France-Brésil: Ils ont vécu le coup franc du siècle de Roberto Carlos en 1997
FOOTBALL•Le latéral gauche brésilien a inscrit un but impressionnant contre les Bleus il y a près de vingt ans...Propos recueillis par Romain Baheux
Ils peuvent dire: «J'y étais.» Le 3 juin 1997, la France n'est pas encore championne du monde, le Brésil profite des derniers mois de ce statut et les deux équipes s'affrontent à Lyon à l'occasion du Tournoi de France. On joue la 22e minute et le légendaire Roberto Carlos s'apprête à marquer l'un des coups francs les plus marquants de l'histoire du football. Présents lors de ce match nul à Gerland (1-1), trois témoins racontent cette fantastique frappe de 35 mètres, à la trajectoire si particulière, avant les retrouvailles entre les Bleus et la Seleçao jeudi soir.
Nicolas Ouédec, ancien international présent sur le banc de touche
«J’ai vu la balle sortir en touche et revenir dans le but. Vous vous demandez d’où ça vient et comment il a fait. Sur le moment, on se demande si le mur ne l’a pas contré. A la pause, on a regardé le ralenti et on s’est aperçu que c’était un but venu d’ailleurs. Roberto Carlos ne semblait pas si surpris que ça, on avait l’impression qu’il avait déjà marqué le même à l'entraînement. Il y a eu un grand silence dans le stade. Après le match, on s’est dit que c'était le genre de chose qu’on devait juste admirer et applaudir. Il y a des buts qui restent pour l’éternité et il en fait partie.»
Jean-Michel Larqué, consultant pour TF1
«Vu la manière dont il pose le ballon, il n'a qu'une seule option de frappe à moins d'être complètement désarticulé. Il la prend moitié extérieur du pied, moitié coup de pied et ça donne cette trajectoire si particulière à la balle. A l'antenne, je dis que Fabien Barthez doit se méfier de cette frappe et de la manière dont elle va retomber mais je ne peux pas non plus affirmer maintenant que j'ai vu venir le but. Dans le public, les gens étaient subjugés, tétanisés face à ce but.»
Antoine, spectateur en tribune Jean-Bouin
«Tu vois ce petit bonhomme qui prend le ballon, qui recule jusqu'au rond central et tu sens que quelque chose va se passer. Ensuite, il court, il tire et ça part très vite dans le but. Autour de moi, des gens se prenaient la tête dans les mains tandis que mes potes et moi étions bouche bée. Il y a eu un silence de quelques secondes, les gens avaient du mal à s’en remettre. Le score n’avait aucune importance puisqu’en sortant du stade, on ne parlait que de ça. Tu te dis que tu as assisté à quelque chose d'historique. J’ai vu ce qui séparait le footballeur du dimanche de l’immense athlète.»