Euro 2016: Non M'sieur Giroud, l'absence de Lorik Cana n'est pas une bonne nouvelle pour la France
FOOTBALL•Suspendu après son rouge face à la Suisse, le défenseur central de l'Albanie va manquer aux Bleus...Jeremy Goujon
À Rennes,
Exclu contre la Suisse (0-1), le défenseur et capitaine albanais Lorik Cana n’affrontera pas l’équipe de France, ce mercredi à Marseille (21 h). « Ce n’est pas une mauvaise nouvelle », a déclaré l’attaquant des Bleus Olivier Giroud. En fait si, et on vous explique pourquoi.
- Cana se serait trompé de côté
Depuis la sortie de Dimitri Payet face aux Roumains, on sait qu’un footballeur professionnel peut encore craquer sous le poids de l’émotion. Celle-ci aurait été immense si Cana avait pu être aligné sur la Canebière, là où il a passé « les plus belles années de [sa] carrière » du temps de l’OM (2005-2009). « C’est particulier pour moi de disputer une compétition importante, la première pour l’Albanie, dans mon second pays, en plus contre la France et à Marseille, avouait le joueur en décembre 2015. C’est incroyable pour ma famille de me voir jouer au Stade Vélodrome, à un quart d’heure de notre maison. C’est un peu mon stade et c’est un beau clin d’œil du destin. »
Sauf que les dangers du travail à domicile auraient perturbé le sosie de Mike Brant (surtout dans sa période cheveux longs). Après avoir muselé Giroud pendant 85 minutes, il aurait ainsi adressé une passe décisive à l’autre ex-idole phocéenne, André-Pierre Gignac, pour l’unique but de la partie. Rien qu’une larme dans les yeux des supporters albanais.
- Il aurait imité Pierre Issa
Dans la catégorie « défenseur-central-passé-par-l’OM-et-au-travers-contre-la-France-au-Vélodrome-dans-un-tournoi-majeur », je demande Pierre Issa. Le géant sud-africain (1,95 m) avait foiré son entame de Coupe de monde 1998 sur le sol marseillais, en offrant quasiment deux réalisations aux hommes d’Aimé Jacquet. « On est menés 1-0 à la pause, commence à se souvenir Issa dans les colonnes de So Foot. Ensuite, on tient le score (sic), puis il y a cette frappe de Djorkaeff que je dévie. Je ne saurais pas l’expliquer, c’est une erreur… Puis dans les arrêts de jeu, il y a ce troisième but [de Thierry Henry]. Certains me l’ont attribué… mais si je n’avais pas touché le ballon, il rentrait quand même. »
Téléportées en 2016, ces différentes actions auraient accouché du scénario suivant : tir de Payet détourné par Cana prenant à contre-pied Berisha (2-0), puis incapacité du même Lorik à sauver sur sa ligne au moment du piqué de Kingsley Coman devant le gardien (3-0). #RetourVersLeFutur
- Il sort d’une saison catastrophique avec Nantes
Lorik Cana, ou plutôt « Lorik Sénat » à en croire les fans nantais, ne laissera pas un souvenir impérissable du côté de la Beaujoire. S’il lui reste un an de contrat chez les Canaris, on le voit mal honorer une deuxième saison en Loire-Atlantique tant son exercice 2015-2016 a été compliqué. En sa présence sur le terrain (21 apparitions en Ligue 1, dont 20 comme titulaire), le FCN aura encaissé 28 buts (plus six avec la Coupe de France). En son absence, seulement 16. Pire, sa responsabilité est directement engagée dans 25% des cas.
À bientôt 33 ans, l’ancien Parisien, pas non plus épargné par les pépins physiques (notamment au genou), a tout du joueur qui arrive en bout de course. Tellement que le capitaine albanais a dû user de sa main pour empêcher les Suisses de doubler la mise à Lens. Mais on aurait préféré que l’arbitre fasse preuve de charité au lieu de sortir un deuxième carton jaune. Car il aurait été plus simple pour les Bleus de l’emporter à onze contre dix.
- Son remplaçant sera forcément plus rapide que lui
Cette année, Cana a hérité d’un doux surnom : « Le Tracteur ». C’était à Rennes, lors d’un derby de sinistre mémoire pour le peuple jaune et vert (défaite 4-1). Il faut dire que la fusée Ousmane Dembélé, auteur ce jour-là d’un triplé, tranchait singulièrement avec la lenteur du pauvre Lorik. Mais celui-ci s’en fichait un peu, puisque l’objectif était avant tout de participer à l’Euro. « Savoir ne pas se griller physiquement et avoir un temps de jeu qui doit me permettre d’avoir du rythme » était le credo de la légende des « Shqiponjat » (les Aigles) rouge et noir.
aOn a bien vu, le week-end dernier, que la « reconstruction des bases » ne s’est finalement pas déroulée comme prévu. Par conséquent, il est tentant d’imaginer que Cana n’aurait pas été à la noce face aux vifs attaquants français. Lesquels auront déjà plus de mal avec son suppléant, Arlind Ajeti. En termes de vitesse ou d’accélération, le défenseur de Frosinone (Italie) devance largement son compatriote. Le contraire eut été étonnant.