. On écrivait un papier mi-drôle mi-mauvais en forme de pari sur le prochain joueur de L1 vendu deux fois son prix en Angleterre, après Thauvin. Quel ne fut pas notre malheur ce citer ce brave Umtiti. Toute la #teamOL nous est tombée dessus, et ce n’était pas immérité. Quand Lyon forme un grand attaquant, tout le monde crie au génie et veut le voir en équipe de France dans la semaine qui suit. Pour une fois que c’est un défenseur, il faudrait douter ? La deuxième meilleure académie du monde a fait ses preuves, pourtant.

Il a été choisi par le FC Barcelone

Partons du principe que le Barça, c’est pas trop mal niveau football ces dernières années. Ajoutons que des gars qui ont donné leur chance à Messi connaissent un peu les choses du ballon. On peut donc en conclure sans dire trop d’âneries que les dirigeants catalans savent ce qu’ils font quand ils lâchent 25 millions d’euros cash pour acheter un défenseur central d’à peine 22 ans. On est d’accord qu’il ne va pas déloger Mascherano tout de suite. Mais quand d’ici deux ans il gagnera la C1 avec Piqué à côté, il ne faudra pas avoir l’air surpris.

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Il a du ballon

Quand on s’est habitués à Adil Rami,attachant comme tout malgré ses défauts, il convient de bien se mouiller la nuque avant de voir un match d’Umtiti. Un gars qui sait relancer proprement et même se lancer dans une longue chevauchée balle au pied si nécessaire, ça peut choquer les non initiés. Le jeune gaucher fait partie des rares défenseurs français aussi à l’aise avec le ballon qu’au duel. Avec lui, pas besoin de venir demander le ballon à cinq mètres, il sait aussi envoyer une transversale dans les pieds sur commande.

Il est très expérimenté pour son âge

On a vu pas mal de choses passer sur le manque de vécu de Samuel Umtiti au plus haut niveau, lui qui n’a encore honoré la moindre sélection. C’est oublier un peu vite que le garçon a joué ses premiers matchs très tôt avec l’OL, au cours de la saison 2011-2012. Vous en connaissez beaucoup de défenseurs avec 130 matchs de L1 à 22 ans ? En Coupe d’Europe ? 23 matchs quand même, dont une petite moitié en Ligue des champions. Par comparaison, à cet âge-là, Koscielny n’avait pas encore connu le bonheur d’un match dans l’élite du foot français.

Il a l’habitude de tenir une défense en carton

Les quelques illuminés qui ont osé s’infliger des matchs de Lyon lors de la première partie de saison en savent quelque chose. Umtiti a dû défendre pour quatre, et encore, ce n’était pas suffisant. C’était mieux après la trêve, mais dans une équipe qui laisse 40 mètres derrière sa charnière centrale, c’est peu dire qu’Umtiti a passé son temps à colmater les fuites du Titanic, avec un certain succès. Tout ça pour dire qu’il sait ce que souffrir veut dire. Du coup, il ne devrait pas être trop dépaysé en équipe de France.

Sinon c’est Mangala, vous vouliez vraiment en arriver là ?

Non ? On est bien d’accord. Alors on met son maillot Umtiti et on tape des mains en cadence.

Vous n’êtes pas tout à fait emballés ? Lisez cette interview instructive de Cyrille Dolce, entraîneur des U13 à l’époque d’Umtiti.

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Quels sont vos premiers souvenirs de Samuel à l’OL ?

Quand Samuel est arrivé chez nous, il était ailier gauche. On lui a fait comprendre qu’il serait préférable pour lui de reculer sur le terrain, surtout qu’il avait un certain Nabil Fekir devant lui dans le couloir gauche. Il a toujours eu une super mentalité donc ça ne lui a pas posé de problème. Il était donc arrière gauche chez nous et lors du tournoi de Sens (plus gros tournoi national de U12), alors qu’il avait donc 12 ans, on avait des absences en défense centrale et il s’était révélé à ce poste.

Qu’est-ce qu’il peut apporter à l’équipe de France ?

La défense est jusque-là le point d’interrogation, voire le péché mignon de l’équipe de France. Samuel dégage une sérénité que n’ont pas forcément les autres. C’est la force tranquille. Le ballon ne va pas lui brûler les pieds. Offensivement, il apportera plus que les autres défenseurs centraux de l’EDF, par ses transversales, ses passes cachées et sa faculté à s’intercaler entre les lignes. Quand on voit son but à Tottenham, on voit qu’il n’est pas maladroit. Il a de la qualité dans le jeu long et un bon jeu de tête.

Signature à Barcelone et première sélection la même semaine. Pensez-vous qu’il a les épaules pour gérer ça ?

Sa gestion de l’intersaison prouve qu’il parle peu de son avenir, qu’il est concentré sur le domaine sportif. Samuel a toujours été quelqu’un de mesuré. Il a toujours construit là où il voulait aller. Tout ça lui permet de dégager depuis toujours de la sérénité sur le terrain. Il a su être au bon moment, au bon endroit, comme Maxime Gonalons lorsqu’il est entré en jeu à Liverpool (1-2, but de Gonalons), ce qui n’était pas prévu.