RUGBYCoupe du monde de rugby: «Le french flair ? C’est bien de se rappeler les belles choses »

Coupe du monde de rugby: «Le french flair ? C’est bien de se rappeler les belles choses »

RUGBYL’équipe de France entend assumer son style de jeu face à l’Irlande dimanche…
Le joueur de l'équipe de France de rugby, Pascal Papé (droite), face au Canada, le 1er octobre 2015.
Le joueur de l'équipe de France de rugby, Pascal Papé (droite), face au Canada, le 1er octobre 2015. - F.FIFE/AFP
Julien Laloye

J.L.

De notre envoyé spécial à Cardiff,

On tournait autour depuis un moment, à coups de questions plus ou moins adroites sur la confrontation décisive avec l’Irlande dimanche. Et puis la lumière a jailli de Rémy Grosso. L’ailier castrais faisait partie des coiffeurs du jour conviés au point presse quotidien des Bleus, et rendons-lui grâce, c’est lui qui a mis le doigt sur ce qui nous chiffonne avec ce XV de France depuis trois semaines. Enfin depuis trois ans. Le tout en une petite phrase balancée l’air de rien : « Ce match contre l’Irlande, c’est l’occasion de montrer que même si ça ne plaît pas à tout le monde, au mois ce qu’on fait, c’est efficace ».

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Ben oui pardi, pourquoi ne pas assumer fièrement le profil de grosses brutes épaisses des Bleus version 2015 plutôt que de s’apitoyer sur le french flair du passé ? Grosso sent notre désarroi à ce constat, alors gentiment, il nous prend par la main et nous explique que tout va bien se passer : « Je pense que c’est tellement ancré depuis des générations, le french flair c’est un fonds de commerce, difficile d’y toucher. On aime à penser que c’est toujours là. Mais concrètement notre jeu il est basé sur le défi, le combat, l’avancée. Le rugby évolue, faut évoluer avec. Les actions à 30 passes pas vissées, c’était beau, j’ai toujours aimé ça, on tend plus vers un jeu de combat. Après, C’est bien de se rappeler des belles choses ».



Pim, prends-ça Albaladejo, prends-ça Blanco, prends ça l’essai du bout du monde. On avait soudain l’impression de parler de la guerre du Vietnam à un gosse de la génération Y à qui on fait de la peine. Grosso n’y est pour rien, mettons-nous bien d’accord. Il est de loin celui qui nous a dit les choses les plus intéressantes ce lundi. Cela voulait juste dire que les Bleus sont contents de retrouver l’Irlande. Ils vont pouvoir envoyer du maul, de la charge de bulldozer au centre du terrain, du gagne-petit à tenter toutes les pénalités à moins de 60 mètres, bref, tout ce qui fait leur force. Un petit 9-8 à la fin ? On aura qu’à admirer le travail et louer la « french chatte », le nouveau concept inventé par nos amis de la Boucherie Ovalie.

« MICHALAK… Merci… le french flair n’a pas disparu ! En attendant de cueillir le Trèfle… pic.twitter.com/NjjDKEF11U — FiftyZlotych (@zloti50) October 2, 2015 »

Benjamin Kayser a utilisé des mots plus neutres pour ne pas trop frustrer nos envies de grand large et de relances depuis les bords du taf, le fleuve qui traverse Cardiff. « Si on va être à l’aise dans le costume de l’équipe qui fait déjouer l’autre plutôt que de faire le jeu ? Je pense que dans tous les matchs on a été mis sous pression, on a dû se peler de se construire la victoire contre l’Italie, même contre le Canada… On a été flexibles, malléables, on sait qu’ils vont nous mettre la pression sur le jeu au pied, l’agressivité, la défense, mais on saura s’adapter. On a envie d’être à dimanche pour montrer un beau visage de l’équipe de France ». C’est juste la notion du beau qui est différente.