CYCLISMELe trou noir cruel d'Alaphilippe, presque champion du monde

Mondiaux de cyclisme: Le trou noir cruel d'Alaphilippe, presque champion du monde

CYCLISMELe Français était en tête à deux bornes de l'arrivée, et puis...
Bertrand Volpilhac

B.V.

L’histoire était tellement belle qu’elle en a fait sauter les faisceaux télés. Seul au monde à trois kilomètres de l’arrivée, 20 ans après le dernier français en arc-en-ciel, Laurent Brochard, Julian Alaphilippe filait vers un titre de champion du monde à Bergen, en Norvège. Et puis la panne. Plus d’images pour nous, plus de jambes pour lui. La caméra placée sur la ligne d’arrivée - la seule qui marche encore - regarde fixement vers un horizon dont on espérait voir le Français s’extirper. Mais le premier maillot que l’on aperçoit n’est pas bleu… Et personne ne sait vraiment ce qu’il s’est passé entre-temps.

« Je ne me rappelle plus où et quand exactement je me suis fait rattraper par le groupe qui joue la gagne, débriefe-t-il. Mais j’ai donné tout ce que j’avais. Je suis fortement fatigué, là… J’y ai cru, j’ai tout donné jusqu’à la ligne. Il était compliqué de résister au retour du peloton… »

Le scenario est aussi fou que cruel pour l’Auvergnat. Parti en costaud dans la côte de Salmon Hill, il était encore une fois le plus fort du peloton. Encore une fois, il repart finalement sans médaille (10e). Comme aux Jeux olympiques de Rio l’an passé, où l’on avait parlé de regrets qui « allaient le hanter toute sa vie », ces Mondiaux de Bergen vont ajouter une nouvelle petite boule bleue dans la boîte à souvenir du puncheur français.

« Aucun regret »

Même s’il veut se convaincre de l’inverse : « Ce soir je n’ai aucun regret, j’ai tout donné, j’ai tenté le tout pour le tout, assure Alaphilippe. Je ne nourris pas de regrets, mais je suis forcément déçu car j’en avais très envie. »

Rassurons-nous comme on peut, Alaphilippe n’a que 25 ans et le temps d’en gagner d’autres. Même si, à cet âge-là, Peter Sagan remportait son premier titre de champion du monde. Deux ans plus tard, il enfile son troisième maillot arc-en-ciel consécutif. Sans qu’on le voit de la journée, d’ailleurs. En renard, il a commencé sa course dans la dernière ligne droite, sautant le Norvégien Kristoff sur la ligne. Dommage Julian, éviter les caméras, c’était pourtant bien le thème du jour.