Euro 2016: Kamil Grosicki, super-sub à Rennes, super star (ou presque) en Pologne
FOOTBALL•À défaut d'avoir l'aura de Robert Lewandowski, l'ailier du SRFC jouit déjà d'une excellente cote dans son pays...Jeremy Goujon
À Rennes,
Incertain pour le match entre la Pologne et l’Irlande du Nord, en raison d’une blessure à la cheville, le Rennais Kamil Grosicki devrait néanmoins tenir sa place, ce dimanche, à Nice (18 h). L’occasion pour le joueur d’asseoir un peu plus sa popularité.
- Vive les réseaux sociaux
S’il n’a pas encore la notoriété du gardien Wojciech Szczęsny (Arsenal) ou de l’attaquant-star Robert Lewandowski (Bayern Munich), standing moindre du SRFC (et de la Ligue 1) oblige(nt), Grosicki s’attire la sympathie des amateurs de foot en gérant lui-même ses comptes Instagram et Twitter.
« Comme c’est très personnel, des liaisons s’établissent véritablement avec les supporters », analyse le journaliste polonais Jordan Berndt, joint par 20 Minutes. Une interaction notamment amplifiée à la suite des attentats de Paris, quand l’international avait exhibé un message de soutien aux victimes après avoir marqué un but.
- Le mythe du bad boy
Selon le correspondant du site Footballski, les déboires extra-sportifs de l’ailier rouge et noir jouent également en sa faveur. Fut en effet un temps où Grosicki défrayait plus la chronique pour son addiction aux jeux (il sera envoyé en cure de « désintoxication ») et son penchant pour l’alcool, que pour ses prouesses sur le terrain. « Chacun peut se reconnaître un peu en Kamil, déclare Berndt. En France, je ne sais pas si un joueur a vécu au moins la moitié de ce qu’a fait Grosicki. »
Dont les vieux démons ont ressurgi en janvier 2016 lorsque, sans permis de conduire, il se fait flasher à 170 km/h au volant de son Porsche Cayenne. Huit ans plus tôt, et déjà sans licence, il avait été impliqué dans deux accidents de la circulation pendant son (bref) passage en Suisse.
- Merci à toi Dominika
Au fond du trou après un prêt raté à Sion (2008), Kamil Grosicki rebondit d’abord au Jagiellonia Biaęystok (à qui le Legia Varsovie finit par le céder en 2009), puis à Sivasspor, en Turquie. Une capacité à se relever sur le plan sportif qui force l’admiration dans son pays, et qui doit beaucoup à son épouse Dominika.
« Kamil s’est calmé, assure Jordan Berndt. Il a une femme, des enfants… Il est arrivé à une étape de sa vie plus stable. Même si Dominika est perçue comme une simple WAG [femme de footballeur], il faut rappeler qu’elle est plus âgée que lui et qu’elle a eu un bon effet sur sa carrière. Depuis leur mariage [en 2011], celle-ci est partie dans le bon sens. »
- Reconnaissance envers les proches
Devenu super-sub à Rennes (six buts inscrits en sortie de banc cette saison), « Turbo Grosik » (son surnom) n’en oublie pas les parents restés à Szczecin, sa ville de naissance. C’est là qu’il a installé papa et maman aux commandes d’un pub-restaurant acquis par ses soins. « En Pologne, dès qu’un joueur a un peu d’argent, il cherche à investir à droite et à gauche, et place la plupart du temps les membres de sa famille. On est Slaves, donc on a confiance en nos proches. C’est en tout cas le modèle de gestion », décrit Berndt.
Jouissant d’un statut de « bon mec », Kamil Grosicki tentera durant l’Euro de faire grimper l’applaudimètre, lui qui apparaît comme le 4e joueur de champ le plus important de sa sélection derrière Lewandowski, Grzegorz Krychowiak et Arkadiusz Milik.