CYCLISMETour de France: Comment Bardet va gagner la Grande Boucle

Tour de France: Résister sur les chronos, attaquer en descente... Comment Bardet va gagner la Grande Boucle

CYCLISMEPetit guide sympa pour que Romain Bardet gagne le Tour de France. C'est cadeau...
William Pereira

William Pereira

Le Tour de France approche et on se sent un peu obligé de vous resservir la même soupe que les années précédentes : voilà plus de 30 ans qu’un Français n’a pas eu la bonne idée de remporter la Grande Boucle ( Hinault 1985) et on attend toujours le messie, bla, bla, bla. On connaît la musique, qui d’ailleurs est la même pour Roland-Garros à la différence qu’on a un peu plus de chances d’être dans le coup en deuxième semaine. On s’égare. Comme toujours depuis leur éclosion, les meilleures chances de victoire finale tricolore s’appellent Thibaut Pinot et Romain Bardet. Etant donné que le premier s’est déjà bien grillé sur le Giro, la rédac sport de 20 Minutes a décidé de placer tous ses espoirs sur le leader d’Ag2r la Mondiale (mais on n’a rien contre Tibo Pino hein, promis).

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Une fois qu’on a dit que Bardet était le mieux placé pour nous faire gagner le Tour, vient la question du « comment ». En l’occurrence, comment le dernier dauphin de Christopher Froome doit s’y prendre pour lui succéder au palmarès de la meilleure course de l’univers ? Pour y répondre, on a eu recours à la précieuse aide de Jean-Christophe Péraud (2e du général en 2014) et Mikaël Cherel (qui ne sera hélas pas au départ avec Ag2r, samedi).

Avant de penser à gagner le Tour, Bardet devra s’atteler à ne pas le perdre

Ca pue le poncif à 20 kilomètres, c’est vrai, mais c’est un fait. Romain Bardet comme tous les autres favoris/outsiders du peloton auront plus d’une « occasion » de perdre le général avant même d’aborder la très haute montagne

Comment ça on pige rien à la carte??
Comment ça on pige rien à la carte?? - Photo: TDF (Montage WP)

Au doigt mouillé, on note, hors poisse et chutes, deux gros obstacles majeurs sur la route de la gloire pour le leader d'Ag2r:

  • Les contre-la-montre: point fort pour Froome, talon d'Achille pour Roro Bardet. Coup de bol, il n'y aura que 36,5 km de chrono cette année, ce qui amoindrit les chances de se prendre une raclée sur l'exercice en question. Car la mission sera clairement de perdre le moins de temps possible et non d'en prendre. Jean-Christophe Péraud:

« « Il doit perdre trois secondes au kilomètre sur un Froome pour être dans les clous. Donc au maximum 1m30s sur le prologue et l'étape de Marseille réunis. » »

  • Les bordures: on ne va pas se mentir, ce ne sont pas les coéquipiers de notre Bardet national qui feront exploser le peloton. Il faudra donc veiller à ne pas se faire larguer par les Sky, Lotto-Soudal et autres Quick-Step Floors quand elles décideront de bourriner contre les vents latéraux ou de 3/4 face sur les routes dégagées du Tour. Jicé Péraud, toujours.

« « Romain est un gars très concentré pendant la course. Je le vois très mal se faire surprendre ou être mal placé sur une bordure. Mais bon, tout peut se passer dans ce genre de situation donc il faut faire attention. » »

Le cocktail gagnant: attaques en descente, attaques de loin et audace

Avec un peu de chance et sans bobos, le deuxième du Tour 2016 devrait donc réussir à esquiver les carapaces rouges lancées par ses rivaux en première semaine, y compris à la Planche des Belles Filles, première vraie ascension du Tour (à la 5e étape). Pour passer à l'offensive par la suite. Car Bardet, c'est ça: l'attaque, l'attaque, l'attaque.

Le plan victorieux
Le plan victorieux - Photo: TDF (montage WP)

Mais pas n'importe quand. Déjà parce que Pierre Rolland a démontré à maintes reprises que ça ne fonctionnait pas et de deux parce que les leaders ne seront pas prenables partout. Voilà à quoi ressemblerait la shortlist des endroits/moments où Bardet devrait faire péter le peloton des favoris lors des trois prochaines semaines.

  • La descente vers Chambéry: « On a vu dans le Dauphiné que des écarts pouvaient se creuser dans la descente. Mais derrière, la quinzaine de kilomètres de plat favorisera les petits regroupements pour rouler derrière ceux ou celui qui auront éventuellement pris de l'avance. Ca sera difficile d'éliminer tout le monde sur cette fin d'étape donc. Mais il est possible de prendre du temps à ceux qui sont moins doués en descente », prédit Péraud. Surtout que ce jour-là, les coureurs se seront farci trois cols HC auparavant. Dont le mont du Chat, où Bardet a battu le record de l'ascension le 9 juin dernier à l'occasion du Dauphiné. Que du bon en perspective, donc.
  • L'étape vers Peyragudes: Elle ressemble un peu à celle où s'est imposé Roro l'an passé à Saint-Gervais-Mont-Blanc avec un enchaînement descente compliquée + ascension finale, comme l'explique Jean-Christophe Péraud.

« « Il peut tenter sa chance avant Peyragudes dans la descente plutôt très technique du Port du Balès pour creuser l’écart avant d’enchaîner sur l’ascension finale où il sera capable de garder l'avance qu'il aura pu obtenir. »  »

La descente du Port de Balès
La descente du Port de Balès - Capture
  • La Mure-Serre Chevalier: Et pas pour sa descente finale, jugée « trop roulante et pas assez technique pour son ancien coéquipier » par le 2e du Tour 2014. C'est bien dans les montées que Bardet doit se distinguer. « La très haute montagne les hautes altitudes c’est quelque chose qu’il affectionne, quand il est limite en apoplexie (sic). Il se sent à l’aise dans ces conditions. » Et entre le Col de la Croix de fer (2064m), le Galibier (2642m), il y aura de quoi faire. Dans la même veine, on cochera l'étape de l'Izoard, avec une arrivée à 2360m d'altitude.
  • Les étapes imprévisibles: Avec en tête la 13e étape entre St-Girons et Foix. Longue de seulement 100 kilomètres et marquée par l'ascension de trois cols de première catégorie, c'est l'un des grands paris de l'organisation du Tour pour pimenter un peu la course. « Ca va être une course d’hommes, une course a priori mouvementée avec un rythme très fort avec une élimination par l’arrière », prédit Péraud. Clairement une course d'instinct pour fin tacticien. Parfait pour Bardet quoi.
L'étape imprévisible
L'étape imprévisible - Capture d'écran

En coéquipier qui connaît bien le bonhomme, Mikaël Cherel pointe du doigt une autre étape indécise, pourtant plus estampillée accidentée que haute-montagne: la 15e, entre Laissac-Sévérac L'Eglise et Le-Puy-en-Velay (deux cols de 1ere catégorie, une côté de 3e et une autre de 4e). « Il sera motivé au Puy (15e étape) parce qu’il sera chez lui. Ça peut être une étape importante pour lui. »

Voilà, tu sais ce qui te reste à faire Romain. Maintenant ramène-nous le maillot jaune sur les Champs, qu'on en finisse avec cette disette. En espérant quand même que ce papier top-secret ne tombe pas entre les mains de la Sky.