Coupe du monde 2018: Ce match face au Danemark est beaucoup plus intéressant qu'il n'en a l'air (si, si)
FOOTBALL•Quand Kimpembe finira la compétition titulaire, faudra pas dire que vous étiez pas prévenu...Nicolas Camus
De notre envoyé spécial à Moscou,
C’est un match dont on pourrait se dire qu’on n’en attend pas grand-chose. On aurait tort. Didier Deschamps devrait faire beaucoup tourner face au Danemark, certes, mais l’équipe de France a montré trop peu de choses lors de ses deux premières rencontres pour que celui-là ne serve qu’à conserver la première place du groupe. Les choix du sélectionneur, révélés au moins en grande partie dimanche soir, recèlent également bien des curiosités. Alors, à quoi va bien pouvoir servir ce « match des coiffeurs » ? Et beh à pas mal de choses, mine de rien.
Reposer les troupes, déjà
On se souvient du Mondial-2014, quand Benzema avait disputé toute la rencontre face à l’Equateur pour continuer à enquiller les buts. Non seulement ça n’avait pas fonctionné (0-0 score final), mais il avait paru manquer de jus ensuite, notamment en quarts de finale. Mbappé et Pogba ont beaucoup donné lors des deux premiers matchs et ont besoin de souffler. Même chose pour Umtiti, dont le genou est toujours un peu fragile. Lloris devrait lui avoir l’occasion de se vider la tête, après une préparation éprouvante et deux premiers matchs parfaits mais nerveusement épuisants.
- Ce qu’en dit Deschamps : « La fraîcheur est un critère, mais il n’y a pas que celui-là. Je fais en fonction de toutes les données que je peux avoir, les analyses physiologiques, ce que me dit le staff médical. Je tiens compte de différents paramètres, de la situation de joueurs qui ont moins joué et d’autres qui à l’inverse ont beaucoup joué. J’essaie de répartir le temps de jeu, c’est de la gestion ».
Eviter les suspensions (enfin pour l’instant)
Matuidi, Pogba et Tolisso ne sont pas annoncés titulaires. Ce n’est pas un hasard, ce sont les trois Bleus à être sous le coup d’une suspension s’ils prennent un carton jaune. Ça ferait tâche de rater les huitièmes à cause de ça. Attention, ils ne seront pas sauvés pour autant après ce match. La remise à zéro ne se fera qu’après les quarts de finale.
- Ce qu’en dit Deschamps : « S’il y a un moment où je peux préserver les joueurs qui ont déjà un carton, c’est là ».
Tester des joueurs sans pression…
Si vous faites un changement dans un autre match que celui-là, ça ne passe pas inaperçu. Imaginez par exemple ce qu’on aurait dit si Pogba ou Griezmann n’avaient pas été titulaires face au Pérou. Là, Deschamps est tranquille, ça glissera tout seul. Certains, à propos desquels DD peut être tiraillé, ont un bon coup à jouer, on y reviendra juste après. Mais pourquoi pas en lancer d’autres, au coup d’envoi ou en cours de match, qui semblent davantage en fond de liste. On pense là à Thauvin, clairement 23e homme, ou Nzonzi, qui sait sa place occupée par Kanté, Pogba, Matuidi voire Tolisso en priorité. On n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise.
- Ce qu’en dit Thauvin : « J’espère avoir du temps de jeu dans cette Coupe du monde. Même si c’est un troisième match, ce serait un vrai plaisir. Mais si ce n’est pas contre le Danemark, ça peut être un autre match. Tant qu’il y en aura, j’estime que je pourrai jouer. Mon rôle est de me tenir prêt, et si ça vient, il faudra ne pas surjouer, respecter le jeu, dribbler s’il le faut, passer s’il le faut. Rester lucide est toujours la meilleure chose à faire ».
- Ce qu’en dit Deschamps : « Si j’ai pris ces 23 joueurs, c’est parce que je pense qu’ils peuvent avoir un rôle à jouer à tout moment. Je discute avec tout le monde, avec ceux qui ont peu ou pas joué aussi, parce que je ne veux perdre personne pendant la compétition ».
… Et en voir d’autres dans un match qui compte
Certains remplaçants de ce début de Mondial peuvent se dire qu’il y a de la place pour mieux, grâce à leur statut ou aux circonstances. Sidibé, par exemple, était titulaire depuis deux ans. Sa blessure l’a fait passer derrière Pavard, mais il l’a dit, il est maintenant à 100 % et compte bien se battre. Même chose pour Lemar, qui a perdu sa place en préparation au gré des changements tactiques. Aligné en milieu gauche, il va jouer gros. Dembélé, titulaire face à l’Australie, va avoir l’occasion de se racheter. Tout n’est pas figé en attaque, du moins sur les côtés. Enfin, Kimpembe peut prouver qu’il a les épaules. On ne sait jamais, si Umtiti n’arrivait pas à se débarrasser de tous ses petits pépins physiques…
- Ce qu’en dit Sidibé : « Si je joue, l’objectif est de regagner ma place, de faire le match parfait pour marquer des points. Et jouer plus pour la suite de la compétition. Ce n’est pas évident de pas ou peu jouer. Au niveau confiance et rythme, tout se chamboule. Mais il faut se tenir prêt et sauter sur l’occasion si elle se présente ».
- Ce qu’en dit Varane : « Offensivement on doit encore progresser, faire plus mal à l’adversaire. On peut jouer de beaucoup de manières différentes, il faut qu’on arrive à exploiter tout notre potentiel et toutes nos qualités ».
Mettre Griezmann dans les meilleures conditions
Ses coéquipiers le répètent depuis le début de cette Coupe du monde : Antoine Griezmann va bien, il est en train de monter en puissance. « Vous avez oublié l’Euro », a fait remarquer Pogba dimanche. Non non, on se souvient plutôt bien qu’il avait roulé sur tout le monde à partir des 8e. Pour accompagner au mieux son « leader d’attaque », Deschamps devrait le faire débuter mardi, avec Olivier Giroud. Le joueur lui en aurait fait la demande pour ne pas être coupé dans son élan.
- Ce qu’en dit Deschamps : « Je discute avec Antoine. Ce n’est pas un cas isolé, avant de me décider, je peux échanger avec un joueur. J’ai une idée au départ, mais j’aime avoir son ressenti. Je peux aller dans son sens, je peux aussi aller dans le sens contraire ».
Finir premier du groupe
Ouais, au passage, faudrait pas oublier ça quand même.
- Ce qu’en dit Tolisso : « Pour l’instant c’est la Croatie qui ressort, donc il ne faut surtout pas fini deuxième ».
- Ce qu’en dit Deschamps : « L’objectif sportif est bien clair. Il n’y a pas de raisonnement "si on finit deuxième on ne sait jamais, machin". Non. On veut assurer la première place ».
Savoir comment va se terminer la compétition
Et oui, les Danois sont notre boussole favorite. On les joue souvent en poule, et l’historique est assez fou. A chaque fois que la France a gagné, elle a été au bout (1984, 1998, 2000). En revanche, les deux défaites ont engendré des catas (1992, 2002).
- Ce qu’on en dit, nous : Et il se passera quoi si on fait match nul ?