Euro 2016: On a passé la journée avec les Irlandais, le meilleur public d’Europe
FOOTBALL•L’équipe d’Irlande est moins performante sur le terrain qu’en tribunes…Marc Nouaux
A Bordeaux,
Qui c’est les plus forts, évidemment c’est les verts ! Les Irlandais n’ont pas encore gagné un match danscet Euro mais ils en sont probablement les grands vainqueurs des tribunes. Présents à Bordeaux pour assister à la déroute de leur équipe face à la Belgique (0-3), les supporters irlandais ont mis une ambiance de feu en ville, au point de réussir à faire chanter la police nationale vendredi soir.
Attiré par ces fans déchaînés mais corrects, on a décidé de les suivre en ce jour de match. Si les plus motivés sont arrivés dès mercredi en Gironde, ils sont 700 (sur les 30.000 présents en ville) à avoir choisi l’option aller-retour dans la journée. Entre 8 h et 9 h 30 ce samedi matin, cinq vols en provenance de Dublin et de Cork se sont posés à l’aéroport. Le programme pour eux, un bus direction le stade, des bières dans la fan-zone du Matmut et/ou un aller-retour express en centre-ville, le match, puis le retour en bus jusqu’à l’aéroport.
Pas forcément réveillés (et surtout pas encore à la bière) à leur descente d’avion, ces fans irlandais venus pour certains en famille n’ont pas été des plus bruyants, à notre grand désarroi.
Pour aller chercher de l’ambiance, direction le centre-ville de Bordeaux et surtout, le pub du Connemara, véritable QG des fans irlandais cette semaine. Une marée verte a déjà inondé la rue et la place en face de l’établissement alors qu’il est à peine 11h.
Des chansons sont lancées (Shane Long’s fire, your defense is terrified, Stand up for the boys in green) et un ballon crevé fait office de mascotte. Chacun tape dedans et de grands « olé » retentissent à chaque tir en l’air. Certains encore (ou déjà) alcoolisés de la veille prennent la balle en pleine face sans réagir. « Come on Ireland », entend-on ça et là.
L’atmosphère se chauffe mais on remarque soudain que finalement, cette fête est une effusion de testostérone. Quasiment aucune fille n’est présente au milieu de ces groupes de supporters irlandais. « Ceux qui viennent en couple sont tellement moqués qu’ils n’osent plus revenir avec leur copine », se marre James, quadra irlandais.
Messieurs, si vous voulez draguer, prenez vite un vol pour Dublin ou Cork, les hommes ont déserté leurs foyers ce week-end !
Après le warm-up au pub, les fans munis d’un billet ont rejoint en bus ou en tram le stade en ce début d’après-midi. De notre côté, on a choisi d’accompagner ceux qui restent en ville. La fan-zone est bondée, avec énormément d’Irlandais et aussi quelques Belges. Niveau ambiance, en revanche, ce n’est pas terrible, pas un chant ne part, c’est plutôt calme.
A la recherche de plus de sensations, on file regarder la deuxième période dans un autre pub du centre-ville. Une terrasse blindée d’Irlandais qui chantent et au milieu, trois Belges. Ce sont finalement eux qui se sont le plus éclatés puisque leur équipe s’est largement imposée. Niveau bruit en revanche, ils reconnaissent leur infériorité. « Je ne sais pas si ce sont les meilleurs supporters, tempère Mattias, le Flamand. Mais c’est vrai qu’ils sont très, très bons et au-dessus de nous ce week-end. » Les Belges sont fair-play, ça donnera un peu de moral aux troupes vertes. Après la lourde défaite concédée par l’équipe, il faut bien se consoler comme on peut.
Finalement pas contrariés par ce revers qui rapproche considérablement l’Irlande de l’élimination, les « boys in green » n’ont pas perdu leur bonne humeur. Après une grande salve d’applaudissements en direction de leurs trois homologues belges et quelques accolades, retour à ce qu’ils maîtrisent le mieux, le lever de coude. Il ne reste plus qu’à attendre le retour de ceux présents au stade.
Une fois tout ce petit monde réuni, il est temps pour nous de s’éclipser car c’est un autre match qui commence. Une vraie troisième mi-temps de connaisseurs qui ne laisse pas de place au hasard.