Coupe du monde 2018: Les Bleus ont fait le plein (et même plus) lors de leur entraînement ouvert au public
FOOTBALL•Et encore, on a dû laisser du monde dehors...Nicolas Camus
De notre envoyé spécial à Istra,
« Pffff… » Deux officiels de la FFF se regardent, la mimique qu’ils se font en dit long. L’entraînement ouvert au public de l’équipe de France a attiré beaucoup de monde, mardi, au stade Glebovets. Avec l’imposant dispositif de sécurité prévu à l’entrée, il fallait s’armer de patience pour accéder enfin aux tribunes. « Si on avait eu 2.000 billets, ils seraient tous partis », nous glisse l’un des deux. Mais il n’y en avait que 600 - choix de la Fifa -, et les déçus étaient nombreux, comme ces trois Argentins qui nous supplient de leur trouver des tickets pour « rencontrer Griezmann ».
Désolé pour eux, mais on n’a pas ce pouvoir. A l’intérieur, c’est à peu près moitié-moitié entre les Russes et les Français. Au niveau du bruit, en revanche, il n’y a pas photo. Les seconds l’emportent facilement. Il faut dire que la petite centaine d’élèves d’écoles primaires et de lycées français de Moscou invités est au taquet. Leur « Marseillaise » est mignonne comme tout. Et après ? « On crie Thauvin ? », demande l’un. « Mais non, il joue même pas ». Les enfants sont cruels, parfois.
A côté, les 23 membres des Irrésistibles Français arrivés en bus dans la nuit depuis Lyon donnent également de la voix. Leur car aux couleurs de l’équipe de France a fait sensation. Quand ils sont arrivés devant le stade, les Russes les ont pris pour les joueurs. « Ils se sont rendu compte de l’arnaque quand on est descendus, se marre Soufyane, l’un d’entre eux. On a été millionnaires pendant 20 secondes. » Plus tôt dans la journée, ils les avaient rencontrés à leur hôtel. Pour les remercier de leur soutien, les Bleus, en la personne de Giroud, leur ont remis 23 billets pour le match contre l’Australie.
Malgré les quelque 50 heures de bus, les IF avaient encore de l’énergie pour crier. Les chants pour chaque joueur y sont passés. Les enfants russes, eux, se sont jetés sur les stickers représentants les joueurs, distribués par la FFF. On ne maîtrise pas bien leur langue, mais on a compris que Griezmann était très demandé. Et que le nom de Mbappé commençait à dépasser les frontières.
Comme la veille, le soleil a attendu les dernières minutes de la séance pour faire son apparition. Après un exercice de frappe, au cours duquel Griezmann, Pogba et… Kimpembe ont brillé, les Bleus sont rentrés. Sans se rapprocher des tribunes pour signer des autographes. « Si on peut, on le fera, mais ça ne dépend pas de nous », avait dit Deschamps lundi. A priori, la Fifa a donc dit non. Un peu décevant pour les enfants et les ados, qui ont dû se contenter d’un salut lointain et d’un dab de Pogba rien que pour eux.