Coupe du monde 2018: Varane avec la Coupe dans les bras, des cris et de la musique... On vous raconte la zone mixte du titre suprême
FOOTBALL•Les Bleus étaient en feu après la victoire de leur vie...Nicolas Camus
De notre envoyé spécial à Moscou,
« Champions du monde ! » Le cri s’échappe au loin, dans la zone mixte du stade Loujniki. On ne sait pas bien s’il vient d’Umtiti ou de Mendy, passés juste avant, chapeaux sur la tête et musique à fond. Peu importe. Les joueurs de l’équipe de France, après avoir arrosé Deschamps en pleine conférence de presse, défilent devant nous et tentent de trouver les mots. Ils n’y arrivent pas vraiment. Ils ne réalisent pas. « C’est difficile, il y a tellement de choses derrière tout ça ! C’est dur de s’exprimer, indique Lloris, rayonnant. C’est un privilège d’avoir pu soulever cette Coupe, qui représente tellement. On est très fiers. »
Ils peuvent. Vingt ans après, ces Bleus ont offert à la France entière un nouveau moment de bonheur absolu, grâce à leur victoire en finale contre la Croatie (4-2). Il ne faut pas s’arrêter au score, ce fut extrêmement laborieux, et il a fallu un sacré condensé de détails qui tournent en leur faveur, mais on ne retient bien sûr que la deuxième étoile. La fête dans les vestiaires a été longue après la remise du trophée. Pour nous faire patienter avant de pouvoir les approcher, Pogba a dégainé son téléphone.
« On entre dans l’histoire. C’est un rêve de gosse qui se réalise. Il faut profiter ! », savoure Antoine Griezmann, qu’on a vu en larmes avant de recevoir la Coupe. « Je voyais mon père et ma mère qui m’ont laissé partir à 13 ans, ma femme qui est là tous les jours et qui s’accroche, ma petite fille. C’était beaucoup d’émotions, de joie. »
Avant, sur le terrain, cela avait été beaucoup de souffrance. Des finales, on ne retient jamais la manière, et c’est tant mieux. Les Bleus ont marqué quatre fois mais n’ont rien maîtrisé. Un sentiment de fébrilité s’est installé dès les premières minutes, et ne s’est jamais vraiment estompé. On a juste un peu mieux respiré après les buts de Pogba et Mbappé autour de l’heure de jeu, même si Lloris a remis tout le monde sous pression dans la foulée avec sa boulette. « C’est la seule fois de ma carrière où je me dis : c’est pas grave », se marre le gardien, pas fier sur le coup.
Les Bleus ont tout de même résisté assez facilement sur la fin. « Ce ne sont pas forcément les plus beaux ou les plus grands qui gagnent, ce sont ceux qui y croient le plus, résume Mbappé. Et nous, on y croyait dur comme fer. » Le jeune attaquant, une des stars de ce Mondial, était beaucoup trop calme à notre goût. « Non mais je suis heureux, hein ! Mais ce n’est pas la fin non plus, j’ai l’ambition d’aller plus loin, assure-t-il. Aller jusqu’où mon potentiel me le permet, jusqu’à mes limites. Gagner une Coupe du monde si jeune, ça ouvre des portes, mais il faut continuer. Je ne suis qu’au début du chemin. »
Varane s’avance alors dans les couloirs, le trophée sous le bras. « Il faut prendre soin d’elle, je l’amène au bus pour la passer de bras en bras, mais je la surveillerai de près. » On lui demande si elle est lourde. « Oui, il faut la porter à deux mains, mais il faut l’avoir gagnée pour ça ». Et pan ! On n’en demandait pas tant, de toute façon. Le voir avec suffit amplement à notre bonheur. Cette joie, les joueurs vont pouvoir la partager avec leur public, dès lundi après-midi sur les Champs-Elysées. Un moment qui les marquera à vie. Un moment qu’ils ont tellement mérité.