VIDEO. JO 2018: Comment Martin Fourcade et les biathlètes ont vaincu un rhume pour aller chercher l'or en relais
JEUX OLYMPIQUES•Petite plongée dans les coulisses médicales de l'équipe de France (où l'on va parler goutte au nez, corticoïdes et vitamine C)...Jean Saint-Marc
L'essentiel
- Les biathlètes français ont réussi à récupérer très rapidement après de petits pépins physiques, contractés en début de semaine.
- Virus ou pas, ils remportent une historique médaille d'or sur le relaix mixte : le premier titre collectif de Martin Fourcade et sa cinquième médaille d'or olympique.
De l’un de nos envoyés spéciaux à Pyeongchang,
Attention, podium glissant. Dans l’enthousiasme de la cérémonie des fleurs, la Norvégienne Marte Olsbu a évité de peu le gros gadin. On a donc tremblé quand les Français sont montés sur la première marche. Euphoriques, tout feu tout flamme, main dans la main… Et prudents. Les biathlètes sont de grands hypocondriaques. A raison : dans les sports d’endurance, un petit rhume peut vous pourrir une course.
Mais pas ce mardi. Sur le relais mixte de Pyeongchang, Marie Dorin, Anaïs Bescond, Simon Desthieux et Martin Fourcade ont battu l’adversité allemande… Et une bonne crève, pour les trois derniers cités.
- Un début de rhume pour Simon Desthieux : il a la « goutte au nez », nous dit-on, et nous a même toussé dessus, en interview. (Sans rancune Simon)
- Une trachéite pour Martin Fourcade, attrapée lors des célébrations/interviews post médaille d’or sur la poursuite. (Là, c'est nous, les journalistes, qui nous sentons coupables)
- Une sinusite pour Anaïs Bescond, également contractée au club France. (Déso aussi)
« Ils n’étaient pas mourants non plus », souffle un communicant de l’équipe de France, un peu embarassé d’avoir autant laissé traîner les zones mixtes, dans le froid, aux débuts des JO. D’ailleurs, ce mardi soir, c’était express, et au chaud.
« On serre les dents, on fait ce qu’on peut, parce qu’avec la nervosité et la fatigue des Jeux, on chope le moindre virus qui traîne », nous explique Simon Desthieux. Il serre les dents, et les médecins sortent l'arme lourde. Marie-Philippe Rousseaux-Blanchi, médecin de l’équipe de France de biathlon, a confié à 20 Minutes le secret de la guérison en or des Bleus :
« « Ils ont surtout été bien soignés (rires). Plus sérieusement, c’est vrai qu’avec des athlètes comme eux, on est plus agressifs au niveau thérapeutique. A vous, je vous aurais donné de la vitamine C et du paracétamol, pour ne guérir que les symptômes. Pour eux, c’est antibios direct ! Surtout qu’on n’a pas beaucoup de marge de manœuvre, comme les corticoïdes [la cortisone, par exemple] sont interdits en compétition. » »
Efficace, apparemment : alors que son « corps ne répondait plus » sur l’individuelle, Anaïs Bescond juge que « ses jambes étaient présentes », ce mardi soir. En zone mixte, on la sentait marquée « par la fatigue de l’évènement ». Cela s’est vu, aussi, sur le pas de tir : quatre fautes en dix balles, avec un tir debout catastrophique.
Martin Fourcade, lui, a été impérial, trachéite ou pas : 10/10 et une prestation stratosphérique sur les skis. « Au début, j’ai eu du mal à me mettre dedans, je manquais de fraîcheur musculaire, a-t-il raconté. Et puis je me suis rendu compte que j’allais vite, en fait… » Tout droit vers un cinquième titre olympique.