FOOTBALLLigue Europa: «Où est-ce qu’on est mieux qu’à Guingamp cette saison, franchement?»

Ligue Europa: «Où est-ce qu’on est mieux qu’à Guingamp cette saison, franchement?»

FOOTBALLJérémy Pied, s’éclate en Bretagne, où le parcours du club guingampais en Coupe d’Europe force le respect…
Jérémy Pied s'est bien relancé à Guingamp.
Jérémy Pied s'est bien relancé à Guingamp.  - OUEST MEDIAS/SIPA
Julien Laloye

Propos recueillis par Julien Laloye

Il s’est fait les dents en L2, avec Metz. Il a percé quelques temps à Lyon, quand l’OL n’était plus tout à fait une grande équipe mais pas encore une si jeune équipe, et il s’est installé à Nice, avec Claude Puel, avant qu’une série de blessures ne vienne tout gâcher. Prêté à Guingamp pour une année, Jérémy Pied a du mal à le cacher, il vit peut-être «la plus belle saison de sa carrière» en Bretagne. Surtout si elle se prolonge un peu du côté de Kiev, en 16e de finale retour de Ligue Europa.

Cette petite victoire à 11 contre 9 à l’aller (2-1), vous en pensez quoi avec le recul?

Qu’on aurait pu marquer plus, même si on est déjà content d’avoir gagné ! C’est rare dans une carrière de jouer comme ça à onze contre neuf sans jamais avoir à défendre. On s’est un peu trompé au début, en balançant trop de centres aériens, mais on a su rester calme et surtout les respecter jusqu’au bout. Il y a pas mal de résultats qui nous qualifient au match retour, c’est une bonne chose à avoir en tête.

Est-ce que vous ressentez le courant de sympathie qui vous accompagne?

Plus la saison avance, plus on sent l’engouement. A Guingamp c’est déjà énorme mais sincèrement, on a l’impression qu’à Kiev, toute la France, Bretons, Parisiens, ou n’importe, regardera le match et sera derrière nous! Ce partage avec les gens nous donne une force incroyable. Personne ne nous en voudra si on perd, parce qu’on a déjà réussi notre parcours en Ligue Europa. On est dans la meilleure position possible.

Ça doit être un plaisir quotidien, non?

Je suis heureux de vivre cette saison qui peut rester gravée dans les mémoires guingampaises. Les conditions sont top, il y a tout pour se sentir bien, je me régale tous les jours, d’autant que je sortais d’une période compliquée à Nice, où le club ne comptait pas spécialement sur moi. J’ai fait le bon choix.

Quel rôle joue Jocelyn Gourvennec dans la réussite du club?

Il ne m’a jamais mis de pression à mon arrivée. Le coach sait jouer le rôle de père pour nous. Il peut être réconfortant quand on en a besoin, dur s’il sent qu’on n’y est pas… C’est quelqu’un de généreux dans la confiance qu’il peut transmettre. On a eu deux ou trois discussions dans son bureau, et à chaque fois il a réussi à trouver les mots pour que je me lâche et que je sois décisif.

Est-ce que vous pourriez être un footballeur plus heureux?

Non! J’ai envie d’en profiter comme si c’était ma dernière saison pro. Je ne sais pas si je vais retrouver ce qu’on vit aujourd’hui à un autre moment de ma carrière. Quand on voit l’ambiance dans le groupe, la façon dont se déroule notre saison, la passion autour de nous, les matchs tous les trois jours…je ne vois pas le temps passer. A part dans les très grands clubs, où est-ce qu’on est mieux qu’à Guingamp cette saison en France?

A Lyon où vous avez été formé?

Peut-être, c’est difficile de répondre. Quand je suis sorti du centre de formation, c’était encore la grande équipe, il fallait vraiment être au-dessus du lot pour s’imposer. Moi je ne renie rien, j’ai vécu des moments extraordinaires. Jouer la Ligue des champions, à Madrid, à Schalke, ou ailleurs, dans une vie, ça compte. Ceux qui sont là aujourd’hui le méritent, c’est juste une autre époque.

Vous aimeriez faire votre vie de footballeur ici?

La situation est claire, je dois rentrer à Nice à la fin de la saison, mais je n’ai qu’un an de contrat. Donc soit je prolonge, soit on me vend. Je ne me suis jamais retrouvé dans cette situation. Je suis en prêt dans un club qui me permet de vivre de belles émotions. Après, c’est sûr que j’aimerais que mes performances fassent en sorte que je n’ai même pas besoin de demander à Guingamp de me garder (sourire)…