Euro 2016: « Si on voulait un hymne en français, il fallait prendre Fréro Delavega», s'énerve le chanteur de Skip The Use
FOOTBALL•Matt Bastard n'a pas digéré la polémique sur l'hymne des supporters que le groupe chante en anglais...François Launay
De notre envoyé spécial à Lille
Peut-on chanter un hymne de supporters français en anglais ? C’est la question qui se pose depuis la sortie de « I was made for loving you my team ». Cette reprise de Kiss, interprétée et remise au goût du jour par le groupe nordiste Skip The Use est censée être l’hymne des supporters de l’équipe de France, dans le cadre d’une opération promotionnelle avec Carrefour.
Sauf que ce n’est pas du goût de tout le monde. Au-delà de la reprise proprement dite, André Vallini, secrétaire d’Etat à la francophonie, s’était insurgé il y a quelques semaines dans un communiqué qu’un hymne pour les supporters français soit interprété en anglais. Présent vendredi à la Fan Zone de Lille en sa qualité d’ambassadeur de l' Euro 2016, Matt Bastard, chanteur du groupe, a décidé de lui répondre.
Estimez-vous que votre hymne des supporters marche bien ?
Je ne sais pas trop. Il y a juste eu une polémique sur le fait qu’on chantait en anglais et pas en français. C’est un ministre qui a fait une sortie là-dessus. Mais bon, ils sont tellement dans la merde actuellement qu’ils font tout pour qu’on regarde ailleurs plutôt que leur boulot. C’est tombé sur nous mais ça ne sert à rien de s’étendre là-dessus.
Comment avez-vous été amené à chanter en anglais ?
Ce qu’il s’est passé, c’est que les partenaires de la Fédération ont demandé à Universal Music un groupe pour faire l’hymne. C’est nous qui avons été choisis mais on ne voulait pas nous dénaturer. On a toujours été un groupe qui chante en anglais. S’ils voulaient un groupe qui chante en français, ils auraient pu prendre Fréro Delavega. Nous, on n’y peut rien. On n’a pas choisi. C’était forcément une reprise et pas une chanson à nous. Nous, on voulait juste faire quelque chose pour les gens, le reste, c’est du folklore.
Cette polémique vous a énervé ?
Ce n’est pas la polémique qui me saoule. Ce qui me saoule, c’est de voir un homme politique qui perd une journée à faire ça alors qu’il y a des choses tellement plus importantes. Et puis, on accueille l’Euro. Foutre une polémique linguistique, francophone quand on accueille l’Europe, franchement… On vient de passer une année horrible en France et là on a l’occasion d’accueillir toute l’Europe les bras ouverts. Que vient faire cette polémique là-dedans. ? Ces gens-là n’ont rien compris.