CyclotourismeOn vous spoile les pépites du patrimoine du Tour de France 2023

Tour de France 2023 : On vous spoile les pépites architecturales du parcours que vous raterez pendant la sieste

CyclotourismeIl est beau mon château, il est beau
Quentin Ballue

L'essentiel

  • Le Tour de France s’élance samedi de Bilbao, dans le Pays basque espagnol.
  • Comme chaque année, la course servira de prétexte pour découvrir les beautés du territoire et la richesse du patrimoine.
  • Alain Cassaigne, auteur de « 500 châteaux de France ; un patrimoine d’exception » ou « Les sites incontournables du patrimoine français », nous sert de guide.

Tout au long des 3.404 kilomètres qui mèneront le peloton de Bilbao à Paris, les téléspectateurs en prendront plein les mirettes. La formule est bien connue : le Tour de France, c’est aussi le Tour de la France, et la promotion de son patrimoine. Un coup de projecteurs XXL pour le territoire et « les petits patelins paumés que personne ne connaît, même pas Jean-Pierre Pernaut ». Leurs châteaux, leurs églises, leurs cours d’eau, leurs monuments, leur terroir et leur histoire seront ainsi partagés avec le monde entier grâce aux hélicoptères et aux drones de France Télévisions. Puisque vous serez probablement en train de roupiller pendant que Franck Ferrand lira ses notes, 20 Minutes a anticipé pour vous proposer, en toute subjectivité, cinq sites immanquables du tracé de cette année, sous le contrôle d’Alain Cassaigne, photographe et auteur de plusieurs ouvrages sur le patrimoine hexagonal.


Abbaye de Saint-Sever (4e étape entre Dax et Nogaro)

Le peloton arrivera à Saint-Sever au 40e kilomètre de cette étape, cochée par les sprinteurs. Anthony Delaplace sera probablement à l’avant et à ce titre, il aura le privilège d’être parmi les premiers à tomber sur ce bijou de l’art roman. Bâtie au XIe siècle, l’abbaye de Saint-Sever est incontournable dans les Landes. Entre son transept de 41 mètres, son chœur à six absidioles, son autel du XVIIe et ses colonnes de marbre, il y a de quoi voir. Menuisiers, ébénistes et tailleurs de pierre se sont affairés pour lui rendre son lustre d’antan dans le cadre des travaux de restauration menés de 2013 à 2021.

L’avis d’Alain Cassaigne : « Extérieurement, elle est un peu encaissée dans le centre-ville donc elle ne se détache pas bien. En revanche, l’intérieur est superbe : les chapiteaux, le cœur, le transept… C’est l’une des rares églises romanes de toutes les Landes. C’est un bon choix ! »


Le cloître envoie du lourd.
Le cloître envoie du lourd. - Landes Attractivité


Château de Bourdeilles (8e étape entre Libourne et Limoges)

Peu après le sprint intermédiaire de Tocane-Saint-Apre, l’échappée passera par Bourdeilles. Il restera alors encore plus de 100 bornes à avaler, et tant mieux pour les coureurs, qui pourront prendre le temps d’admirer la bête. Bourdeilles, c’est un château médiéval, avec le plus haut donjon du Périgord, et un château Renaissance, avec sa salle d’armes et sa chapelle. Un curieux jardin labyrinthe, aussi. Tout ça au bord de la Dronne, pour former un cadre sympatoche. Les téléphiles se souviendront (ou pas) que Bourdeilles a justement accueilli le tournage de « Cartouche, le Brigand Magnifique », avec Frédéric Diefenthal. Petit bonus : le site propose même un escape game en réalité virtuelle.

