Coupe du monde 2018: Cette équipe résiste à tout! La France écarte la Belgique et s'offre une nouvelle finale mondiale
FOOTBALL•Un but d'Umtiti a permis aux Bleus d'éliminer la Belgique et de se qualifier pour sa troisième finale de Coupe du monde sur les six dernières éditions...Nicolas Camus
De notre envoyé spécial à Saint-Pétersbourg,
La France est finale de la Coupe du monde ! On a cherché plein de manières de le dire, mais finalement, rendons-nous à l’évidence. La plus simple est la plus belle. Elle suffit amplement pour exprimer la joie et la fierté, souligner la qualité de ces Bleus qui grandissent encore et encore, et laisser entrevoir l’espoir, le rêve de moins en moins fou, de soulever une deuxième fois le titre suprême. Les Bleus nous ont offert tout ça à la fois, mardi, en écartant la Belgique (1-0) au terme d’un match compliqué, enlevé puis étouffant, que Samuel Umtiti a emballé d’un magnifique coup de boule en début de seconde période. Cela fait trois finales pour les Bleus sur les six dernières éditions. Qui dit mieux ? Per-sonne !
On disait lors des matchs précédents que cette équipe de France aimer renifler son adversaire, comprendre comment il comptait procéder, avant de s’adapter et trouver comment, à son tour, prendre les choses en main. Elle en a fait encore l’éclatante démonstration face aux Belges, qui ont tenu le ballon pendant 20 bonnes minutes au début. Ils l’ont beaucoup fait vivre sur leur côté gauche. Normal, c’est là que se trouvait Eden Hazard. Le capitaine des Diables a fait très très mal à Pavard, un peu livré à lui-même il faut dire. Mbappé ne défendait pas beaucoup, et Pogba n’était pas là en second rideau. Résultat, c’est de là que sont venues les deux premières occasions du match, notamment cette frappe tendue de Hazard déviée de la tête par Varane juste au-dessus de la barre de Lloris, qui n’était peut-être pas dessus (19e).
Immense Lloris
Le gardien français était bien là en revanche trois minutes plus tard pour sortir une frappe en pivot d’Alderweireld, profitant d’un ballon qui traîne suite à un corner (22e). Lloris aura sorti un immense arrêt à chaque match dans ce Mondial. On n’arrive pas jusque-là sans un très grand gardien, de toute façon. C’est à ce moment-là que les Bleus ont pris le contrôle du match. Ils ont commencé à jouer en avançant, déjà, récupérant les ballons plus haut et prenant peu à peu possession du camp adverse.
Forcément, c’est plus simple pour se montrer dangereux. Ils ont frappé neuf fois au but jusqu’à la pause, contre zéro aux Belges. L’une d’entre elle aurait pu finir au fond. On peut reprocher à Pavard de ne pas avoir centré en retrait pour Griezmann, mais si près du but, c’était vraiment tentant. Sauf que l’interminable jambe de Courtois était là (40e).
Déjà, à la pause, on se sentait bien mieux. C’est alors que le match a basculé. Entre deux équipes qui disposent d’individualités hors-normes, il fallait que ça vienne d’un coup de pied arrêté, évidemment. Après Varane face à l’Uruguay, c’est cette fois Umtiti qui a décollé pour claquer une tête imparable (51e).
La France était à ce moment clairement au-dessus de son adversaire. Elle aurait pu enfoncer la porte juste après, avec une action qui restera dans cette Coupe du monde. Le magicien Mbappé, encore intenable tout le match, s’est cru au city stade de Bondy avec une double roulette entre trois Belges à l’entrée de la surface dans la course de Giroud, qui n’a pas eu le bon goût de conclure (56e). Il y avait du Zizou dans ce geste. Le jeune attaquant des Bleus est en train de réaliser un Mondial de patron, à seulement 19 ans.
Logiquement, la dernière demi-heure a été belge. Mais pas autant qu’on pouvait le craindre. La charnière Varane-Umtiti a éteint Lukaku, qui faisait peur mais qui n’a pas eu un bon ballon à se mettre sous la dent. Hazard a été mieux pris, De Bruyne n’a pas eu de réussite dans ses frappes. Tout ça est à mettre au crédit de l’équipe de France, compacte, résistante à toutes les vagues. Pogba et Kanté n’ont rien lâché, et Griezmann a été plutôt bon, dans son rôle de milieu défensif. Lloris a été impeccable sur la seule tentative réellement dangereuse, une frappe puissante de Witsel (81e).
Ce 10 juillet-là restera
Les dernières minutes, étouffantes, ont paru des heures. C’est normal quand on en est là. Mais le coup de sifflet final n’en est que meilleur. Il y a deux ans jour pour jour, les Bleus butaient sur la dernière marche de leur Euro face au Portugal. Ce 10 juillet restera comme un grand moment dans l’histoire du football français. Mais seulement parce qu’il appelle un 16 juillet historique. On pourra y croire très très fort, face à l’Angleterre ou à la Croatie. On voudrait déjà y être, mais profitons de ces jours qui arrivent, si longs mais si bons.