FOOTBALLLe bonheur d’un Mondial en été pour les Argentins

Finale France-Argentine : Barbecues, « Fernet Cola » et écrans géants… Le bonheur d’un Mondial en été pour les Argentins

FOOTBALLLes supporteurs argentins vivent pour la première fois une Coupe du monde en été, en même temps que la dernière de Messi
Adrien Max

Adrien Max

L'essentiel

  • L’Argentine disputera la finale de la Coupe du monde 2022 au Qatar contre la France, dimanche (16 heures en France, midi en Argentine).
  • Avec ce mondial en novembre et en décembre, les Argentins ont la chance de pouvoir enfin vivre une Coupe du monde en été.
  • De quoi se réunir en famille autour d’un barbecue, de boire plus de bières qu’à l’accoutumée, et de regarder le match sur écran géant dans des parcs.

Grand soleil, 27 degrés avec un léger vent d’Est. Soit à quelques nuages et degrés près, le même temps que le 15 juillet 2018 à Paris, jour du dernier titre de champion du Monde de l’Equipe de France glané en Russie. Sauf que cette année, ce sont les prévisions pour Buenos Aires, quand à Paris le thermomètre franchira difficilement les valeurs positives, sous un ciel bien chargé.

Au moment où nous nous blottirons dans nos canapés avec un chocolat chaud pour digérer la grosse raclette enfilée quelques heures avant, et vivre cette finale de la Coupe du monde 2022, dimanche à 16 heures, nos rivaux argentins seront en train de s’envoyer barbecues et bières fraîches, de l’autre côté de l’Atlantique, et de l’équateur. C’est l’une des particularités de cette Coupe du monde, en hiver pour nous, et en plein été pour les Argentins.



La même passion, mais pas la même façon de la vivre

Ramiro, un habitant de la capitale Buenos Aires, se rassemblera dimanche « avec une vingtaine d’amis », « pour faire un barbecue et fêter ça ». « La ferveur est toujours assez folle en Argentine, et beaucoup de personnes qui ne s’intéressent pas trop au foot en général, se passionnent pour l’équipe nationale. Le fait d’être en été n’influe pas sur cette passion, mais plus sur la façon de la vivre. Les gens sont encore plus dehors », confie-t-il.

Soledad, une autre habitante de Buenos Aires, a déjà vécu des Coupes du monde en été, lorsqu’elle vivait en France. Mais c’est la première fois qu’elle à l’occasion de la vivre sous le soleil argentin. « De manière générale, on préfère rester à la maison en famille pour regarder le match, et si on gagne on sort fêter la victoire dans la rue. La plupart des matchs de cette Coupe du monde se passaient à 16 heures, donc ce n’était pas l’heure de manger. Mais pour la finale, comme c’est à midi dimanche, et que la tradition est de faire des barbecues, tout le monde est en train d’organiser ça. Nous-même on va se rejoindre avec plus d’amis et de famille, autour d’un barbecue », explique-t-elle. Mais sans sa mère, « qu’on vire de la pièce parce qu’à chaque fois qu’elle est là, l’Argentine perd ! »

Sous la chaleur presque caniculaire qui frappe Buenos Aires en ce mois de décembre, les Argentins ont pris une nouvelle habitude. Celle de se retrouver au parc, devant des écrans géants pour suivre le match. « Ah oui, ça c’est quelque chose de nouveau, le gouvernement installe aussi des écrans géants l’hiver, mais cette année plus de personnes se réunissent dans les parcs autour des écrans géants. C’est aussi parce qu’il fait trop chaud, et ce sont beaucoup de personnes qui travaillent qui viennent voir le match comme ça », explique Soledad.

Messi ? « Il ne va pas s’arrêter »

Mais au-delà de l’été et de la chaleur ambiante, la ferveur des Argentins n’est-elle pas aussi décuplée par la dernière danse de Lionel Messi en Coupe du monde,  ? Daniel se montre dubitatif : « il y a toujours cette même ''mania'' pour la sélection, ce n’est pas en lien avec Messi. C’était déjà la même chose à l’époque de Maradona bien sûr, mais aussi de Batistuta ». « On a bien évidemment envie de voir Messi remporter une Coupe du monde, mais Messi ou pas Messi, il y a toujours cette même ferveur autour de l’équipe nationale », appuie Soledad.

Pas de différence pour Messi, donc, peut-être tout simplement parce que les Argentins ne croient pas à se retraite, et ce même si le prodigieux numéro 10 de l’Albiceleste a annoncé lui-même qu’il ne se voyait pas remettre le couvert en 2026. « Il n’a que 35 ans, il y a des chances que ce ne soit pas sa dernière », nous coupe Ramiro. Quand Daniel rigole fort à l’idée d’une retraite internationale de la Pulga. « Il ne va pas s’arrêter », affirme-t-il, sûr de lui. Il ne s’était pourtant pas encore envoyé de « Fernet Cola », le breuvage largement répandu chez les supporteurs de l’Albiceleste, et qui coulera à flots dimanche, autour d’un asado, le barbecue traditionnel argentin.