Coupe du monde 2018: Ils l'ont fait! Les Bleus offrent à la France un nouveau titre de champion du monde
FOOTBALL•L'équipe de France a battu la Croatie (4-2) en finale dimanche...Nicolas Camus
De notre envoyé spécial à Moscou,
CHAMPIONS DU MONDE ! C’est une telle folie que d’avoir le droit d’écrire ça… Et de le hurler, comme le font déjà des millions de Français depuis quelques minutes. Vingt ans après, les Bleus ont offert ce moment magique à leur pays, grâce à leur large victoire face à la Croatie dimanche (4-2). Il ne faut pas s’arrêter au score, ce fut extrêmement laborieux, et il a fallu un sacré condensé de détails qui tournent en leur faveur, mais les Bleus ont fini par se défaire de Croates qu’on n’attendait pas aussi fringants, et qui ont craqué à partir de l’heure de jeu. L’équipe de France tient sa deuxième étoile. On a des frissons partout, et c’est terriblement bon.
Aucun contrôle des événements
Heureusement pour les Bleus que l’histoire ne retient pas la manière. Car avant l'heure de jeu, ils ont joué leur pire match du tournoi, à égalité peut-être avec le premier face à l’Australie, même si l’opposition était tout autre, bien sûr. Le sentiment de ne rien maîtriser qui s’est installé dès les toutes premières minutes du match ne s’est jamais estompé. Les Bleus n’avaient plus paru si perdus, si empruntés, si lents à la détente, depuis très longtemps. Ils ont laissé le ballon aux Croates, comme ils l’avaient fait lors de leurs précédents matchs face à l’Argentine, l’Uruguay et la Belgique, mais sans ce contrôle des événements qui avaient fait leur grande force.
Dans tout ça, on n’a toujours pas trouvé comment mais la France a viré en tête à la mi-temps. Dingue, quand on y repense. Mandzukic a dévié dans son but un coup franc de Griezmann, pour la première incursion du match dans le camp croate (18e). Bénéficier de deux csc dans un Mondial, ce n’était arrivé qu’une fois auparavant dans l’histoire… Et c’était déjà l’équipe de France, il y a quatre ans. Les Bleus ont ensuite continué à se faire manger dans tous les duels, concédant logiquement l’égalisation, signée Perisic (24e). Ils sont repassés devant dix minutes plus tard, sur un penalty de Griezmann obtenu grâce à l’aide de la VAR, que Nestor Pitana a longuement hésité à consulter (38e).
Hugo Lloris avait dit qu’il faudrait un brin de réussite pour gagner, les Bleus en ont eu un cargo entier sur cette première période. La suite a viré au n’importe quoi. Toujours aussi dominés et fébriles, sauf Umtiti il faut vraiment le souligner, les Français ont fait le break grâce à deux flèches de Pogba (59e) et Mbappé (65e) depuis l’extérieur de la surface, suite à des contres. A 4-1, l’affaire était pliée, on pouvait commencer le défilé. Sauf que non. Lloris, impeccable depuis le début du tournoi, a cherché à dribbler Mandzukic devant son but. Le truc qu’il ne fait jamais, et qu’il ne doit même pas réussir à s’expliquer. But croate, donc (69e), et encore vingt minutes à souffrir.
Ça a plutôt été, en fait. Il faut dire que les Croates sortaient de trois prolongations. Ils ont tout tenté, magnifiques, mais n’avaient plus grand-chose dans les chaussettes. Et puis est venu ce moment… Le coup de sifflet final. Le plus beau son qu’il nous ait été donné d’entendre dans un stade. La délivrance a été immense, le bonheur total, à la hauteur de la douleur qu’a été ce match.
Profitez ! On ne sait jamais quand ça reviendra
On aura le temps de parler un peu plus tard des destins individuels, de Mbappé qui commence sa carrière par le plus grand titre de la planète, de Deschamps qui devient le troisième homme seulement de l’histoire à gagner ce titre comme joueur et entraîneur. Mais ce n’est pas encore l’heure. L’heure est à la fête.
Ceux qui étaient trop jeunes ou pas nés en 1998 vont pouvoir se fabriquer leurs propres souvenirs d’une France qui gagne, et de la liesse que seule une Coupe du monde peut engendrer. Ce n’est que du foot ? Peut-être. Mais il n’y a que le foot, alors, pour mettre un pays dans un état pareil. On imagine la folie, là tout de suite partout en France. Profitez ! On ne sait jamais quand ça reviendra.