Coupe du monde 2018: France-Argentine, ce match parfait pour transmettre la passion du foot à votre enfant
FOOTBALL•Un match à élimination directe en Coupe du monde, il n'y a rien au-dessus de ça quand on aime ce sport...Nicolas Camus (avec F.L. et A.I.)
L'essentiel
- La France affronte l'Argentine en 8e de finale de la Coupe du monde, samedi.
- Avec les matchs à élimination directe, c'est presque une autre compétition.
- C'est dans ces rencontres, fortes en émotions, que se forgent souvent les plus grandes passions.
De notre envoyé spécial à Istra,
Un match à élimination directe en Coupe du monde… Quand on aime le foot, il n’y a rien au-dessus de ça. De ces quelques jours avant la rencontre où le temps semble avoir décidé de s’arrêter, de cette excitation qui monte à en devenir dingue, de cette peur qui vous triture tout à l’intérieur. On ne sait pas trop si ça fait mal ou si ça fait du bien, seulement que c’est très fort. Et encore plus une fois que le coup d’envoi est donné.
Tout est réuni pour accrocher les marmots
Tout ça, ça s’appelle la passion, et elle ne vaut que si on peut la partager. Quand on est parent, cela commence bien sûr avec ses enfants. La transmission est presque comme un devoir, et le France-Argentine qui arrive samedi est un rendez-vous parfait pour ça. La rencontre met aux prises des stars des albums Panini, elle est indécise et elle fera tomber beaucoup plus tôt que prévu une grande nation du jeu. Peut-être même après des tirs au but… Tout est réuni pour accrocher les marmots et que ça ne les lâche plus.
Pierre, 36 ans, sera devant sa télé avec Arthur, son fils de 9 ans, qui suit sa première Coupe du monde. « J’ai commencé comme lui, en regardant les matchs avec mon père. Je le voyais s’agenouiller dans les dernières minutes des matchs et ça me fascinait, raconte-t-il. Pour l’instant, ça le botte bien. Il ne sait pas dire si un match est nul ou pas, heureusement pour les Bleus ! Ce match contre l’Argentine peut être important pour lui. On va voir comment il le vit, parce que pour l’instant il est très stressé devant les matchs. »
Cyril, 38 ans, fera de même avec Ruben (9 ans) et Karel (6 ans), qui s’intéressent aux résultats de tous les matchs mais adorent surtout regarder jouer les Bleus. « Ils sont encore en découverte, glisse le papa. Si la France joue bien, ça peut être un vrai match fondateur pour eux en termes de souvenirs. Ça les marquera. »
Pour eux qui ne regardent pas trop le foot pendant la saison, l’ambiance Coupe du monde joue à plein. « Cette transmission est importante pendant les grandes compétitions. Je vois aussi que ça leur fait plaisir de partager un truc en commun avec moi, note Cyril. Le jour de France-Australie, comme je n’ai pas vu le match avec eux, ils m’ont appelé à chaque but. Ils avaient besoin de partager ça avec moi. »
« S’ils perdent, il va mal le vivre »
Ce France-Argentine, c’est aussi l’occasion de faire un peu d’histoire. D’expliquer qu’avant d’être un gros bonhomme très encombrant en tribunes, Diego Maradona était un sacré joueur qui a fait gagner une Coupe du monde à son pays. De souligner qu’à cette époque, les Bleus avaient une magnifique équipe avec un numéro 10 de légende encore plus vieux que Zidane. De rappeler au passage que les Allemands sont très très méchants.
« Arthur pose plein de questions sur les joueurs, le palmarès. Il s’intéresse à fond », apprécie Pierre, qui va pouvoir s’en donner à cœur joie. Enfin, si le match se passe bien. « Il a peur de pleurer si les Bleus se prennent un but. Il n’a pas fini France-Danemark par exemple. Dans ce cas-là, il quitte la salle. S’ils perdent, il va mal le vivre. »
En même temps, la peine comme seul un enfant peut la ressentir, c’est aussi ça qui grave les souvenirs. Tout le monde n’a pas la chance d’atteindre l’âge de regarder du foot dans une bonne période pour son équipe nationale. Les trentenaires d’aujourd’hui, dont les premiers souvenirs marquants se situent quelque part entre les Coupes du monde 1990 et 1994, le savent bien.
Les émotions avec les Bleus ont surtout été négatives à cette époque. Alors il a fallu se rabattre sur d’autres choses. « Mes parents regardent toutes les Coupes du monde. Mes premiers souvenirs, c’est 1990. J’avais 9 ans, et les voir vibrer devant le foot, beh forcément tu te prends au jeu. C’était comme un film de Louis de Funès qu’on partageait en famille, retrace Fayssal, un Alsacien de 37 ans. Ensuite, j’ai suivi 94 à fond. On pronostiquait en live la suite du match. Mes parents n’étaient jamais d’accord sur qui soutenir, les enfants choisissaient le camp du papa ou de la maman. Et on se narguait à chaque but. C’était cool. »
« Le foot a toujours été le ciment de la relation avec mon père »
Aujourd’hui, même si ça ne se passe pas toujours bien, l’équipe de France ne rate plus de grande compétition. Ce que peut créer le match comme celui qui arrive, à l’issue joyeuse ou dramatique, ne s’efface pas. « Le foot a toujours été le ciment de la relation avec mon père, décrit le papa d’Arthur. A chaque fois qu’on s’appelle, on en parle. Même à l’adolescence, une période où il y avait beaucoup d’incompréhensions entre nous, on a toujours gardé ça en commun. Je suis content que mon fils aime le foot. J’ai l’impression que j’ai réussi mon coup… même si je suis supporter de Saint-Etienne et lui de Lyon, à mon grand dam. » Voilà au moins un problème qui ne se pose pas avec l’équipe de France.