Euro 2016: «En 5 heures, on a vendu en bières l'équivalent d'un week-end de Braderie», racontent les cafetiers lillois
FOOTBALL•La présence de supporters étrangers pendant l'Euro a fait exploser la vente de bières...François Launay
A Lille,
De mémoire de cafetiers, c’est du jamais vu. Si la présence de supporters étrangers pendant l’Europeut provoquer des tensions, elle est aussi une bonne nouvelle pour les cafés. A Lille, après une semaine folle qui a vu défiler les fans anglais, gallois, allemands et même slovaques dans la ville, on n’est pas loin de se frotter les mains. Avant le débarquement d es joyeux supporters irlandais mercredi, la vente de bières a déjà battu des records.
« C’est simple, la brasserie est ouverte depuis cinq ans et on n’a jamais vu ça. En deux jours, on a écoulé une soixantaine de fûts de 50 litres soit 3000 litres de bières au total. C’est parti extrêmement vite, nos pompes ne suivaient plus. On ne s’y attendait pas », sourit un employé de la brasserie Le QG, installée en face de la Gare Lille Flandres.
L’équivalent d’un week-end de Braderie vendu en cinq heures
Au jeu des comparaisons, l’Euro dépasse largement la Braderie de Lille en termes de consommation de bières. L’événement annuel, étalé sur deux jours, attire pourtant près de deux millions de personnes dans la ville début septembre. Mais l’Euro fait beaucoup, beaucoup mieux.
« En six heures, on a vendu en bière l’équivalent d’un week-end de Braderie. Ça n’a vraiment rien à voir », raconte Jérôme, responsable de la Taverne Flamande.
Même son de cloche du côté des 3 Brasseurs, une brasserie située à quelques mètres de la gare. « On est largement au dessus. Vu qu’ici, on brasse nous-mêmes nos bières, on a de gros tanks de 700 litres. D’habitude, un tank se vide en trois-quatre jours, là il a juste fallu deux heures. Et en cinq heures, on a vendu l’équivalent de deux jours de Braderie soit 2000 litres de bière. C’est assez impressionnant », sourit Eric Demonchaux, directeur général des 3 Brasseurs.
Ruptures de stock imprévues
Mais en explosant leurs records de vente, les cafés ont aussi été dépassés par la demande. Au point de se retrouver en rupture de stock. « On s’est fait surprendre par le flux de supporters. Nos tanks de garde de bière blonde et blanche, que consomment en priorité les supporters étrangers, se sont retrouvés à sec. Heureusement, on a d’autres brasseries autour de Lille ce qui nous a permis de pouvoir reconstituer nos stocks », poursuit Eric Demonchaux.
« On ne s’y attendait pas. On est tombé en rupture. Ça ne s’est pas ressenti au niveau du client car on a onze bières pression et on a de quoi leur proposer d’autres choix. Mais on a eu peur. On avait programmé trente fûts et on en a vendu 60. Du coup, on a reconstitué notre stock pour trois semaines », nous raconte-t-on au QG.
Moins de restauration
Seul bémol dans cette semaine de records : la diminution de la restauration. Si les supporters picolent beaucoup, ils mangent moins et font aussi fuir les clients traditionnels. « Les clients français ne viennent pas quand il y a des étrangers. Ile ne peuvent pas manger, il y a trop de bruit et ça les emmerde », explique Jérôme de la Taverne Flamande.
Gérer l’alcoolisation
Autre problème à gérer : l’alcoolisation rapide des supporters avec la crainte de débordements. « Ça reste du bon stress. Mais quand on voit que le stress monte trop et qu’il y a beaucoup de foule, il faut savoir dire stop et ne pas hésiter à fermer. On se doit de gérer ça. Il faut que ça reste une fête », estime le directeur des 3 brasseurs.
Si des échauffourées ont eu lieu sur la place de la Gare, elles n’ont pas refroidi les cafetiers. Eux espèrent déjà revoir les Allemands ou les Gallois à Lille en huitième ou en quart, histoire de continuer d’exploser leurs records de vente.