RUGBYFrance - Nouvelle-Zélande: Aidons les Bleus à gagner grâce à la méthode Coué (la vraie)

France - Nouvelle-Zélande: Aidons les Bleus à gagner grâce à la méthode Coué (la vraie)

RUGBYParce qu'il faut tout tenter pour battre les All Blacks samedi en quart de finale de la Coupe du monde...

«Emile Coué de La Châtaigneraie, né le 26 février 1857 à Troyes, mort le 2 juillet 1926 à Nancy, est un psychologue et pharmacien français, auteur d’une méthode de guérison et de développement personnel fondé sur l’autosuggestion. » Merci beaucoup Wikipedia. Mais comment on fait, nous, si on veut que Philippe Saint-André adapte la fameuse « Méthode Coué » au XV de France pour battre les All Blacks ? On demande à Luc Teyssier d’Orfeuil, coach formateur spécialiste de ladite méthode et fondateur de Pygmalion Communication. « C’est resté comme une formule, alors qu’il a écrit le deuxième bouquin de développement personnel le plus vendu dans le monde. Il n’y a qu’en France que ça fait rigoler », prévient-il. Allons-y sérieusement alors.

Prenez un chewing-gum, Emile (MARY EVANS/SIPA)

Régle n°1 : L’autosuggestion positive par les mots

« On les a déjà battus et donc on peut les battre » et « On est déjà allé en finale, donc on peut retourner en finale ». Voilà typiquement des phrases qu’il faut répéter. Il faut les répéter à voix haute, et Coué disait 20 fois le matin et 20 fois le soir. Moi je fais cet exercice en groupe, quand je travaille avec des commerciaux. Ça motive l’équipe de le faire ensemble. On a un champion équestre, un grand champion, qui écrivait ces phrases sur des cahiers, pour éviter de déranger ses voisins et de faire du bruit en avion. C’est cette idée de remplir le cerveau de pensées positives. Pour contrer ces idées qui sont « ce sont les meilleurs », « ce sont les champions du monde », « ils sont difficiles à battre »… Plus on se répète ces phrases-là, plus on ancre la difficulté. »

Règle n°2 : L’autosuggestion par les images

« Il faut se rappeler qu’on peut avoir déjà gagné. Comme les skieurs qui répètent leur descente avant la course. Comme les sauteurs à la perche qui font le mouvement dans leur tête. Ça fait partie aussi de la préparation mentale. Certains n’y étaient pas en 2011 ? Oui ça peut marcher, on voit le maillot, on voit l’équipe. Mais il ne faut pas se mentir. Il ne faut pas se dire qu’on va s’enfermer dans la chambre pendant une semaine sans travailler. Ce serait à la limite du raisonnable. La caricature, c’est le sketch de Danny Boon, « Je vais bien tout va bien ». Un dépressif qui dit je vais bien, ça ne peut pas marcher. »



Règle n°3 : L’autosuggestion par le corps

« C’est dans la façon de se tenir. Marcher comme si vous aviez confiance en vous. Quand je travaille avec des gens, ils sont capables de se redresser, plutôt que d’avoir les épaules rentrées. On a tous en tête cette entame incroyable en 2011, où l’équipe de France était très resserrée, où elle s’est rapprochée au point de quasiment franchir la ligne. Et les Blacks l’ont dit, ça les a surpris et déstabilisés. C’est cette énergie-là qu’il faut mettre dans le corps. Comme les tennismen qui ont le poing serré pour arriver à se remotiver. Refaire la même chose face au haka ? C’est associé à une victoire et une crainte des autres. Coué dit qu’on est des champions de l’autosuggestion, mais on l’est de manière négative et on n’en est même pas conscients. Pour une suggestion négative, il faut au minimum trois et dans l’idéal cinqs suggestions positives pour commencer à contrer ça. »



Les Bleus, si vous nous lisez, vous regarderez cette vidéo 100 fois d’ici samedi.

Le bonus hypnose collective ?

« Emile Coué s’est rapproché de l’école de psychologie de Nancy, fondée par deux médecins, le docteur Liébault et le docteur Bernheim. Coué s’est formé avec eux alors qu’il avait déjà lancé son approche. Il n’est pas le seul : à trois mois près, il croisait Freud. Et Freud comme Coué ont laissé tomber l’hypnose. Si on veut suivre la méthode Coué, ce n’est pas indispensable. »

>> Vous avez des conseils à donner aux Bleus pour battre les Blacks ? Envoyez vos idées (les plus folles) à contribution@20minutes.fr !