Coupe du monde 2018: «C’est encore plus fou qu’en 1998», on était sur les Champs-Elysées après la victoire des Bleus
VICTOIRE•Après le coup de sifflet final, des centaines de milliers de personnes ont convergé vers les Champs-Elysées pour fêter la victoire des Bleus...Caroline Politi
Le 12 juillet 1998, Ulrich avait un mois, son pote Mehdi était encore dans le ventre de sa mère. « On en a tellement entendu parler de cette victoire contre le Brésil, c’est presque un mythe ! Cette fois, on s’est dit qu’on ne pouvait pas passer à côté. » Alors, comme des centaines de milliers de personnes, ces jeunes vingtenaires originaires de Colombes, dans les Hauts-de-Seine, ont convergé dès le coup de sifflet final vers les Champs-Elysées pour fêter cette deuxième étoile. « J’ai pas les mots pour décrire ce qu’on est en train de vivre, c’est de la folie ! »
A 20 heures, la plus belle avenue du monde était déjà noire de monde. Comment décrire la liesse, raconter le bonheur qui s’est emparé des rues de Paris ? Des fans de foot et des « footix », des supporters du PSG et de l’OM, des jeunes des beaux quartiers et des quartiers tout court, des groupes d’amis ou des familles faire la fête ensemble, reprendre ensemble la Marseillaise et tous les chants qui ont marqué ce Mondial, sans se soucier de la gueule de bois du lendemain. « J’ai hésité à venir, j’avais un peu peur du monde et des attentats », confie Laurent. S’il n’est pas un fan inconditionnel de foot, il aime bien s’y plonger à chaque grande compétition. « Je me prends au jeu et là je suis tellement content d’être là, l’ambiance est géniale, ce seront des souvenirs incroyables. »
« On reste jusqu’à ce que mort s’en suive ! »
Certains sont venus en famille fêter la victoire des Bleus. « L’ambiance est super bon enfant », s’enthousiasme Nadia, qui arrive tout droit de Fontainebleau avec son mari Edwin et leurs deux enfants de six et trois ans. Raphaël, l’aîné, est fan de football, joue en club et se rêve déjà à un destin à la Mbappé. En attendant, pas franchement impressionné par la foule, le bruit et les pétards, il profite de la fête. « C’est génial, c’est la plus belle fête du monde ! »
Patrick était déjà présent pour le sacre de 98. Il en garde un souvenir ému. « C’était la première fois, c’était le Brésil. » Mais le bonheur, assure-t-il, est exactement le même ce soir. Et la fête encore plus belle. « C’est encore plus fou qu’en 1998, il y a encore plus de monde, je ne pensais pas que c’était possible. » Et à l’heure de boucler ces lignes, la fête ne fait que commencer. Ils sont beaucoup à avoir prévu de rester jusqu’au petit matin. Et qu’importe s’ils ont oublié de poser un RTT. « On reste jusqu’à ce mort s’ensuive ! », plaisante Laurent, 37 ans. Et son pote d’ajouter : « De toute façon, on s’en fout, on travaille juste à côté ! » Elle est belle la start-up nation !