Coupe du monde 2018: «Leur vie ne sera plus jamais la même », Deschamps fier de ses joueurs
FOOTBALL•Le sélectionneur français a donné une conférence de presse très douce après la victoire des Bleus...Propos recueillis par Julien Laloye, à Moscou
De notre envoyé spécial à Moscou,
La France qui gagne, c’est lui. Champion du monde sur le terrain en 98, Didier Deschamps est devenu dimanche le troisième homme de l’histoire à remporter la Coupe du monde en tant que joueur et en tant qu’entraîneur, après le Brésilien Zagallo et l’Allemand Beckenbauer. Critiqué pour ne pas avoir su insuffler un style de jeu propre à l’équipe de France, DD peut regarder tout ça de très haut. La deuxième étoile du football français lui doit presque tout, lui qui a réussi à passer au-delà des polémiques de la non-sélection de l’avant-centre du Real Madrid Karim Benzema, de la défaite en finale de l'Euro 2016 et des critiques.
Didier, vous gagnez la Coupe du monde comme entraîneur 20 ans après l’avoir gagnée comme joueur : le sentiment est-il aussi fort ?
J’ai eu l’immense privilège de connaître ça comme joueur, ça restera gravé à vie, mais ce que mes joueurs ont fait, c’est aussi beau. Pour la jeune génération, ceux qui ont 10, 15, 20 ans, d’avoir vécu ça, de vivre cet évènement avec nous, c’est fort. C’est une fierté personnelle, mais sincèrement, je passe après. Peut-être qu’ils ne seront plus jamais champions du monde. Il faut prendre ce qu’il y a à prendre. Ma plus grande joie c’est par rapport à eux. Leur vie ne sera plus la même, c’est un groupe lié à vie.
Pensez-vous que vous méritez ce titre ?
La France est championne du monde, ça veut dire qu’on fait les choses mieux que les autres. Ma plus grosse fierté avec ce groupe, c’est qu’ils ont réussi à avoir l’état d’esprit pour une telle compétition. Ils n’ont jamais rien lâché. On n’a pas tout bien fait, mais il y a des qualités mentales qui ont été déterminantes dans une Coupe du monde où les équipes qui ont eu la maîtrise ont été punies. Mon équipe n’a pas toujours maîtrisé les choses, mais la France sera sur le toit du monde pendant 4 ans. C’est le plus important.
Est-ce qu’il y a eu un déclic pendant la compétition ?
Il y a eu des moments déclencheurs. Je pense à la situation contre l’Argentine, où on est menés 2-1 [match emporté 4-3]. Après ce match, ce n’est plus la même compétition. Le fait d’avoir renversé la situation et de s’être qualifiés après ça, ils ont tous fait 15 centimètres de plus et ils ont été beaucoup plus costauds. Mais l’étape la plus dure, ça a été de construire la liste. Les équilibres humains sont tellement fragiles. J’ai pu être dur parfois mais je l’ai fait pour leur bien. Et ils ont toujours été à l’écoute.