L’avis d’Alain Cassaigne : « Le nouveau château a un charme assez moyen de l’extérieur, il est assez austère, mais l’intérieur est vraiment bien. Le parc est somme toute raisonnable. En surplomb de la rivière, c’est très joli, très carte postale. On peut le conseiller, il n’y a pas de faute de goût. Maintenant, en Dordogne, il y a 50 châteaux qui sont dignes d’intérêt ! »


On n'est pas bien, là ?
On n'est pas bien, là ? - © Déclic & Décolle


Château de Vassivière (9e étape entre Saint-Léonard-de-Noblat et le Puy-de-Dôme)

Les prétendants à l’échappée risquent de sérieusement - et longuement - s’écharper pour prendre les devants avec la perspective de l’arrivée au sommet du Puy-de-Dôme. La bataille ne sera peut-être pas terminée au moment d’aborder Vassivière, au 30e kilomètre de l’étape. À côté du lac, où se disputera le sprint intermédiaire, le château impose son style. Les lignes sont clairement tracées, et le résultat plutôt élégant. La maison bourgeoise du XVIIe siècle a bien changé, se transformant régulièrement au fil du temps, en s’enrichissant par exemple une tour carrée crénelée. Validé ?


Il en impose.
Il en impose. - Le Lac de Vassivière

L’avis d’Alain Cassaigne : « Alors pour moi, ce château n’a aucun intérêt. Il ne se visite pas et extérieurement, il n’a pas beaucoup d’intérêt. Quand je m’étais rendu sur place, il y avait des voitures garées dans la cour, l’entretien était aléatoire. Je ne vous conseille pas trop le château. Autant parler du Centre International d’Art et du Paysage, situé sur la même île. Sinon, autour de Vassivière, il y a un monument aux morts intéressant à Gentioux. »


Château-Dauphin (9e étape, toujours entre Saint-Léonard-de-Noblat et le Puy de Dôme)

À 27 kilomètres du pied du Puy-de-Dôme, Pierre Latour, Neilson Powless et Clément Berthet ne seront pas en train de ménager leur peine pour creuser l’écart avec le peloton. C’est bien dommage car ils auront la tête dans le guidon quand ils passeront à Pontgibaud, où s’élève cette ancienne forteresse du XIIe siècle. Six tours ont été préservées, de même qu’un donjon carré et un potager labellisé Jardin remarquable. La photo se suffit à elle-même, c’est une petite merveille.


Un véritable banger.
Un véritable banger. - Elyas Saens

L’avis d’Alain Cassaigne : « Il y a ce donjon carré qui s’élève, étoffé autour par le vieux logis, qui est très joli. En plus, il est en position dominante. Les châteaux du coin sont beaucoup en pierre de lave, assez gris, assez noirs. Château-Dauphin est plus lumineux, avec une tendance un peu rouge. Il est intéressant, c’est un des plus beaux châteaux de la région du Puy-de-Dôme. »


Fontaine des Eléphants (18e étape entre Moûtiers et Bourg-en-Bresse)

Typiquement une journée où il ne se passera pas grand-chose, au lendemain d’un gros morceau de montagne. Pas plus après 58 kilomètres, où l’échappée aura déjà pris du champ. Bref, une étape royale pour Franck Ferrand, qui ne passera probablement pas à côté de cette fontaine, assortie d’une colonne et d’une statue. Il fallait bien ça pour que Chambéry rende hommage au général de Boigne, qui a guidé son armée à de nombreuses victoires militaires dans les Indes. Quatre éléphants forment le pied de l’édifice, inauguré en 1838, qui culmine à plus de 17 mètres. Les pachydermes ont été restaurés dans les années 1980, puis en 2014-2015. A les voir cracher de l’eau par la trompe, on s’y croirait. Tellement emblématiques qu’ils avaient été habillés de jaune et de pois en 2017 lors du passage du Tour.


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L’avis d’Alain Cassaigne : « Oui, les quatre sans cul ! Tout simplement parce que les quatre éléphants n’ont pas le cul, ils ne sont pas entiers. C’est la fontaine à voir dans la région. J’ai bossé pour Michelin pendant des années, et on avait trois ordres de préférence : à voir, mérite le détour, mérite le voyage. Quand ça mérite le voyage, c’est que ça vaut un aller-retour de 500 bornes. Là, ça mérite le détour. »