BOXERecoiffage, KO et sexisme... Dans les coulisses d'un gala de boxe

Boxe: Recoiffage, adversaire «dur au mal» et sexisme... Dans les coulisses d'un gala de boxe à Marseille

BOXEArsen Goulamirian conserve sa ceinture mondiale WBA chez les lourds-légers. Immersion dans les coulisses de cette belle réunion de boxe, au Palais des sports de Marseille...
Jean Saint-Marc

Jean Saint-Marc

L'essentiel

  • Du sang, du sexisme et de la sueur : on vous raconte, à notre manière, la victoire d'Arsen Goulamirian en championnat du monde WBA, à Marseille.
  • Le boxeur franco-arménien a dédié sa victoire à Charles Aznavour, «un grand Monsieur.»

«Tu vas voir, c’est génial : on est au premier rang, on reçoit des gouttes de sang sur l’ordi. » C’est ainsi qu’un confrère, plus habitué aux galas de boxe, nous a convaincus de nous pointer, ce samedi soir, au Palais des sports de Marseille, pour le championnat du monde WBA des lourds-légers. Malgré cette appétissante promesse, on doit vous faire un aveu : on était en fait au troisième rang, et à part les postillons de nos voisins de derrière, on n’a pas reçu grand-chose. Mais c’était très chouette.

Une super’hair habitude. On connaissait le tic du slip de Rafaël Nadal… On a découvert le tic du recoiffage de Dylan Charrat. Un peu compliqué quand on porte des gants de boxe. Dylan Charrat, 24 ans, looké comme un étudiant en école de commerce (ce qu’il est par ailleurs), a donc la fâcheuse habitude de se passer le gant dans les cheveux entre deux coups. Tic qu’il a peu à peu perdu au fil d’un combat impressionnant contre Howard Cospolite. Les deux hommes ont fait match nul.

Les nuls, c’est un peu nul. L’arbitre britannique a mis quelques secondes à piger. Les juges ont décidé de siffler un match nul à l’issue du combat Charrat VS Cospolite, championnat d’Europe des Super Welters. « It’s a draw », a dû préciser le speaker, alors que les premières huées descendaient des tribunes du Palais des Sports. « C’est comme à l’école des fans, tout le monde a gagné », persiflait-on dans les premiers rangs. Et c’était pas totalement faux. « Cospolite touchait beaucoup, mais pas très fort : il moulinait », nous expliquera un expert du noble art pour justifier cette étonnante décision.

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Une partie du public a loupé #MeToo. On a tout entendu. Des sifflets, des « à poil » et le reste : à chaque fois qu’une hôtesse se pointait sur le ring, un dégueulis de réflexions sexistes se déversait des tribunes. C’était le championnat du monde des lourds-légers, mais en tribunes, les lourds-lourds étaient bien là.

Le grand schmilblick des ceintures. On a longuement potassé le sujet. Et, franchement, on n’a rien compris. Arsen Goulamirian n’est pas vraiment champion du monde, puisque la ceinture WBA-WBC-WBO-IBF est détenue par l’Ukrainien Usyk. Vous n’avez rien pigé ? C’est normal. Le promoteur de Goulamirian non plus. « Quel bordel », s’est-il agacé, alors que Goulamirian a été un temps rétrogradé champion par intérim. Champion du monde ou pas, il a en tout cas nettement remporté son combat, ce samedi.

Flanagan à la hauteur. « This is bullshit », a hurlé l’Australien Flanagan, après que son entraîneur a décidé de jeter l’éponge, à la 9e reprise. Mark « BamBam » Flanagan a été à la hauteur du défi imposé par Arsen Goulamirian. Une bulle de sang aux lèvres, il s’est relevé deux fois, dans ce 9e round complètement dominé par le Franco-Arménien. Il pensait pouvoir encore combattre quelques minutes. « Franchement, il était dur au mal, je ne pensais pas qu’il serait aussi dur », apprécie Arsen Goulamirian.

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Une victoire pour Charles Aznavour. Arsen Goulamirian a choisi « J’me voyais déjà » comme bande son de son entrée sur le ring. Ça détonait un peu, puisque ses adversaires choisissent en général du gros rap ou la BO de Rocky. « Je dédie cette victoire à Charles Aznavour et à mon peuple », a hurlé Goulamirian, acclamé par près de 3.000 supporters arméniens surchauffés. Et en zone mixte, il a développé :

« Charles Aznavour a fait énormément pour mon peuple, après le tremblement de terre de 1988 il a sorti son dernier centime pour les victimes… C’est un grand Monsieur ! » »

Un bisou sur la bouche pour célébrer le titre. C’est mignon, l’amitié virile. Son entraîneur Abel Sanchez a claqué un bon gros smack sur la bouche de son poulain Arsen « Feroz » Goulamirian, pour fêter la victoire. Belle bromance. Qui devait avoir un petit arrière-goût de sang. « C’est la boxe, hein, c’est pas de la danse », souriait Arsen Goulamirian dans son vestiaire. L’arcade démontée, des bleus plein la tronche. C'est la boxe, hein...