De notre envoyé spécial à Cardiff,

Dans une semaine jour pour jour on saura. Enfin presque. Si la France parvient à battre l’Irlande au Millenium de Cardiff, un adversaire qu’elle n’a pas réussi à dominer depuis quatre ans, elle basculera du bon côté, celui qui fait des champions du monde ou au moins des losers magnifiques, comme les Bleus de 1999 ou de 2011. Voilà pourquoi il est temps d’être enfin un peu optimistes.

Parce qu’ils sont mauvais juste comme il faut

Une équipe de France qui maîtrise sa phase de poules à la perfection ne va jamais loin en Coupe du monde, sachez-le. Souvenez-vous de 2003, quand les Bleus de Laporte massacraient tout le monde avant de se faire claquer la porte au nez sous la pluie de Sidney par les méchants anglais. A contrario, c’est quand le XV de France ressemble à un patient souffreteux en salle de réveil qu’il aime surprendre son monde. Les Blacks en 2007, les Anglais il y a quatre ans… Au tour des Irlandais ?

Parce qu’ils sont vexés et c’est comme ça qu’on les aime

Depuis la zone mixte contre le Canada, les Français se sont passé le mot. Ils en ont marre qu’on les annonce perdants d’emblée face à des Irlandais « exceptionnels, qui sont beaux, qui sont costauds, et qui jouent en vert » dixit Saint-André. C’est toujours plaisant d’assister de ses propres yeux à la création de l’ennemi commun qui va souder le groupe et lui permettre de marcher sur la Coupe du monde. On est là pour ça.

« "Les critiques on le sait, c’est notre sport national !" Ph. Saint-André #XVdeFrance — David O. (@davidopoczynski) September 29, 2015 »

Parce que le toit du Milenium sera fermé

Une décision prise de longue date par l’IRB pour assurer le meilleur spectacle possible pendant la compétition. Le match entre la France et l’Irlande se déroulera donc avec le toit fermé, ce qui nous inspire deux réflexions majeures : il fera sans doute moins froid en tribunes et on n’aura pas besoin de scruter le ciel de Cardiff pour savoir si Frédéric Michalak va passer à côté de son match ou pas.

« The roof is closed and the music is pumping. Already a good atmosphere building up at the Millennium Stadium #NZLvGEO pic.twitter.com/8tBJjbuTGo — Maggie Alphonsi MBE (@MaggieAlphonsi) October 2, 2015 »

Parce que l’Irlande, c’est du gâteau

D’accord, ça fait quatre ans qu’on ne bat plus les coéquipiers de Sexton. Mais quatre ans, c’est quoi dans une vie faite d’humiliations et de brimades continues pour les petits hommes en vert contre nous ? En Coupe du monde, la France n’a jamais perdu contre l’Irlande. Mieux que ça, elle lui a infligé des volées mémorables à chaque fois : 36-12 en quarts de finale de l’édition 95, 43-21 en quarts de finale en 2003, et 25-3 en phase de groupes en 2007. Soyons confiants.

Les Blacks ? Un détail…

Bon, mettons que les statistiques nous mentent et que par hasard l’Irlande nous batte dimanche prochain. Faut-il pour autant s’alarmer ? 20 minutes vous répond non. Cela donnera l’occasion de les critiquer en plus forts, ce qui provoquera la fameuse réaction à l’orgueil attendue face à la Nouvelle-Zélande, qu’on bat toujours en Coupe du monde. Enfin quand l’arbitre ne nous enfle pas délibérément.

Parce que les blessures, on connaît pas

Il y a bien le malheureux Huget, qui nous a quittés après cinquante minutes contre l’Italie avec un genou en capitolade, mais il faut bien constater que la fameuse préparation commande de l’été a fait son effet : Les Bleus ne se blessent pas, contrairement à leurs adversaires, et surtout ils donnent l’impression de cogner dur à l’impact. « Physiquement, on fait quelque chose aux autres équipes » confirme Fofana avec ses mots à lui. Ça va compter à partir des quarts de finale.

« Yoann Huget : « Marcher avant ma fille » http://t.co/13UPf2LrZq pic.twitter.com/W7JUDz0Tmd — L’ÉQUIPE (@lequipe) October 2, 2015 »

Parce que l’Angleterre est éliminée

Et quelque part, cela veut dire que le XV de France a déjà réussi sa Coupe du monde, quoi qu’il advienne ensuite.

Parce que personne ne se détache

Les Bleus ne sont pas folichons, certes, mais que dire de l’adversité ? Les Blacks ? Franchement vieillissants et à peine passables face à la Géorgie. L’Angleterre ? Oups pardon. Les Gallois ? Tous à l’hôpital. L’Afrique du Sud ? Oups le Japon. Il reste bien l’Australie, impressionnante depuis le début, mais on parle ici de la seule nation de l’hémisphère sud qu’on arrive à tordre sous l’ère PSA. Alors…