CYCLISMEVIDEO. Tour de France: Comment attaquer Chris Froome en descente

VIDEO. Tour de France: Comment attaquer Chris Froome en descente

CYCLISMENibali, Quintana, Valverde et Contador pourraient tenter leur chance mercredi dans le col d’Allos…
Guilhem Richaud

Guilhem Richaud

Nibali a montré la voie dans la descente de la côte de la Rochette lundi. Il est possible de reprendre du temps sur Christopher Froome. Mais comme le Britannique semble intouchable dans les montées, ses principaux concurrents vont devoir tenter de faire la différence dans les descentes. Ça tombe bien, ce n’est pas le terrain le plus favorable au maillot jaune, qui n’a pas caché qu’il n’était pas vraiment fan de ce genre de compétition. « Je m’attends à ce que des coureurs tentent d’attaquer avant la descente, a expliqué le maillot jaune mardi lors de la journée de repos. Contador, les Movistar (Quintana, Valverde), Nibali… Ce ne serait pas la première fois que Vincenzo gagne du temps en descente. »



En 2013, Contador et Kreuziger avaient essayé de lâcher Froome dans la descente du col de Sarrande.

Bardet a montré l’exemple

Mercredi, lors de la liaison entre Digne-les-Bains et Pra-Loup, les coureurs emprunteront la descente du col d’Allos, à une vingtaine de kilomètres de l’arrivée. Une portion encore plus technique et plus longue que celle de la Rochette. « Romain Bardet a montré qu’on pouvait faire la différence lors de sa victoire d’étape dans le Dauphiné, rappelle Samuel Dumoulin, coureur chez AG2R, qui était dans le peloton ce jour-là. C’est une route très technique, surtout au départ, avec des virages très dangereux, sans échappatoire. A la moindre erreur, vous pouvez basculer dans le vide. »



Caméra embarquée dans la descente du col d'Allos.

S’inspirer du ski

Pour qu’il y ait un peu d’enjeu, Frédéric Vichot espère que la montée du col d’Allos sera accrochée, pour que Froome se retrouve isolé. « Ensuite, pour bien descendre, il faut être en pleine possession de ses moyens physiques, prévient l’ancien coureur, vainqueur d’étape sur le Tour à Grenoble en 1984 au terme d’une descente d’anthologie. Quand on est concentré au maximum, il arrive que l’on passe de longues secondes en apnée. Si on n’est pas en pleine possession de ses moyens, on ne peut pas le faire. »

Ensuite, tout est une question de trajectoire. « On est davantage dans le domaine du ski que du vélo, reprend Vichot. A la différence qu’il faut toujours garder une petite marge de sécurité, car en cas d’erreur, on peut se retrouver dans un ravin. » A l’image de la course automobile, les meilleurs descendeurs recommandent de toujours penser au prochain virage. Et bien penser à freiner fort avant le virage, quand la route est encore droite. « Parce que dès que vous allez tourner le guidon, il faut relâcher les freins. Sinon le vélo va décoller. » Ensuite, il n'y a plus qu’à penser au prochain virage. Et relancer un peu les jambes quand même si besoin, pour ne pas perdre trop de vitesse.



Sagan l'équilibriste

Reste la question de la position. En s’asseyant sur son cadre, Peter Sagan a montré qu’en prenant des risques pour avoir une meilleure position aérodynamique, on pouvait gagner de la vitesse. « Deux à trois km/h peut-être, assure Samuel Dumoulin. Mais il vaut mieux être sûr de son coup. Parce qu’en se mettant ainsi, il perd le point d’appui de la selle qui permet de stabiliser le vélo. Au moindre caillou ou trou sur la chaussée, il peut se retrouver par terre. Mais on sait que Sagan est un équilibriste. » Un conseil qui vaut évidemment aussi pour Christopher Froome.