Euro 2016: Qui est le meilleur entre Gareth Bale et Eden Hazard?
FOOTBALL•Le duel à distance entre la star galloise et le phénomène belge promet beaucoup en quart de finale de l'Euro 2016...Jeremy Goujon
À Rennes,
C’est sans doute le duel à distance le plus attendu des quarts de finale de l’Euro. Dans le coin (dragon) rouge, le Gallois Gareth Bale. Dans le coin (diable) rouge, le Belge Eden Hazard. Deux stars qui vont tenter de qualifier leur sélection respective pour le dernier carré de la compétition, ce vendredi à Lille (21 h). Deux stars passées au crible par 20 Minutes.
- Statistiques : (léger) avantage Hazard
Si Gareth Bale « s’est révélé de suite dans le tournoi [un but à chaque match de poule] », comme le fait remarquer le consultant beIN Sports Élie Baup, les chiffres plaident en faveur de l’ailier de Chelsea.
aAvec une réalisation et trois offrandes, Eden Hazard était ainsi le joueur le plus décisif de l’Euro avant le Pologne-Portugal de jeudi, à égalité avec Cristiano Ronaldo (deux buts, deux passes). Du moins, officiellement, puisque Bale pourrait être accrédité, « dans l’esprit », d’une passe décisive pour son centre repris contre son camp par le Nord-Irlandais Gareth McAuley, en 8e de finale (1-0).
- Style de jeu : impossibles à comparer
Également sollicité par nos soins, Bruno Cheyrou, autre consultant beIN, estime que les deux phénomènes « n’ont pas tout à fait les mêmes qualités ».
« Personnellement, je n’ai pas de préférence. Bale, c’est la vitesse, la puissance. Hazard, c’est plus la vivacité, la technique, la passe », expose l’ancien Rennais, avant de poursuivre : « Bale est impressionnant par sa capacité à répéter les efforts. Hazard, dans les petits espaces pour rentrer sur son pied droit, c’est aussi intéressant. Franchement, si je devais choisir entre les deux, je serais bien embêté. »
- Leadership : match nul, balle au centre
À défaut de porter le brassard de capitaine (le défenseur central Ashley Williams s’en charge), Gareth Bale est l’âme du pays de Galles. « C’est vraiment l’élément qui mène son équipe, avec beaucoup d’enthousiasme, constate Baup. Il est heureux d’être le porte-drapeau de son pays. Il s’est investi d’une responsabilité énorme, tout en restant le joueur merveilleux qu’on connaît. » « Bale a réussi à tirer le pays de Galles vers le haut », corrobore Cheyrou.
Pourvu, lui, du brassard, Eden Hazard démontre également qu’il n’est pas seulement le leader technique de la Belgique. « Je l’ai vu s’investir dans son rôle de capitaine, sans trop penser à ses propres prestations, affirme l’ex-entraîneur de Bordeaux. On attendait de voir s’il allait être égoïste, ce qu’on lui reproche parfois. Or, il fait des efforts pour aider son latéral, il se rend disponible pour ses partenaires. Après une saison difficile avec Chelsea, c’est l’Euro de la rédemption. »
- Entourage : avantage Hazard, quoique…
Malgré la présence (et l’efficacité) d’Aaron Ramsey et du « Pirlo gallois » Joe Allen, l’effectif des Dragons est « moins important en qualité » que celui des Diables Rouges, dixit Bruno Cheyrou. « Ils ont une génération énorme avec De Bruyne, Mertens, Lukaku, Witsel, Courtois… On peut tous les citer ! », abonde Élie Baup. Revers de la médaille : la Belgique, plus attendue au tournant que son adversaire du jour, peut décevoir par son manque d’unité.
« On sent qu’il y a beaucoup d’individualités, mais elles ne jouent pas forcément ensemble, observe l’ancien milieu de terrain de Liverpool. Je trouve des circonstances atténuantes à Hazard quand il ne performe pas. Pour moi, il n’a pas d’arrière gauche qui lui permette de s’exprimer vraiment. Jan Vertonghen, c’est plus un défenseur central. Il ne le met donc pas toujours dans les meilleures dispositions [à charge pour Jordan Lukaku, suppléant d'un Vertonghen forfait depuis jeudi, de faire mieux]. »
- Verdict : Hazard vainqueur, mais…
Après des débuts mitigés dans l’épreuve continentale, Eden Hazard « a mis tout le monde d’accord » face à la Hongrie (0-4).
Mais pour Cheyrou, « il n’y a pas forcément de meilleur ou de moins bon » entre le Belge et Gareth Bale. Un Gallois « à la hauteur de ce qu’on attendait de lui » (Baup), et qui a rendez-vous avec l’histoire. Cheyrou encore : « Il va devoir aussi confirmer. Le money time révèle les grands joueurs. S’il veut vraiment se hisser au niveau des plus grands, il faut qu’il parvienne à sortir un coup franc, une accélération ou une frappe, afin de permettre à son équipe de passer. »