A Lyon,

Le défi des Belges était finalement déjà trop grand ce lundi. Il leur fallait, sans doute pour la première fois de leur histoire dans une compétition officielle, assumer un statut de favori face à des Italiens aussi décimés [Verratti, Marchisio, Montolivo] que dépourvus de joueurs de classe pour cet Euro. La défaite (0-2) pas illogique subie ce lundi met en avant cinq problèmes majeurs pour la bande à Marc Wilmots.

Eden Hazard fait toujours de la peine dans les gros matchs

On ne peut pas dire qu’il se soit pointé dans la forme de sa vie à cet Euro. Eden Hazard a même traversé comme un fantôme sa saison avec seulement quatre buts en Premier League sous le maillot des Blues. Face à l’Italie, il avait certes plus de jambes que l'autre star de l'équipe Kevin De Bruyne en partant de sa traditionnelle aile gauche.

Mais au final, l’ancien prodige du LOSC n’a créé que trop peu de différences et ne s’est pas procuré la moindre véritable occasion de but. Pour « un patron avec le ballon » tel qu’il se décrit, le capitaine belge a encore déçu et donne cette étrange sensation de plafonner.

Les latéraux sont inoffensifs

On se plaint du manque d’apport offensif de Bacary Sagna, mais à côté de Ciman et Vertonghen, le latéral droit des Bleus a presque des allures de Garrincha. Au vu du 3-5-2 concocté par Antonio Conte, il aurait été précieux que les deux joueurs belges tentent de se faufiler dans le dos de Darmian et Candreva. Ça n’a jamais été le cas. Vertonghen est certes un bon défenseur mais sa place serait certainement plus dans l’axe avec son compère de Tottenham Alderweireld.

Ça fait toujours mal de voir Fellaini avoir un rôle offensif

Comment Marc Wilmots, avec ses nombreux talents offensifs [Hazard, De Bruyne, plus Mertens, Ferreira Carrasco et Batshuayi sur le banc], peut-il inciter Marouane Fellaini [2 buts cette saison avec Man U] à se projeter de la sorte vers l’avant ? Le mystère est presque aussi grand que son emblématique gouffa désormais teintée en blond.

On n’a jamais senti le géant d’1,94 m capable de créer un décalage face au coffre-fort italien. Il s’est même offert le luxe de perdre un duel aérien qui a failli coûter cher en première mi-temps contre Parolo (1,84 m).

Lukaku n’est quand même pas un génie

Jusqu’à la 53e minute, l’attaquant d’Everton avait quasiment été invisible. Et sur cette contre-attaque parfaitement menée, et pour une fois non stoppée par une faute italienne, Romelu Lukaku n’a pas cadré son duel face à Gianluigi Buffon, (évidemment) bien sorti.

S’il a été copieusement sifflé à sa sortie (73e), son remplaçant Divock Origi n’a pas fait bien mieux, en ne cadrant pas une tête brûlante (82e). Deux ans après la Coupe du monde, Marc Wilmots ne semble pas avoir plus de certitudes concernant son casse-tête de l’avant-centre.

Le programme est corsé

On est d’accord, le niveau de jeu de l’Irlande et de la Suède (1-1) n'a pas fait trembler grand monde ce lundi. Mais les Diables Rouges se retrouvent déjà dans une position pour le moins inconfortable. La pression sera clairement sur eux samedi au moment de défier l’Irlande à Bordeaux.

Surtout que les deux premières places de cette poule E réservent comme probable adversaire un gros morceau dès les huitièmes de finale, à savoir sans doute le Portugal [pour le second], ou la Croatie voire l’Espagne [pour le premier].