De notre envoyé spécial à Madrid,

On ne sait pas encore si cette défaite aura quelque chose de « fondateur ». Mais on a quand même connu des victoires moins glorieuses que le revers du PSG à Santiago Bernabeu mardi soir. Ultra-dominateur, Paris repart avec zéro point mais de la confiance, des certitudes, et au moins neuf bonnes raisons d’avoir la banane.

Parce que Paris a été « meilleur que le Real »

Autant sur le match aller Paris s’était fait bouffer, autant le retour a été l’exact inverse. « Ce soir, nous avons été meilleurs que le Real Madrid », lance David Luiz. Et c’est vrai. Une grosse dizaine d’occasion de buts à deux ou trois (si l’on est généreux), 55% de possession de balle, les stats sont là pour confirmer.

Parce que le PSG sait enfin « avoir envie »

On l’attendait depuis un petit moment, ce match où le PSG se dit « tiens, et si je décidais de vraiment jouer au foot aujourd’hui ». Même à l’aller, les Parisiens avaient semblé trottiner et se contenter de réciter ce qu’ils débitent trop facilement en Ligue 1 tous les week-ends. Cette fois, ca y est, le PSG s’est mis en mode « Ligue des champions ». Plus haut, plus vite, plus fort, comme avait demandé Laurent Blanc la veille. « Après le match aller, certains disaient qu'on n'était pas capable de hausser le rythme et de rivaliser avec le Real, mais on a prouvé que, quand on a envie, quand on est bien placé, on est capable de mettre en danger n'importe quelle équipe » se félicite le coach Parisien, à raison. Reste maintenant à faire ça plus souvent, et particulièrement à la fin des phases de poules.

>> A lire aussi: On a mal au cœur pour toi, Kevin Trapp

Parce qu’au fond, c’est pas bien grave

Au fond, au-delà du match, qu’est-ce que le PSG a perdu ce soir ? La première place du groupe, autrement dit pas grand-chose. A moins d’un cataclysme, le PSG se qualifiera pour les huitièmes de finale en tant que deuxième de poule et aura effectivement une plus grande chance de tirer une très grosse équipe pour les matchs à élimination. Et encore, Paris pourrait obtenir un tirage abordable comme le Real pourrait aussi se retrouver avec un adversaire redoutable. C’est juste une question de probabilité. Bref, c’est pas bien grave.

Parce que même sans Verratti, Paris est une équipe

On a beaucoup craint que le bon début du match du PSG ne s’éteigne avec la sortie sur blessure de Marco Verratti dès la 17e. Mais non. Adrien Rabiot est rentré, a fait plutôt bien le taff et s’est même permis d’envoyer une belle reprise sur le poteau. Bref, même sans son meilleur joueur et liant au milieu de terrain, Paris est une équipe de foot. Ce qui n’avait pas forcément toujours été le cas l’an passé quand des titulaires manquaient à l’appel.

« D'ailleurs Rabiot après ce match la tu peut le vendre 40M€ facile en PL — FatMat91HD (@FatMat91HD) November 3, 2015 »

Parce que c’est « le foot », et que ce genre de match n’arrive pas à tous les coups

« C’est le foot, parfois des choses comme ça arrivent, on le sait ». Tu peux dire ultra-dominer un match, faire deux poteaux, rater des trucs ignobles et prendre un vieux but tout pourri sur une défensive, David Luiz ? Alors oui, on est d’accord, c’est le foot. Perdre des matchs comme ça, ça peut arriver. L’avantage, c’est qu’en général, quand on joue comme ça, ça n’arrive pas trop souvent. Genre une fois par an. Du coup, on est vacciné jusqu’en juillet prochain ?

Parce que Di Maria a enfin trouvé sa place

Malgré quelques buts et de jolis centres, Di Maria au PSG, pour l’instant, c’était bof bof. Et puis il y a eu ce match au Bernabeu. Brillant techniquement, un temps en avance dans la vision du jeu, l’Argentin a dirigé le jeu du PSG. Car oui, voilà la différence : s’il est bien placé côté droit quand le PSG défend, Di Maria bénéficie désormais de la liberté d’aller plus dans le cœur du jeu, comme un n°10, lorsque Paris a la balle. Et franchement, il y est bien meilleur que collé à la ligne de touche. « A l'image de l'équipe, Angel a élevé son niveau de jeu de manière spectaculaire », a souligné son coach Laurent Blanc. C’est juste dommage que son si beau coup-franc en fin de match ne prenne la bar, sinon tout aurait été parfait. Mais c’est déjà bien qu’il ait montré à Zlatan Ibrahimovic qu’il n’était pas obligé de tous les tirer.

(Di Maria a touché des ballons sur tout le front de l'attaque, capture d'écran Squawka)

Parce que le PSG progresse

Cela fait désormais quatre ans que le PSG rencontre chaque année les meilleurs clubs d’Europe, et « on n’a jamais autant mis en difficulté une grande équipe comme le Real », confie Blaise Matuidi. Et c’est vrai. Bien sûr que Paris avait battu Barcelone l’an passé en poules, qu’il a éliminé Chelsea l’an passé (sans gagner) et qu’il y avait encore des absents côté Real (Benzema, Bale, James). Mais il y avait quelque chose de plus dominateur dans le match de mardi soir, comme si le PSG avait passé un cap aussi mental que sportif. Paris n’a plus peur des grosses équipes ? On n’en sait rien, mais on commence à avoir des indices

Parque même Zlatan a bien joué

Non sérieux, on déconne pas. Franchement, mardi soir, Zlatan Ibrahimovic a été plutôt bon. Il n’a pas trop décroché, a gagné pas mal de duels de la tête et s’est montré franchement disponible. Bon, faut pas rêver, il n’a pas marqué dans un grand match, mais il est vraiment pas passé loin deux fois : sur une belle frappe enroulée dans la surface et un coup-franc puissant juste après. Si Zlatan se remet à bien jouer, le champ des possibles est infini pour Paris.

Parce qu’on a pas vu Ronaldo

Enfin si, on l’a fin, quand il est venu causer à l’oreille de Laurent Blanc. Mais sinon, on a pas vu Ronaldo sur la pelouse de Bernabeu. Mention spéciale donc à Serge Aurier et Thiago Silva, plutôt dans sa zone, mais aussi globalement à toute la défense du PSG, assez impressionnante depuis le début de la saison comme mardi soir, où elle n’a presque rien concédé. On ne sait pas Paris va aller loin cette année en Ligue des champions, mais on à peu près sûr d’une chose : il sera coton de leur marquer des buts.