Coupe du monde 2018: Que de souffrance! Les Bleus s’en sortent par miracle contre l’Australie
FOOTBALL•L'équipe de France a eu beaucoup de mal pour son entrée dans la compétition...Nicolas Camus
De notre envoyé spécial à Kazan,
Mon Dieu qu’on a eu chaud. L’équipe de France, empruntée et désespérante de médiocrité collective, s’en est sortie de justesse pour son entrée en Coupe du monde, samedi à Kazan. Elle n’a battu l’Australie (2-1) que grâce à un but contre son camp de Behich dans les dix dernières minutes, après avoir marqué puis encaissé un penalty pour une main incompréhensible de Samuel Umtiti. On lui accordera le mérite d’avoir arraché la gagne, mais il va sans dire qu’on en attend beaucoup plus.
Que de souffrance… Un peu paralysée par l’enjeu, peut-être, pas suffisamment préparée à jouer dans cette configuration, plus sûrement, l’équipe de France a été en grande difficulté collective. Face à de faibles Australiens, les Bleus n’ont jamais réussi à mettre la vitesse et le liant nécessaires en phase offensive. Après une première période insipide, on pensait la machine lancée quand Griezmann a transformé un penalty accordé grâce à la VAR (58e), avec une jolie occasion pour Mbappé dans la foulée. C’était sans compter sur Umtiti (on en parle juste après). Il a donc fallu un but tombé du ciel, et quelques centimètres derrière la ligne de but (82e), du malheureux Behich, sous la pression de Pogba, pour s’en sortir vivants. Le souvenir du premier match face à la Roumanie il y a deux ans permet aussi de relativiser. On va dire que le plus dur est fait. On l'espère, en tout cas.
Mais pourquoi, Sam ? Franchement, là comme ça, on ne comprend pas. Mais qu’est-ce qui a bien pu pousser Umtiti à mettre la main, sur un coup franc a priori anodin des Australiens. Le ballon est dans la surface est un peu chaud, certes, mais le défenseur français n’est pas le moins du monde mis sous pression par un adversaire. Quoi qu’il en soit, son réflexe a offert un penalty aux Aussies, qui n’en demandaient pas tant alors que les Bleus venaient de trouver l’ouverture. Difficilement pardonnable en Coupe du monde. Et il ressort de ce match la même impression qu’en préparation : ça ne respire pas la sérénité en défense.
Le pari perdant de DD. Le sélectionneur a tout changé en début de préparation. La volonté de revenir à trois milieux pour une meilleure assise, combinée à la relation naturelle entre Mbappé et Dembélé, l’ont poussé à mettre en place une sorte de 4-4-2 en losange, où place nette est faite aux jeunes. C’était osé, et ça a raté samedi, où rien n’a fonctionné - sauf les jambes de Kanté. Griezmann n’a pas su où se mettre, Dembélé été bien trop timide, Mbappé pas assez juste. Les grognards Giroud et Matuidi, entrés à 20 minutes de la fin, ont fait du bien. Résultat, on n’est pas plus avancé sur ce que vaut réellement cette équipe. Deschamps a un boulot monstre devant lui, avant le match face au Pérou jeudi.