RUGBYMême qualifié pour les quarts, le XV de France veut jouer le crunch à fond

Coupe du monde de rugby: « Il faut le jouer à fond! »... Même qualifié, le XV de France ne veut pas passer à côté du crunch

RUGBYLes Français sont heureux d'être en quarts mais n'oublient pas pour autant l'Angleterre
William Pereira

William Pereira

De notre envoyé spécial au Japon,

23-21 contre l’Argentine et les Tonga, un 33-9 en trompe-l’œil contre les Etats-Unis… On ne peut pas dire que ce soit bien glorieux, mais l’essentiel est assuré. Avec trois victoires en autant de matchs et 13 points dans la besace, le XV de France est qualifié pour les quarts de finale avant d’affronter le boss de fin du groupe C, l’Angleterre. Ce sur quoi, et les Serin, Guitoune et Aldritt n’ont pas manqué de le rappeler après la victoire contre les Tonga, pas grand monde n’aurait parié après le tournoi des 6 Nations.

« Les quarts, on y est, et on est très contents de ça. Mais on sait que les phases finales c’est différent, c’est une compétition différente qui commence », anticipe Aldritt, comme si le crunch faisait déjà partie de la phase suivante, alors que, techniquement, c’est peut-être le match le moins important du Mondial des Bleus qui se jouera samedi prochain à Yokohama.

Le XV de France veut y aller à fond contre l’Angleterre

On n’ira pas jusqu’à dire qu’il est dénué d’enjeu, déjà parce que c’est faux, c’est un match pour la première place de la poule, mais au vu de l’éprouvant enchaînement que viennent de traverser les Français en quatre jours et de ce qui les attend en quarts, on ne leur en voudrait presque pas de passer en mode économie d’énergie pour le crunch. Mais apparemment, la jouer cool n’est pas dans les plans des joueurs. Damian Penaud le premier : « Il y aura bien match contre les Anglais la semaine prochaine. » Show must go on !

Avant de voir si, comme le dit l’ami Penaud et contrairement à ce qui s’est vu à Twickhenham au mois de février, « il y aura match », on constate donc une volonté de la part des hommes de Jacques Brunel​ de s’appuyer sur cette grosse affiche pour prendre des notes pour la suite. Sofiane Guitoune donne le ton.

« « Ce match, faut le jouer à fond, arriver plein de confiance. Il faut mettre toutes les chances de notre côté, il faut travailler pour régler les petites conneries qu’on commet. Ne pas se dire que c’est pas grave de perdre parce qu’on est en quarts, c’est pas possible d’être dans cet état d’esprit-là. La meilleure façon de préparer le quart c’est de faire un gros match contre l’Angleterre. » »

Cette si méthodique équipe d’Angleterre

Le XV de la Rose, un tout autre morceau que les USA et les Tonga « sans vouloir leur manquer de respect », s’excuse presque Aldritt, qui a déjà bien eu le temps d’analyser le jeu du prochain adversaire. « Les Anglais contre l’Argentine c’était méthodique, appliqué, dans le système, ils ont plié le match à la mi-temps ensuite ils ont géré avec leur jeu au pied, ils ont étouffé les Argentins, c’était carré, c’était très propre. » A titre personnel, il sait où il devra hausser le ton pour permettre à la France de ne pas sombrer comme six mois auparavant. « Contre les Anglais, on sait qu’il y a des mecs qui grattent. Si on fait pas le taf sur les rucks, on pourra pas mettre notre jeu en place et sans jeu on peut pas gagner. » Simple, basique, basique, simple.

Au-delà de toute considération tactique, le XV de France a maintenant la « chance » d’aborder une phase où l’on n'attend plus beaucoup de lui, où, en tant qu’outsider et pour faire dans le poncif, il a tout gagné et rien à perdre. On a beaucoup entendu les joueurs parler de baisse de pression grâce à la qualif. Attention quand même à ne pas trop descendre en régime. L’Angleterre, c’est pas Gijon, c’est pas Valladolid, c’est pas les Tonga. La moindre erreur, la moindre faute de déconcentration et vous repartez avec un 44-8 dans la valise avant même de vous en rendre compte.