RUGBYCoupe du monde de rugby: Faut-il faire confiance à Nigel Owens, l’arbitre de France-Irlande?

Coupe du monde de rugby: Faut-il faire confiance à Nigel Owens, l’arbitre de France-Irlande?

RUGBYNotre portrait du « meilleur arbitre du monde »…
Nigel Owens, l'arbitre le plus drôle du monde, et aussi le meilleur?
Nigel Owens, l'arbitre le plus drôle du monde, et aussi le meilleur? - Fotosport/REX Shutterst/SIPA
Julien Laloye

Julien Laloye

De notre envoyé spécial à Cardiff,

Rangez-moi votre Frédéric Michalak ou votre Jonathan Sexton. Dimanche, il n’y aura qu’une star sur le terrain : Nigel Owens. Le Gallois de 44 ans arbitrera le premier et sans doute le dernier match de sa vie dans « son stade » du Millenium. L’homme est une véritable célébrité au pays, et même un peu plus que ça depuis qu’il a sermonné l’arrière écossais Stuart Hogg en mondovision à Saint James’s Park (le stade de Newcastle) pour une simulation Fabrizio Ravanellesque : « Le plaquage était tout à fait licite. Si vous voulez plonger comme ça encore une fois, revenez ici dans deux semaines mais pas aujourd’hui, je vous ai à l’œil ».



Il faut dire que Nigel est un type drolatique. Enfin, il l’est devenu depuis qu’il a révélé son homosexualité dans Half time, son autobiographie publiée il y a quelques années. Un récit douloureux, où l’intéressé évoque notamment sa tentative de suicide… avortée grâce aux recherches d’un hélicoptère de la police. « Quand j’ai révélé au monde que j’étais gay, cela a été un soulagement de constater que cela ne changeait rien pour mes proches et le monde du rugby. C’était comme si je naissais à nouveau ». Sur le terrain, le changement est d’ailleurs brutal. Nigel Owens devient sans prévenir une machine à punchlines mémorables. Aux piliers de Munster-Toulouse qui galèrent pour faire une mêlée : « Vous n’aimez pas pousser en mêlée ? Je crois que vous vous êtes trompés de poste les gars ». A un talonneur malheureux, après un lancer horriblement pas droit : « I’m straighter than that one », une réplique qui joue sur la double signification de straight (« droit » et « hétérosexuel »).



Quoi d’autre ? Son compte Twitter, très populaire, est une mine à pépites, tellement que la télévision galloise lui a offert son show en compagnie de l’ex-international Jonathan Davies. Tous ont l’air de se poiler en la regardant, même si dans une langue pareille, c’est dur de se faire une idée. Accessoirement, puisque c’est aussi ce qui nous intéresse. Nigel Owens est considéré comme le meilleur arbitre du monde. Enfin, sauf par les Français. Mourad Boudjellal devient tout rouge chaque fois qu’il en parle et Laurent Labit n’a toujours pas digéré le quart de finale de Coupe d’Europe perdu à la dernière minute contre les Saracens. « Nous avons été pénalisés 13 fois, ce qui est beaucoup pour un match de ce niveau. On savait que Nigel Owens était toujours partie prenante des matchs, c’est comme ça ».



Sans épiloguer des heures sur la figure de l’arbitre britannique qui sifflerait même une pénalité contre un type en béret qui s’arrête au feu rouge, il va de soi que le staff tricolore craint comme la peste les coups de sifflets d’Owens dimanche. D’autant que l’arbitrage n’a pas toujours été d’une clarté biblique depuis le début de la compétition, notamment sur l’épineuse question des rucks, où les Bleus ont été parfois trop gentils à force d’entendre qu’on allait voir ce qu’on allait voir sur l’arbitrage. Or on a vu des mecs se mettre sur la tronche comme avant, sans que les grosses nations ne soient presque jamais sanctionnées.

« Me to @Nigelrefowens (in Welsh obvs) "Do I look ok in this ?…" Nigel "Yes, beautiful, like a young Margaret Thatcher.." pic.twitter.com/thceU1t0Cj — Sarra Elgan Easterby (@Sarraelgan) September 22, 2015 »

« Moi, l’arbitre, moins je le vois, mieux je me porte, préfère rigoler Maestri. Enfin je dis ça, c’est par rapport à mon poste hien, s’il ne me voit pas c’est que tout va bien. Plus sérieusement, moi, vous savez les arbitres je ne les connais pas trop ». Saint-André, lui, dédramatise : « On a un des meilleurs arbitres au monde sur ce match-là, qui connaît le stade puisqu’il est gallois, on lui fait confiance, à nous de lui faciliter cette partie par notre maîtrise ». En gros, ne pas se trouver à portée de pénalité à moins de dix minutes de la fin, on ne sait jamais.