FOOTBALLEt maintenant la grève? Tout savoir sur la crise de l'Espagne

Coupe du monde 2018: Et maintenant la grève? Zizou sélectionneur? Tout savoir sur le Knysna espagnol

FOOTBALLPourquoi ? Autogestion possible ? Quel successeur ? On répond à vos questions suite au licenciement de Lopetegui…
En choisissant le Real avant même le début du Mondial, Julen Lopetegui scandalise la presse espagnole
En choisissant le Real avant même le début du Mondial, Julen Lopetegui scandalise la presse espagnole - JAVIER SORIANO / AFP
Jean-Loup Delmas et Nicolas Camus

Jean-Loup Delmas et Nicolas Camus

C’est officiel, l’Espagne vient de se séparer de son sélectionneur Lopetegui la veille de la Coupe du monde, et à deux jours du choc contre le Portugal. Une décision qui soulève une multitude de questions, auxquelles on tente de répondre :

Pourquoi l’Espagne se met dans un tel pétrin ?

La Fédération Espagnole reproche à Lopetegui d’avoir signé au Real Madrid sans les prévenir. Pis encore, il avait signé une prolongation quelques jours avant, le 28 mai, confirmant son poste de sélectionneur jusqu’en 2020. Un acte fort, surtout que c’était la première grande décision du mandat de Rubiales, tout nouveau président de la fédé Espagnole.

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​ Forcément, le fait que Lopetegui signe deux semaines plus tard au Real dès 2018, ça la fout mal pour Rubiales et son début de mandat. Encore plus quand on sait que le président souffre d’une autre polémique au même moment, puisqu’il a avoué avoir un voyage réservé pour la Russie à deux millions d’euros, ce qui n’a pas manqué de faire scandale. Rubiales a donc voulu réagir fort et enfin affirmer une autorité déjà contestée.

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L’hypothèse « Ils l’ont viré car en tant que nouvel entraîneur du Real, il serait détesté par la moitié de la sélection, composé de Barcelonais », longtemps évoquée en début de matinée, ne tient pas. En effet, l’ensemble des joueurs de la Roja ont manifesté leur soutien au sélectionneur et sont intervenus pour le garder… sans succès.

L’autogestion est t-elle possible ?

A deux jours de son premier match, l’Espagne peut-elle miser sur l’autogestion pour réussir ? On serait tenté de dire « oui », vu l’expérience de ce groupe, qui contient une quantité impressionnante de vétérans, déjà champions du monde, vainqueurs de l’Euro, et alors en termes de ligue des champions, on n’en parle pas… Mais on miserait quand même sur le « non », au vu de l’historique de la sélection. Pendant des années, la Roja s’est écharpée à coup de Barcelone vs Madrid. Seule la poigne d’Aragones et la diplomatie de Del Bosque ont réussi à mener cette équipe aux titres… On pense aussi à l’amitié énorme entre les deux leaders madrilène et barcelonais de l’époque, Xavi-Casillas, pour solidifier le tout. Là, sans sélectionneur, et avec Ramos et Piqué en leader, beaucoup plus clivant, on voit moins la sélection rester unie. Surtout que l’Espagne contient une nouvelle génération qui pousse fort, pas vraiment le plus simple à gérer sans coach.

Vont-ils faire leur Knysna ?

On en doute fortement, tout simplement parce que l’Espagne est beaucoup plus folle de foot et passionnée de ballon que la France, et que s’ils font ça, le retour au pays risque d’être très très très compliqué, et ce n’est pas des œufs qu’ils se recevront comme le pauvre Lloris… Et puis, on pense (on espère) que le précédent français a (au moins) servi d’exemple pour les autres nations : non, faire grève en pleine Coupe du monde, c’est pas la meilleure idée du monde.

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Est-ce une première ?

Dans le milieu, se faire virer juste avant une Coupe du monde, on appelle ça une Vahid. L’ancien coach de Lille et du PSG a connu ça deux fois, avec la Côte d’Ivoire avant 2010 et tout récemment avec le Japon, alors qu’il œuvrait depuis 2015. Henri Michel avait lui aussi dû renoncer, avant le Mondial 2002 pour lequel il s’était qualifié avec la Tunisie, mais le cas était différent puisqu’il avait démissionné. Un peu plus loin, en 1990, deux illustres inconnus à la tête du Costa Rica avaient été débarqués trois mois avant de s’envoler pour l’Italie pour laisser la place au grand Bora Milutinovic. Cela avait réussi aux CentreAm, révélations de la compétition avec une qualification pour les 8e. Cependant, tous ces précédents ont eu lieu deux à quatre mois avant le début de la compétition. Lourder son coach à deux jours de son premier match est une grande première.

Quel sélectionneur ? Zidane, Wenger ?

Bon, si l’Espagne renonce à l’autogestion, elle prend qui la veille de la Coupe du monde et à deux jours du premier match ? Ca nous ferait mal, mais on est obligé de penser à Zidane. Déjà, le mec rattraperait ses fautes, vu que c’est quand même lui qui en quittant Madrid est le principal responsable de ce gros boxon. Ensuite, il connaît extrêmement bien les joueurs, vu qu’il en a coaché la moitié ses dernières saisons, et affronté les autres le reste du temps. Mais peu probable quand même vu que Zidane indiquait clairement vouloir souffler et partir sous l’excès de pression de ses trois ligues des champions remportées. Reprendre une sélection favorite pour le Mondial, pas sûr que ce soit plus détente.

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Wenger ? Peu probable aussi, il adore les projets à long terme et avoir le temps. Une mission commando d’un mois, pas vraiment certain que ce soit sa came.

Non, on pense plus à un membre de la Fédération qui reprend ça à la hâte (Celades, entraîneur des Espoirs, sera apparemment le remplaçant, mais pas d’officialisation pour l’heure). Déjà parce que l’Espagne n’a eu que des sélectionneurs espagnols dans son histoire, qu’on la voit très mal faire le choix de l’étranger, et que peu seraient prêts à se griller dans une mission qui ressemble à foncer droit dans un mur. Sinon pourquoi pas Xavi, Puyol, Del Bosque ? En tout cas, qui que ce soit le malheureux élu, on lui souhaite bonne chance !